mardi 29 septembre 2009

quatre miettes

...

L'avantage perdu de l'étude des lignages royaux est de développer des liens de parenté dans la mémoire.

Le cube de mon atelier est une cocktailière avec moi dedans. Je sors mixé.

Il faut étudier les os de la poitrine et les muscles du cou. Sinon, vous faites un cou cylindrique, tout au plus humilié comme ceux des autruches.

Il semble avoir une nécessité profonde dans toute bonne improvisation.

...

dimanche 27 septembre 2009

chansonnette VI

Des messagers chevauchent les nuages qui portent un soupir
J'aimerais connaître l'horizon de ton rêve et te suivre jusqu'à la fin


Des souhaits qui mènent à ma porte, tu es la beauté du rosier et l'autre rosier
C'est pour te dire qu'il faut regarder loin
sans mesure au fond de l'univers et de l'éveil
la toile qui pleure quand elle se partage comme un supplicié
le ciel respire ses jours et ses nuits
et des messagers chevauchent les nuages qui portent deux soupirs

Surprenant horizon qui se transmute en serpent lointain
la force de tes mains de femme fatale déchire la toile en trois soupirs
et tout est dit sur le serpent et sur les transmutations possibles
sous un ciel incroyable avec la figure d'un cheval ailé
ou d'un centaure

Ce centaure c'est moi, m'exprimant au monde carré d'un soupir à chaque coin
et revenant du monde sur un nuage
avec un quintuple soupir pour message.

chansonnette V

...

Tu vis sans savoir combien je souffre
l'on devine l'école pour toujours et ton oubli dans chaque geste
pour moi poupée tu seras toujours blonde
et mon globe de noirceur au fond du crâne
tu joues avec comme un enfant sous ton t-shirt

Tu feras ta promenade enceinte de moi, de ma pensée
et mon globe de malheur sera l'objet de louanges
seul moi connaît sa profondeur et sa largeur
seul moi entends le feu des tortures
seul moi voit l'enfant
naître dans le sang pour toujours
sans autre demeure que l'univers
sans autre papier sur scène qu'un rideau qui tombe

Cette nuit tu n'as pas su ma souffrance
et tu avais raison de ne pas savoir
parce que tu as été ma seule guitare heureuse dans le noir
bouteille de kola ou forme merveilleuse, globe de plaisirs
je te porte circonscrite d'un zodiaque de dentelles
tu vis sans savoir combien je souffre
et je t'allume chaque soir

...

chansonnette IV

L'angoisse blanchâtre en ton honneur se vide
l'angoisse n'existe pas pour les autres
je leur dirai souriant tout va bien
je serais un satyre

Mon écume est pour toi, ma plume
qui dessine des chiffres
pour décrire
les dents de lait qui encore se suicident
sans te gêner pour rien
sans délire

...

Sexe stérile des pollutions avec toi
terrible vérité sans transmission
qui s'habille en sperme pour exprimer le pire
solitude des mamelles qui secouent un mamelon
vérité blanche comme vrais sont au ciel les nuages fuyants
Peux-tu me souvenir un peu du début de l'amour
copulation nouvelle qui du jour s'approche comme les merles
ce sont des perles ou des mensonges
les gouttes de mon foutre qui te rendent belle

Sur ton joli corps et ton lumineux visage
un mystère de sommeil vient montrer son sourire
et tes yeux s'ouvrent dans l'obscure lumière

...

chansonnette III

...

Je te faisais rire
J'avais l'accent espagnol
je lisais le futur
tu me posais des questions sur Dieu, sur l'amour
sur ton chemin dans l'art
J'étais un gamin vieux prématuré
qui dansait
qui dansait

Je te faisais rire
et te prenais en photo
pour le plaisir
toute nue, je te donnais ma cire
pour le feu de l'art
je parlais d'amour, je défiais la censure
je dansais
je dansais

Je te faisais rire
j'écoutais tes opinions
combien c'était facile
d'avoir un corps subtil
selon les règles de l'art
pour avoir au lit concile
Tu dansais
Tu dansais

On a dit les mêmes choses
au fil des années qui passent
les portes se sont closes
les fenêtres son folles
dans leur regard
sur les passants des boulevards
oh, viens, danse
oh, viens, danse

...

vendredi 25 septembre 2009

La trahison des arts

1)

L'année 1994 j'ai donné une conférence sur les implications mystiques dans la lecture de bandes dessinées, avec plein de diapos. Par la suite, au texte de la conférence j'ai ajouté, dans une publication universitaire, d'autres remarques sur la bande dessinée. C'est là que j'ai fait la remarque que pour la bande dessinée le fait de prendre le cinéma pour modèle était appelé à épuiser ses ressources. Comme corollaire je proposait une bande dessinée qui parte du théâtre comme modèle.

1)

El año 1994 di una conferencia sobre las implicaciones místicas en la lectura de cómics, con bastantes diapositivas. Más tarde, al texto de la conferencia añadí, en una publicación universitaria, otras observaciones sobre el cómic. Es allí donde hice el comentario por el cual, para el cómic, el hecho de tomar al cine como modelo estaba llamado a agotar sus recursos. Como corolario yo proponía un tipo de cómic que partiese del teatro como modelo.

2)

Je me suis levé du lit avec une autre remarque à faire. Grosso modo je présume que les films de l'époque classique ou dorée du cinéma, de... à..., ou disons presque tout le XXe siècle, sont construits selon le modèle du roman.

Aujourd'hui c'est différent. L'esthétique du vidéo-clip imprègne le cinéma, et il faudrait chercher d'où elle vient, cette pluie torrentielle d'images choc, ce besoin du bourdonnage, sinon de la conférence à diapos et de la came, toutes deux ensemble.

2)

Me he levantado de la cama con otra observación que hacer. Grosso modo presumo que las películas de la época clásica o dorada del cine, de... a..., o digamos casi todo el siglo XX, están construidas según el modelo de la novela.

