samedi 1 novembre 2008

Des tziganes et des "infréquentables" à The Box. (bilingue)


1)

Si vous voulez un mélange de bohème, allant de la différence ethnique jusqu'au mauditisme, et de public branché, jeunes et seniors, le tout dans une galerie qui vous offre, à part les tableaux, un espace de luxe moderne et des rations de vin et charcuterie, je vous conseille de suivre les événements de The Box in Paris, 6 cité du Midi, métro Blanche ou Pigalle.

La cruauté de Groucho envers la dame respectable qu'il mettait en scène comme contrepoint de son humour irrévérencieux m'a toujours frappé. Comment cette dame qui avait l'air de ne jamais comprendre ce qui se passait autour s'est- elle prêtée à semblable extravagance ? De quelle dignité refaite s'est-elle revêtue pour paraître dans les meilleurs films des Marx ? Elle a été, avec Diane Keaton, ma comédienne la plus adorée avant que le cinéma s'éloigne pour toujours de mes passe-temps.

The Box, c'est une autre dimension. On pourrait avoir la sensation que le meilleur et le pire se côtoient, amusés de leur trouvaille. Chacun attend une surprise de l'autre côté. Telle chose est possible au loft de Alline Geller, dans une petite cour intime donnant sur les clubs de strip-tease et les boîtes à sexe du Boulevard de Clichy.


1)

Si desean ustedes una mezcla de bohemia, en un abanico que va desde la diferencia étnica hasta el malditismo, y de público a la moda, los jóvenes y los seniors, el total en una galeria que les ofrece, aparte de los cuadros, un espacio de lujo moderno y raciones de vino y charcutería, les aconsejo seguir las actualidades de The Box in Paris, 6 cité du Midi, metro Blanche o Pigalle.

La crueldad de Groucho hacia la señora respetable que él ponía en escena como contrapunto de su humor irreverente me ha chocado desde siempre. ¿Cómo esa señora que daba la impresión de no comprender nada de lo que pasaba a su alrededor pudo prestarse a tamaña extravagancia ? ¿De qué dignidad remendada se pudo revestir para aparecer en los mejores films de los Marx ? Ella ha sido, con Diane Keaton, mi comediante más adorada antes de que el cine se alejase para siempre de mis pasatiempos.

The Box es otra dimensión. Se tendría la sensación de que lo mejor y lo peor se codean, divertidos del encuentro. Cada uno espera sorprenderse del otro. Tal cosa es posible en el loft de Alline Geller, en una pequeña callejuela íntima que desemboca en los clubs de strip-tease y los locales de sexo del boulevard de Clichy.


2)

Ah, no te parece bastante moderno. Pues tengo que decirte que apenas pude levantarme esta mañana, de la locura y las dos tazas de café que me banqué en la fiesta. Una fiesta no exenta de perversidad y sin embargo artísticamente educada. Imaginen un poeta bello como un Vischnu camboyano, en plena recitación de denuncia (de la guerra de Vietnam, de la exclusión de los orientales de la cultura francesa) que se pone a temblar como un moribundo en la silla eléctrica, haciendo pensar a todos que el paroxismo, a la manera del mejor Artaud, no iba a ir más lejos, y sin parar de recitar se acerca a tocar los senos de una de mis invitadas, de la mejor calidad y autora de libros highbrow, y se frota contra ella como un perro, para ir después, con su discurso sobre la guerra a forzar el pubis de una muchacha pintora, creo, que tuvo que irse, aterrorizada.

El poeta se llamaba Ucoc, y me contaron que ya había intentado defecar frente al público en un recital, pero que no lo había conseguido. ¿Había ideado un uso especial para el excremento, de haberlo habido ?



2)

Ah, ça ne te semble assez moderne... J'ai à te dire qu'à peine j'ai pu me lever ce matin, de toute la folie et des innombrables tasses de café que j'ai avalé dans la fête de décrochage. Une fête non exempte de perversité et nonobstant artistiquement élevée. Imaginez un poète beau comme un Vischnu cambodgien, en pleine récitation de dénonce (de la guerre du Vietnam, de l'exclusion des orientaux de la culture française) qui se met à trembler comme un moribond sur la chaise électrique, nous faisant penser à tous que le paroxysme, à la meilleur manière d'Artaud, n'irait pas plus loin, et, sans arrêter sa récitation, s'approche toucher les seins d'une de mes invitées, de la meilleure qualité et auteur de livres highbrow, et se frotte contre elle comme un chien, pour aller ensuite, avec son discours sur la guerre caresser de sa main le pubis d'une jeune femme peintre, je crois, qui dut s'en aller, terrorisée.

Le poète s'appelle Ucoc, et l'on m'a raconté qu'il avait déjà essayé de faire caca face au public dans un récital, mais qu'il n'y 'était pas parvenu. Avait-t-il conçu un usage spéciale pour cet excrément, s'il avait eu lieu d'être ?