Hoy es diferente. La estética del video-clip impregna el cine, y hay que buscar de dónde viene, esa lluvia torrencial de imágenes choc, esa necesidad del chucu-chucu, sino de la conferencia con diapositivas y del colocón, los dos juntos.

3)

Mais c'était la première idée horizontale et pas la seule. Je ne veux pas sauver le cinéma de la catastrophe, je me fiche de son manque d'idées, je m'intéresse à la peinture et, tout au plus, un peu à la littérature quelque peu polymorphe. Je sais que pour Le cuirassé Potemkine le modèle est le pamphlet, la harangue. L'idée suivante concernait mon approche de l'écriture poétique en langue française.

3)

Pero era la primera idea horizontal y no la única. No quiero salvar al cine de la catástrofe, me importa un pimiento su falta de ideas, yo me intereso por la pintura y a lo sumo un poco por la literatura algo polimorfa. Sé que para El acorazado Potemkin el modelo es el panfleto, la arenga. La idea siguiente concernía mi intento de escritura poética en lengua francesa.


4)

Laissez moi penser, je reviens...

4)

Déjenme pensar, ya vuelvo...

lundi 21 septembre 2009

Théâtre


Les livres qui ont marqué mon adolescence étaient pour la plupart des pièces de théâtre. Mes parents en avaient plein puisqu'à l'Université ils faisaient partie d'une troupe. Ainsi ma mère a eu un rôle dans une pièce de Ionesco, "La leçon". Mais à l'époque où je m'immergeais dans ce matériel, ils avaient déjà oublié leur vie étudiante, entré un peu plus dans le droit chemin, et ces bouquins comportant des pièces restaient pour mon seul usage.

Une importance majeur réside dans La leçon. J'avais à travers la physique de l'absurde accès au postural de l'acte éducatif, moi qui étais lycéen. Je l'ai pris comme un appel à la révolte.

La révolte était exaucée à la chaîne deux, l'UHF, mais la réalité des lycées était molle à mon goût. Donc, une suite d'incidents, dont une grève nationale étudiante, ont conduit à ce que ma photo, en faisant le signe de V, apparaisse dans les journaux de Grenade avec le gros titre : les protestations dégénèrent en vandalisme. Je n'aurais pas pu faire plus grave. Je fus envoyé à Paris, au Lycée espagnol, finir mon Bachillerato avec le Curso de Orientacion Universitaria.

Ionesco nous fait sentir dans sa sobre pièce l'inversion de l'ordre physique du réel par l'institution. L'on voit une jeune élève toute fraîche et dévergondée face à un professeur hésitant et névrosé, qui a l'âme torturée et qui fait des efforts pour occuper la place du savoir, qui demande presque pardon, et au pas, puis au galop, le professeur devient un sadique et l'élève une soumise à prendre à la petite cuillère. Je cite tout ça l'ayant lu une seule fois et sachant le livre ou livret très loin, chez mes parents en Espagne. Mais, soit parce que le livre comportât des photos, soit par la force et le sens de son absurde, je me souviens visuellement des deux personnages.

Autre belle pièce lue aux mêmes jours : Les bonnes, de Genet. Même étonnement. Le théâtre dépassait tout ce qui pouvait être expliqué par n'importe quel autre moyen. Deux bonnes impitoyables font le procès et la mise à mort de leur maîtresse. Elles sont impitoyables car exclues du langage par leur rapport de classe à celui-ci, de façon que quand Genet les met en paroles, c'est une explosion du sens encore plus violente que le meurtre même dont il est question.

La lecture des Bonnes venait dans la bibliothèque de la tour en bois qui surplombait le quartier de mes parents accompagnée par un petit ouvrage de Gide, "La séquestrée de Poitiers", véritable initiation à la folie.

Mais ce qui m'a fait plonger mes racines dans le goût du théâtre a été d'abord "L'Orestie", d'Eschyle, puis "Les bacchantes" d'Euripide. Mise à mort de la mère, d'un côté, et mise à mort du roi par la mère, de l'autre. Découverte de l'ivresse, dévoilée par le voyeur, qui sera sacrifié. Le fantasme masochiste le plus ancien est le plus extrême. Cela m'a amené à lire la "Poétique" d'Aristote, et tout frais de tragédie, l'assumer comme un fait empirique de premier ordre.

Aristote, à l'époque entassé dans les alentours de Platon, tantôt pour platonisant, tantôt pour post-sophiste. L'importance d'Aristote vient donnée par le Moyen Age. Si vous lisez Cicéron vous ne trouverez pas de polémiques entre suiveurs d'Aristote et ceux des autres écoles, ce qui faisait rage, c'était le stoïcisme, etc.

La conscience faisait son apparition dans ma tête adolescente telle une larve assoiffée de sang. L'humanité entière était engagée dans un meurtre cosmique, celui de ma bonne foi. La seule sortie de cet échafaud, de cette prison, était d'en accepter par l'art la persistance de la torture d'exister. Par l'art l'on devrait pouvoir se rassasier du sang de ses propres blessures, et des blessures d'autrui, sublimées, presque imperceptibles.

Mais il est encore quatre heures du matin et je dois travailler à un autre texte d'ici l'aube. Tiens, je parle comme Paul Bunyan...

vendredi 18 septembre 2009

Le Louvre en blanc et noir




Sidéré soudainement, je détourne le regard du vieux livre. Quelque chose est comme mouvant, vivant encore, en tout cas, dans cette scène de martyre par Jean Malouel et Henri Bellechose. Le XIV siècle, avant d'arriver au sujet de ma fascination, un tableau obscur de propagande royale. Le XIV siècle où l'Eglise laissait voler la fantaisie des artistes, complice de leur souterraine idolâtrie. La page de droite montre le fragment gauche du tableau, la dernière communion de Saint Denis, prise de la main du Christ en sortant un peu la tête par la fenêtre de la prison. La page de gauche montre la bande horizontale du tableau complet, où l'on voit deux mises à mort, celle du Christ, tout sauf banale, et plus à droite celle de Saint Denis, par décapitation, en trois séquences simultanées dans la table peinte. La tripartition du temps de la scène fait figure de spectacle, comme l'était la mise à mort à l'époque. C'est cette cruauté du peintre qui m'a fait sursauter.