3)

Xavier Devaud a été le maître de cérémonies, une espèce de Jim Morrison qui se serait coupé les cheveux et mis un bonnet noir en laine. Il y a des parties de sa performance, quand il joue la clarinette, où il porte encore le bonnet, et d'autres, quand il récite Cendrars ou quiconque, où le bonnet est jeté sur un des fauteuils de la galerie. Je pense qu'il a fait au long du mois de septembre et octobre, avec Aline Geller, de très bons choix. Mais surtout ce décrochage, chargé d'électricité, a été de la broderie.

Ucoc, par exemple, joue sans rancune avec le mauditisme, avec une assurance qui pour nous serait bouddhique. Ses textes sont sur CD (O-Mind), avec tout le défoulement de sa lecture paroxystique, sans épargner rien d'autre que la violence corps à corps, et avec un arrière son dans les paroles d'un véritable travail d'écrivain exquis et cultivé, connaisseur.

Benedicte Sene, à la danse, mesure les dimensions d'un texte corporel et les fait évoluer dans le temps avec une vraie elocutio chorégraphique. Un corps idéalisé de mannequin qui nous signale de son geste le contenu de nos pensées.

Georges O des fois, et Tristan Loriaut d'autres, usent des guitares et leur électrique principauté sur la musique comme des vecteurs d'apparente lucidité. C'est pour le plaisir, Ils semblent te dire, et sur leurs visages détendus tu cherches le sens du poème.


3)

Xavier Devaud ha sido el maestro de ceremonias, una especie de Jim Morrison que se hubiese cortado el pelo y puesto un bonete negro de lana. Hay partes de su performance, cuando toca el clarinete, en que lleva puesto todavía el bonete, y otras, cuando recita Cendrars o el que sea, en que el bonete lo tira sobre uno de los sofás de la galería. Pienso que ha hecho a todo lo largo del mes de setiembre y octubre, con Aline Geller, muy buenas selecciones. Pero sobre todo en la clausura de la exposición, cargada de electricidad, ha sido que ni bordado.

Ucoc, por ejemplo, juega sin rencor con el malditismo, con una seguridad que para nosotros sería búdica. Sus textos están en CD (O-Mind), con todo el desenfreno de su lectura paroxística, sin embargarnos otra cosa que la violencia cuerpo a cuerpo, y con un fondo de sonido en las palabras propio a un trabajo real de escritor exquisito y cultivado, connaisseur.

Benedicte Sene, en la danza, mide las dimensiones de un texto corporal y las hace evolucionar en el tiempo con una real elocutio coreográfica. Un cuerpo idealizado de maniquí que nos señala de su gesto el contenido de nuestros pensamientos.

Georges O a veces, otras Tristan Loriaut, usan las guitarras y su eléctrica primacía sobre la música como vectores de aparente lucidez. Es por placer, parecen decirte, y sobre sus rostros distendidos tú buscas el sentido del poema.


4)

Hace tiempo quería comentar otro concierto que vimos en The Box. El dúo Erika et Emigrante de música zíngara ecléctica y elegante, cuidadosamente llevada al estado sublimado y moderno de lo zíngaro. ¿No te lo crees ? Por respecto al disco que han grabado, tuvimos el privilegio de la media voz sin micrófono, a veces modulado susurro, que me recuerda el tono confidente de las gitanas de mi adolescencia, en el Sacromonte de Granada.


4)

Ca fait quelques semaines que je voulais faire allusion à un autre concert à The Box. Le duo Erika et Emigrante de musique tzigane éclectique et élégante, soigneusement portée à un état sublimé et moderne du tzigane. Tu n'y croies pas ?Par égard au disque qu'ils ont enregistré nous avons eu le privilège de la mi-voix sans micro, des fois modulé murmure, qui me fait penser au ton confident des gitanes de mon adolescence, au Sacromonte de Grenade.


5)

Sous la rubrique MUSiCA du blog j'ai déjà laissé des impressions sur un ensemble de musique tzigane, Balval, dont j'avais eu le disque Blizzard Boheme. J'avais projeté d'écrire sur un autre disque et un autre concert, celui de la chanteuse hongroise Zsuzsanna Vàrkonyi, et vous avez dans mes archives un brouillon. Elle m'a fort impressionné et je suis en manque de la voir à nouveau donner un concert pour être capable de mettre en écriture mes émotions passées.


5)

En la rúbrica MUSICA del blog he dejado ya impresiones sobre un conjunto de música zíngara, Balval, del que obtuve el disco Blizzard Boheme. Había proyectado escribir sobre otro disco y otro concierto, el de la cantante húngara Zsuzsanna Varkonyi, y tienen ustedes en mis archivos un borrador. Me impresionó fuertemente y estoy ávido de verla de nuevo dar un concierto para ser capaz de poner en escritura mis emociones pasadas.

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