L'artiste ne nous épargne aucun détail de ce qu'il a vu faire. La mitre est tombée à la fin, et la tête qui roule jusqu'au pied de la Croix du Christ, semble s'humilier dans l'humanité adamique, puisque celui-ci est d'habitude le lieu de ce vieux crâne par terre qui est censé avoir appartenu au Premier Homme.

Le livre date de 1929, des années où la vie urbaine au bord de la période fasciste portait des contradictions qui restent, pour pas mal de personnes, encore déchirantes. Le Livre Noir de la Psychanalyse, il aurait pu être publié à l'époque, si ce n'est pas d'alors qu'il a été exhumé. En tout cas un livre sur le Louvre ne pouvait qu'être la tâche de gens plus dignes, et c'est pour cela un petit trésor.

Je passe quelques pages et, à nouveau, je suis foudroyé par le sens tragique du Moyen Age. Le tableau s'intitule "Invention de la Sainte Croix" et quelle que soit l'allégorie ou légende, ce qui a saisi mon regard c'est la juxtaposition au centre du tableau d'une belle femme nue sortant d'un cercueil avec une croix grandeur nature soutenue par trois soldats, croix dont les seins d'elle viennent presque effleurer le mât. Ces soldats habillés très bigarré, comme des chanteurs rock, et aux allures de voyou, mettent une note pathétique au miracle, le profanant. La femme dont on voit nettement la nudité vient de ressusciter et nous regarde droit dans les yeux, mais c'est qu'elle est barrée au niveau du pubis par cette croix penchée. Quelle efficacité dans l'association d'images choc. C'est grâce aux prières de Sainte Hélène, peinte en marge, que la Croix opéra le miracle, et le tableau est dû à Simon Marmion, vers 1480.

François Clouet et des attributions à Corneille de Lyon.

J'en venais à Simon Vouet et à son portrait de Louis XIII. Bien sûr que je ne montre pas les images, ici, puisque je connais la chance exceptionnelle d'avoir lu chez Huysmans des descriptions de tableaux de Grünewald sans pouvoir les regarder dans des reproductions. Si cela exerça chez moi une stimulation de la mémoire et de l'imagination, ma description d'un tableau aujourd'hui pour la plupart jamais vu ne peut que vous inciter aux plus capricieuses des visualisations. Quelle image excessive que celle du peintre qui, de son vivant, était tenu pour meilleur que Poussin, si poli et neutre et imperceptible. La France et la Navarre sont aux pieds du Roi. Celui-ci, en armure et avec moustaches et barbiche coiffés à l'eau de miel, vient joindre sa main à une main droite mystérieuse et symptomatique qui sortant du vide vient faire, semble-t-il, le signe de la Croix sur le front d'une des deux femmes, la France. La France qui porte le même décolleté en demi top-less que le tableau célèbre d'Eugène Delacroix, vaille le nom...

"Défaut capital de Vouet : l'étouffement de la composition." Bien que l'orthographe de ma citation n'aie pas bougé, le jeune lecteur ne saurait plus de quoi il parle, l'un des deux auteurs du chapitre, Pierre Marcel et Charles Terrasse, puisque l'on ne compose plus, désormais, des figures humaines en forme de tableau.

Ce sont mes appétits sensuels qui s'éveillent, cette fois-ci, devant le portrait triple. Quoi ? Deux femmes pour le roi ? Et mises à genoux, voulant le toucher visiblement ? Je trouve désirable cette image peccable de la France. Le peintre a eu le manque de contention suffisant pour placer la main droite de cette femme-là où se placerait le gland du sexe royal s'il avait eu une érection. La main semble caresser avec la paume l'organe pneumatique. La Navarre, elle, offre sa bouche, qu'elle avance dans la même direction. Cela explique le regard légèrement coquin et rassasié que nous jette Louis XIII. Je sais que vous voulez être à ma place, nous dit son regard, ça viendra, persistez.

L'étouffement de la composition, aujourd'hui, n'est plus dû aux torsions du fantasme, mais au hasard sacralisé du cadrage photographique. Cela se passe vite, tandis qu'un tableau, c'est une erreur persistante.

La page de derrière le roi est aussi baroque, avec un tableau horizontal de François Perrier. La peinture baroque donne l'image d'un corpus de sous-entendus. C'est l'ellipse dont parle Severo Sarduy, et dont l'un des centres est appelé à se diluer dans l'ambiguïté. J'apprends du titre que ce sont les guerriers d'Enée qui combattent les Harpies. Mais la lecture héroïque de mon regard est celle d'un prince dont l'humaine armée se joint à Saint Michel dans la chasse aux anges déchus. Je pense qu'aux yeux coupables de ses contemporains, c'était ça le message. Comme toujours, pour que l'idéologie nous prenne, l'on n'a pas besoin d'y croire.

Revenons à Louis XIII, dont le tableau nous fait faire connaissance, et l'on comprendra la suite hystérique qui a été la mise à mort par décapitation de son successeur de trois générations, Louis XVI. Juxtaposée à la main de la Foi qui accorde le signe à la tête de femme, la main royale vient aussi toucher le front. Le roi est un guérisseur, un thaumaturge, par le toucher. Tel le sera le médecin bourgeois à travers Mesmer, qui n'aura plus de sujets, mais des clients ou patients. Mais s'il profite, donc, de ses pouvoirs de suggestion, le roi est aussi un séducteur, un profiteur. L'on comprend que l'on ne se complaise plus dans la cocasserie et la tricherie de Vouet, la séduction est punie par la morale bourgeoise, l'on ne peut même pas imaginer des hypothèses comme la mienne sur la valeur affective d'un tel tableau. Un jeu génital comme enjeu d'un pouvoir passé ? C'est l'invisibilité prononcée du sexe qui rend, reconnue dans la passion des femmes soumises, la majesté du portrait. Attention, par les soins de monsieur Vouet, bien connu de tous, le Roi ose ! C'est la presse rose...

Et vous, intellectuels imberbes, qui êtes fiers de vos gaspillages devant la télé, sous couvert de culture de masses, qui faites même des études sur ce cirque qui n'aurait pas le moins intéressé de penseur païen, vous voulez critiquer l'exhibitionnisme présidentiel ? Oui, le fait de se marier à une chanteuse et ex-top-model... avec tous les fantasmes que vous vous refusez cette fois-ci de savourer ? C'est là que vous devenez ridicules, vieillots et précoces, tandis que la seule issue qui reste aux jeunes révoltés, les révoltés pour de vrai, c'est la jacquerie sans garanties, la prison honteuse et le silence.

De la tartine au chocolat pour le peuple...

Philippe de Champaigne, dans un autre portrait de Louis XIII, a bien marqué la distinction d'avec Vouet. Ici, la Victoire qui vient couronner en planant, de lauriers la tête royale, le fait la palme de la main tournée, pour ne pas poser ses doigts sur le Roi, elle, qui est elle-même un esprit et un objet de culte. L'un corrige le tir de l'autre. La Victoire regarde ébahie le roi, elle refoule, elle est la part bourgeoise de la chose. C'est elle qui s'autorise seule à désirer quoi que ce soit. Le roi n'est qu'un corps, elle est toute esprit. L'amour est impossible, et le sera, le temps venu, pour tous, démocratie de la frustration, apothéose du désir bourgeois.

Ceci soit dit, par désir bourgeois, je n'entends m'accorder avec quelconque pensée critique. Je pense cela tout-fait, et non dans un souci de précision, bien au contraire, j'exprime ce que l'on entend d'habitude par bourgeoisie, c'est à dire... Rien.

C'est sous forme de littérature que le fantasme du président-roi, du président-séducteur, est rendu dans un post d'un ami écrivain (je n'ai pas son téléphone pour prendre son accord sur le fait de le mentionner), qui m'a beaucoup amusé avec un dialogue qui vient faire de l'analyse sémiotique du procès de manipulation d'une première page de magazine avec le couple Bruni-Sarkozy. C'est l'époque dorée de son blog.

Mais il manque l'articulation du simulacre dans la rue, l'on n'a que des signaux, ou des drapeaux comme proposait Mme Royal. Il n'y a plus de corps au pouvoir. L'opportunité de ce qu'on appelle bling-bling serait de retrouver des corps au pouvoir. Mais à peine le pinceau du peintre se redresse un peu, pour tomber à nouveau dans l'ombre, ébloui par le flash accéléré du téléviseur. L'on ne conçoit plus qu'une image du pouvoir aille plus loin que la caricature ou l'instantané.

Parce que celui qui peint le roi peut peindre Spartacus.

...

lundi 14 septembre 2009

Las fases de mi plan (cuento)

I

Escribo estas líneas ebrio de victoria. Mi historia hoy se resume en pocas cosas, ocupado como estoy en el disfrute de la felicidad. No es que haya pasado mis aventuras cegado por la ininteligencia, y que no sepa nada de por qué y de qué forma llegué a mi estado, sino que he preferido olvidar. La historia, distraído por los homenajes y la fiesta, la anoto a través de lo que me va recordando Sofía, mi mujer, sentados en el salón. Todo empezó hace años en un salón más modesto, arreglando unos tulipanes para recibir a un amigo.

- ¿Qué dirá Gary Macbeth cuando sepa que estás leyendo el tarot por teléfono para sobrevivir ?
- Y además sin contrato, Sofía, y a comisión. Que diga lo que quiera, la pobreza no es ninguna vergüenza en el hombre de letras.
- Pero, el pobre, es tan amable... va a querer ayudarnos. Y lo que a mí me avergüenza es que va a querer darnos dinero.

En mi situación de entonces un poco de dinero era como un breve respiro, nunca hubiera dicho que no, ni siquiera a alguien tan formal como Gary Macbeth. Pero nuestras espectativas fueron colmadas con creces por lo que mi amigo venía a proponernos.

- Siempre he sido circunspecto contigo, Tobías, en orden a mantener nuestra relación en el plano restringido de una amistad entre escritores. Sabes muy poco de mí y no conoces a las mismas personas. Tampoco ignoras mi situación más afortunada que la tuya. No, no voy a compadecerte, sé que estáis en una momento difícil, como tanta gente. Y no sólo eso, sé perfectamente que vuestra situación es aún más insoportable en relación a las expectativas de éxito que vuestros estudios y lecturas os habían hecho esperar. Tan sólo quiero sugerir que hay maneras sencillas y dignas de subir de escalafón social. Algunas, como la proposición que voy a haceros, insospechadas y poco comunes.

Yo no veía horizontes, aparte del de la gloria secreta del malditismo, ni para mi obra, ni para mi economía. Gary Macbeth, que siempre parecía en el meollo de la cosa política, y que visiblemente conocía muchas personas en el poder, traía un mensaje confidencial del gobierno, para mí, que era el último mono en la vida cultural y que ni las bibliotecas compraban mis libros. Mucho dinero estaba destinado al proyecto en que yo había de participar, que debía mantenerse en secreto y que llevaba el nombre de Thinking.

La teoría que sustentaba este proyecto era la de que allí donde un pensamiento libre se daba, aunque no hubiese una covertura mediática, por el simple hecho de ser pensado ponía en apuros al poder. La propuesta que se me hacía era la siguiente, yo debía seguir viviendo y escribiendo como siempre, pero poniendo buen cuidado en no pensar. Se me darían todas las facilidades, y mi situación progresaría. Accedí, escéptico sobre la posibilidad de ponerle freno a mi sentido crítico. El hecho es que las pequeñas comodidades que fueron llegando, y el deseo de descanso y de tranquilidad, me facilitaron la tarea de vaciar la mente. Inercia mental y comfort se fueron reforzando el uno a la otra y la otra al uno, y es por eso por lo que no recuerdo ninguno de los libros que escribí en esos años y de los que Sofía me habla con entusiasmo y nostalgia. Ensayo, novela, poesía, cuentos para niños, parece ser que escribí de todo y que mi público era cada vez más amplio. La pobreza perdía terreno y en mi vida iban apareciendo comodidas antes inimaginables. Vacío de ideas, todo eso me parecía lento y poco satisfactorio, no obstante.

No sabía qué quería, ocupado como estaba en "no pensar".

II

Recibí la visita de un amigo de Gary Macbeth. Venía de su parte y yo había sido advertido de antemano. Hizo al llegar algunos elogios de mi talento que a mí me parecieron insípidos y convenidos. Sin embargo eran el justo prólogo de lo que venía a decirme. Al parecer el plan Thinking había sido concebido para desarrollarse en varias fases, y la fase crítica venía ahora. Haciendo honor al nombre del plan, esta segunda fase era inversa a la primera. Se trataba de poner al poder en apuros deliberadamente, y con el conocimiento de causa de alguien como yo que durante años se había abstenido de pensar.

- Sé que ha perdido usted mucho filo, que solamente piensa desde hace años perogrulladas (mi orgullo, que hasta entonces estaba dormido, sintió una punzada). Todo eso ha sido muy útil al gobierno, pero nuestro plan tiene ambiciones más amplias que el bienestar de un gobierno, nosotros trabajamos la Historia a largo plazo, y usted es una persona capaz de ayudarnos.

Aparentemente usted no ha pensado libremente estos últimos años, continuaba mi invitado, indifirente a mi estupor, pero sus pensamientos libres, soterradamente, han podido madurar y afinarse gracias a ello. Le pedimos ahora que piense sin restricción. Ni siquiera le pedimos lealtad para con nosotros, porque una de las cosas que usted conoce peor es quiénes somos realmente.

Un pánico a pensar me sobrevino, me había acostumbrado a desconfiar de mis intuiciones, si puedo expresar así esta paradoja, esta pescadilla que se muerde la cola a la que había llegado. Había aprendido a arrasar con ramplonerías, maquilladas de cierta cultura, cualquier posible originalidad que surgiera en mi trabajo. Ahora un miedo a la libertad, una sensación de peligro en mi trabajo de escritor me paralizó frente a la máquina de escribir, cuando mi invitado ya se había ido.

Me resistía a hacer lo que se me pedía. Entre otras cosas porque la incitación a la rebeldía, viniendo del poder, era una "contradictio in terminis".

La solución más fácil en apariencia era inspirarme de los malditos, los rebeldes y los anarquistas. Esos estaban contra el poder, contra la burguesía, o sea que deberían ser libres.

Me di cuenta de que para pensar con vigor, o si se puede decir, con rabia, debía renunciar a algunas de las pequeñas comodidades que había ganado. Sofía y yo empezamos a prescindir de lujos y a ser impopulares por mis salidas de tono. Incluso se extendió la imagen según la cual yo era "cutre". Eso no impedía que los insatisfechos y los inquietos entre los jóvenes me prestaran oído. A veces incluso me dedicaba, según la estricta disciplina del plan Thinking, a pensar exclusivamente para mí mismo. Los pensamientos radicales afloraban con sólo mirar a la cara el poder, desde mi pobreza recuperada de entonces.

Desde su sillón, Sofía me lee trozos de los escritos que produje en esa época. También había olvidado todo eso.

- Cómo ayudaste a tantos activistas con esta frase, me dice Sofía, "la soledad es una ilusión".

- Ya, le digo yo, pero eso venía después de una frase sobre el café...

- Sí : "El aprendizaje del café es siempre solitario, incluso para un camarero", pero con eso, cariño, te acercabas al sentir cotidiano, a la tragedia del día a día, y eso es lo genial.

Al hilo de esos aforismos, se me ocurre que lo que pasó después estaba ya ahí.


III

Me di cuenta de que la cabeza del plan Thinking era yo mismo. Esas órdenes y contraórdenes eran la expresión de la precariedad del mundo. Mis amigos en las altas esferas, que parecían exigirme fidelidad al gobierno, en realidad eran seres desesperados que no encontraban el sentido a sus vidas y que acudían a mí para sanarse. Desde hace tiempo los gobiernos del mundo buscaban una razón para existir. Yo mismo decidí cuál sería la tercera fase. Daría mi visto bueno a la realidad, haría las paces con mis semejantes.

- Ah, Tobías, era normal hacerse mayor. ¿Por qué sufriste tanto? ¿Porque fue una claudicación sin contrapartidas? Quiero decir, esa segunda vez nuestra situación económica no mejoró. Dejaste de tener rabia pero te invadió la tristeza, ¿te acuerdas?

- Eso que llamas tristeza yo lo veía como un monstruo con el que tenía que luchar cada vez que me levantaba por la mañana. Era mi propia vejez, que se acercaba, pero para mí ese monstruo tenía un nombre, y el nombre era "Silencio".

- ¿Qué quieres decir?

- Que la cabeza del plan Thinking debía callarse.

- Ya empiezas otra vez...

Sofía se levanta a abrir la puerta, la oigo recibir a nuestro invitado, alborozada. Viene con un niño. Nuestro invitado es su padre. Me dice que su hijo es el primero de su clase y que se interesa mucho en los libros. Yo le aconsejo que lea el Lazarillo de Tormes.

- ¿Recuerda usted que se le pagaría por su trabajo?

- He cambiado de idea, soy feliz, le respondo a mi invitado, el único trabajo digno es el que no se nos paga, vencer el silencio. El autor del Lazarillo lo sabía, por eso se lo recomiendo a tu hijo. El silencio, como el ruido, como la guerra, vienen del miedo. Lo encuentro en toda la realidad, en la educación de los niños, en la mentira de los medios de comunicación, y es imposible luchar con él, es como el Minotauro, que solo se vence "siguiendo el hilo". La escritura ha ocupado toda mi vida, y acabamos de hablar de ello Sofía y yo. Si te he invitado a venir una última vez es para pedirte que trabajes para mí, que pienses por ti mismo, porque si no lo haces tú, lo hará tu hijo.

Zarabanda

Zarabanda de los once cuentos de B

Manuel Montero



La boda real



París, 16 de noviembre de 2006. Escuchando Dimi Mint Abba, música de Mauritania.



Querido B,

El príncipe estaba enfermo. Algunos nómadas del reino cantaban canciones tristes, pero cuando la flauta empezaba a sonar, los demás le hacían signo de callar. El astrólogo y médico principal había recetado el corazón de un árbol gigante que debía encontrarse en Oriente, sobre una gran montaña. Pero el príncipe había empezado a no comer y a mirar extrañamente la Luna, con un leve quejido como de animal.

La princesa conocía a un vendedor de agua que conocía a un pobre labrador que de niño había estado fascinado por la Luna. El vendedor de agua, a pesar de la tristeza del castillo, no paraba de hablar de esto y de lo otro. Decía por ejemplo que el remedio natural que aquel pobre labrador había usado, llegado ya a la adolescencia y no pudiendo soportar las lunas llenas, era una hierbecilla muy humilde y muy sosa que se encontraba por todas partes. Pero ese era un remedio de pobre. El labrador lo había tomado pensando que así iba a morir y terminar su sufrimiento.

La hierba no le hizo nada, era inofensiva. Ni siquiera emborrachaba o cosas así, porque no tenía fuerza. El padre del príncipe estaba harto del vendedor de agua y lo encerró en una torre. No era necesaria el agua en su castillo. Pero la princesa envió un mensaje secreto al paupérrimo labrador, que en respuesta le envió esta carta: "No me curó la hierba, sino las ganas de llorar que tuve después de darme cuenta de que yo no tenía remedio. Mis ganas de llorar hicieron bajar a un grupo de ángeles, que no entendían nada de las cosas de la miseria. Les parecieron tan sorprendentes las enfermedades de Luna de los pobres que me subieron al cielo en una cometa a que pudiese pedirle a la Luna, causante de todos mis males, el fin de mi dolor." La carta del paupérrimo seguía contando una larga conversación con la Luna, en su gran explanada de plata, acompañado por los ángeles ignorantes.

El resultado de sus negociaciones fue que un día la Luna dejaría de molestarle, pero que el labrador tenía que pensar en alguien que se hiciese cargo de mirarla y quejarse de una manera rara, como un animal. El labrador dudaba, no le deseaba esa postración a nadie, a pesar de haber visto ahora de cerca la belleza de la reina Luna. Dijo, no le deseo ese sufrimiento a nadie. La Luna no podía soportar que nadie la mirase cuando estaba llena y entonces le hizo una promesa al labrador. La persona que designes será en el fondo muy afortunada, porque podrá casarse conmigo, que nunca me he casado en todos los miles o millones de años y siglos que estoy en el Cielo. Será rey en mi palacio, etc, etc, etc.

La princesa estaba estremecida leyendo esta carta, porque eso significaba que ella nunca sería feliz con el príncipe enfermo. Pronto recibió un mensajero de la Luna, un ángel muy pálido y con voz de gato que le dijo que tenía que empezar a preparar una gran fiesta de matrimonio porque la Luna bajaría a casarse con el príncipe. El rey, que amaba espiar a toda la familia real, estaba detrás de una cortina y sintió una gran envidia por el príncipe y su futura boda.

La fiesta empezó, todos los músicos y bailarinas hacían la música y baile más alegres y bulliciosos posibles. Se habían instalado ferias en todos los pueblos, y los nómadas se pusieron en oración, porque hacían todo al revés que los demás. De lejos se veía a los novios, muy grandiosos, la princesa lloraba al principio, pero luego estaba algo más tranquila, inexplicablemente.

Cuando la Luna y su nuevo marido subieron con toda una serie de caballería celestial hasta la mitad del Cielo, y solamente se veía el redondel blanco del plenilunio, la princesa fue a la habitación del príncipe. Allí estaba el príncipe, dormido. Alguien le había quitado sus ropas para disfrazarse de él y la princesa lo despertó y le dijo muchas cosas alegres. Los cortesanos y el astrólogo estaban desesperados porque no encontraban al viejo rey por ningún lado. Un destacamento llegó de muy lejos con el corazón de madera de un gran árbol de Oriente. El príncipe mandó hacer una silla con esa madera para su nuevo consejero, que antes era, según dicen, un pobre labrador. El vendedor de agua volvió a su oficio, porque el agua es lo mejor que se puede beber, incluso en un castillo, como bien dice él cada vez que le preguntan.

He recordado este cuento, y no sé si me lo contó alguien o si lo he soñado.
Muchos besos y felices fiestas.
Hasta pronto.



Los cuñados incultos






Hace varios siglos, en un tiempo ya remoto en que en Francia todavía reinaba el monarca, dos jóvenes flacos y poco agraciados fumaban pipa en una terracilla, sobre dos taburetes. Los dos tenían novias muy guapas, dos hermanas, Popea y Leontina, mucho más cultivadas que ellos. El uno era zapatero, de origen español, y se llamaba Lorenzo. Vivía con Popea, aunque no estaban casados. El otro era pastelero, vivía con Leontina y tampoco estaba casado con ella. Ese día había un débil sol de invierno y por eso habían sacado los taburetes a la terracilla. Los dos tenían mucho trabajo atrasado, pero ahí estaban tan panchos, hablando de ópera y de retórica.
Hay un maestro de canto y retórica en Italia que es muy famoso... empezó a decir Lorenzo.
Puntiagudo, el pastelero, interrumpió a Lorenzo diciendo que ni Popea ni Leontina necesitaban en modo alguno un maestro de canto y retórica, ya que se expresaban con muy buenas palabras y cantaban como los ángeles.
No lo digo por ellas, explicó Lorenzo, sino por nosotros. ¿Tú piensas que con la simpleza que tenemos y, sobre todo, con nuestra voz nasal, tan molesta, querrán algún día casarse con nosotros?
Ah, no, tienes razón, Lorenzo, dijo Puntiagudo. ¿Por qué no vamos a Italia, a recibir unas cuantas lecciones?
Así que dejaron la pipa sobre un taburete, entraron a que sus novias les preparasen unos bocadillos y una garrafa de agua para el viaje, y enfilaron la ruta de Italia, que pasaba por los Alpes.
Después de andar hasta caída la tarde llegaron al primer pueblo del camino, que era más bien una ciudad, quizás Lyon, se metieron las manos en los bolsillos y se dieron cuenta de que no tenían nada de dinero. Para poder seguir el camino, y siguiendo el consejo de un sereno, que es el guarda que hace la ronda de noche en los pueblos grandes, se pusieron a trabajar en el pueblo durante un año, Lorenzo como ayudante de un zapatero, y Puntiagudo como pinche de pastelería.
Con sus ahorros de un año, la siguiente navidad salieron para los Alpes. Esta vez el viaje duró algo más y vieron una gran montaña pero en mitad de la tarde que se hacía noche no encontraban donde parar, de modo que alumbraron un farolillo y fueron subiendo.
Fíjate la nieve que cae, decía Puntiagudo.
Pero si no se ve nada, respondía Lorenzo.
Como si no hiciese el frío que hacía, ellos seguían subiendo y subiendo en medio de la oscuridad y de los aullidos del viento contra la montaña.
Llegaron a un castillo, donde había dos princesas encantadas, envueltas como crisálidas en una tenue gasa de fibra de vidrio. Desde el fondo de su envoltura, las dos princesas parecían suplicar con los ojos una palabra mágica que rompiese su hechizo. Los dos jóvenes no sabían nada de magia y subieron a la biblioteca del castillo a mirar en los libros si existía algún truco para liberarlas. Se prepararon mientras tanto algo de comer, porque no podían más de hambre. Un asado de pato, creo, con lo que encontraron en la despensa, así como un chocolate caliente para el postre, mientras miraban los libros. En principio no había nadie más en el castillo, aparte de las princesas. Pero digo en principio, porque cuando Lorenzo y Puntiagudo habían comenzado a adormecerse, cansados de leer hasta el amanecer, la tormenta de nieve pareció apaciguarse y se oyó que llegaba gente.
Tocaban música a la puerta del castillo, como dando una serenata. Una gitana tarareaba una canción en un idioma misterioso, acompañada de una pequeña orquesta de gatos músicos, vestidos de seda verde y roja con flores en filigrana, y calzados con botines negros. Lorenzo pensaba que podían ser los descendientes del gato con botas, sobre cuya genealogía acababa de leer un pequeño tratado en pergamino, justo antes de quedarse dormido. Puntiagudo estaba sobre todo ocupado en intentar abrir la puerta, que parecía haberse cerrado para siempre.
No puedo abriros, porque la puerta del castillo está atrancada, gritaba a los de la serenata Puntiagudo desde dentro del patio de armas.
La gitana paró de cantar, los gatos aplaudieron, y las princesas se iluminaron como si fuesen lámparas de mesita de noche. Un extraño parecido con alguien muy conocido en las caras de las princesas dejaba pensativo a Lorenzo, ahora que con su luz mágica se les veían mejor los rasgos. Pero no estaba Puntiagudo al lado para darle su opinión, así que fue a prepararse un café.
Mientras tanto Puntiagudo intentaba hablar con los de la serenata, arrimó un sillón al puente levadizo, trepó encima, y por un resquicio asomaba la cara. La gitana tendía la mano, como pidiendo el aguinaldo, o quizás porque el dueño del castillo le debía dinero, y Puntiagudo fue a buscar a Lorenzo. No se acordaban dónde habían dejado los ahorros, y se pusieron a revolver todo el castillo. Después de un rato, Lorenzo se quedó de nuevo pensativo con su taza de café, sentado en un cofre. Puntiagudo volvió a asomar la cara y vio que la gitana se encogía de hombros y se iba por el camino, con sus gatos. Sintió pena de que los dejase solos pero no dijo nada, sino que fue directamente, por la escalera de caracol, a la biblioteca y siguió leyendo. Un libro llamó su atención: Tratado de los Diamantes Vivientes. En él había dibujos de rocas en el primer capítulo, de plantas como atrapadas en ámbar en el segundo, de animales petrificados en el tercero, y, cuando Puntiagudo llegó al cuarto y último capítulo encontró un dibujo en el que estaban las dos princesas encantadas con sus nombres debajo. Su sorpresa aumentó aún más cuando leyó los nombres. “Piedra Popea” y “Piedra Leontina”. Las propiedades de ese tipo de diamante viviente eran tres: ver las imágenes de personas queridas, enseñar todos los secretos del canto y hacer invencible en la retórica o arte de hablar y escribir. Sólo existían esos dos diamantes vivientes del dibujo para el cuarto capítulo, el de las personas, y según el libro no se habían vuelto a ver desde tiempos de Carlomagno.
Estaba leyendo más detalles sobre la piedra Leontina cuando se dejó oir en el castillo un sonido agudo, Lorenzo se había puesto a cantar, con una voz que se multiplicaba como un órgano de iglesia, o casi de catedral. Y después un estallido terrible. Su piedra había estallado con el último gran gemido de su canción de amor. Puntiagudo bajó corriendo donde las princesas y vio solamente que Lorenzo se guardaba un trozo de diamante en el bolsillo y que salía corriendo con una cuerda por el balcón.
Se va a caer, pensó Puntiagudo.
Pero Lorenzo había ya apuntalado la cuerda bien antes de guardarse el diamante, mientras estaba cantando, y su agilidad de joven flaco le permitió bajar bien por una pared inclinada del castillo. La banda de gatos lo esperaba con unos caballos. Cuando se hubo subido a un caballo moteado muy altanero, se volvió hacia el balcón de la sala de los diamantes vivientes y gritó a su amigo que bajara a su encuentro. Le dijo cantando: nuestras novias nos esperan, no hay mayor inteligencia que el amor y ése es para mí el mejor maestro de Italia. Ven, Puntiagudo, volvamos a los zapatos, yo, y tú a los pasteles, y a estar con Popea y Leontina.
Tú no sabes lo que yo sé, dijo Puntiagudo, hay un secreto en la Piedra Leontina, el secreto de saber hablar y saber escribir, y yo voy a alcanzarlo. Me quedo pues, vete tranquilo y sé feliz.
Puntiagudo se sentó delante del último diamante viviente, se hizo de noche, y con unos libros de la biblioteca se distraía mientras esperaba algún efecto maravilloso. Para tener un registro de sus experiencias, tomaba de vez en cuando notas en unos cuadernos, con tinta roja y tinta negra. De tanto en tanto echaba vistazos al diamante viviente y le parecía que los rasgos de Leontina cambiaban, en algunos momentos tenía algo que le recordaba un poco a su madre.
Se hizo amigo de la gitana y de los gatos y como iba leyendo casi todos los volúmenes y pliegos del castillo, a veces sacaba dinero de un cofre para comprarles comida y libros nuevos, de todas partes del mundo. Lorenzo se casó con Popea, se trasladaron a Lyon, que estaba cerca de su pueblo, ella bailaba y él cantaba lo que ella le iba pidiendo. Entre los dos idearon nuevos tipos de zapato, sobre todo botas elegantes y botines, y así se hicieron medianamente ricos y tuvieron muchos hijos. Puntiagudo veía todos los días a Leontina, y no se preocupaba de nada más. Fue envejeciendo, y en sus vistazos a la piedra reconocía a veces a su abuela, que tanto quiso de niño, y antes de morir la piedra le parecía ser un vivo retrato de la Virgen María, o quizá de la diosa Diana, sobre las cuales él conocía de memoria todos los poemas escritos en siglos y siglos, desde los griegos, casi egipcios, hasta los poetas de su época. Había escrito varios libros y, con tinta de luz sobre el diamante, esta historia que los gatos con botas cantan en su idioma a la puerta de los castillos.

Manuel



El escarabajo de Egipto


En una ciudad ruidosa, un niño se hizo amigo de un pequeño escarabajo que estaba en una maceta del balcón. El escarabajo era heredero de un reino subterráneo que ya no existía. Su mundo era el Antiguo Egipto, un oasis donde sus antepasados constituían una sociedad. Nada de eso era fácil de explicar. Así que la única muestra de amistad que el escarabajo podía dar era recorrer pacientemente los laberintos de maderas o de libros que el niño construía para él.
Un día, como suele pasar, el niño ya no se acordó del escarabajo y se hizo un poco más mayor. Tenía una novia muy guapa, con el pelo muy largo y muy alta. Ella le dijo: "La vida es como un laberinto. Yo tengo los ojos orientales porque soy adoptada. Si en el laberinto de la vida consiguieses encontrar a mis verdaderos padres, yo sería feliz contigo".
Bruno, que así se llamaba este muchacho, se preparó un té en la cocina, aún tenía algunas llamadas de teléfono que hacer antes de la noche, para su trabajo. Miraba libros sobre Egipto, buscando ideas, de tipo comercial. Luego vio las noticias sobre la situación de pobreza e incluso de dictadura en muchos lugares orientales y comprendió que su novia estuviese angustiada. Sus padres estarían sin duda muertos. Cuando terminó de hacer todo, se acostó.
Tres escarabajos salieron lentamente por un hueco de la biblioteca, que estaba mal reparada. Bruno los veía desde la cama recorrer en fila los montones de papeles que él tenía en la mesa.
No le gustaba matar los animales, así que pensó dejarlos vivir. Pero el ruidito que hacían con sus patitas sobre los papeles no le dejaba dormir. Era insignificante, pero él necesitaba silencio absoluto. Así que se levantó y se quedó un rato mirándolos de cerca. Uno de ellos le traía muchos recuerdos, pero no sabía por qué. ¿Por qué de pronto se acordaba de su infancia?
Entonces se quedó dormido de verdad. Así, sentado en la silla, con los brazos y la cabeza sobre sus documentos de trabajo y los tres escarabajos andando arriba y abajo por la casa.
Mientras tanto su novia había cogido un avión que volaba hacia Asia. Allí pensaba encontrar algún rastro de su verdadera familia, y, si no, luchar por los derechos humanos para así encontrar la paz. Durante el viaje no estaba segura de nada. Le parecía vivir en un mundo absurdo, incluso ahora que era transportada a través de las nubes, a una gran altura.
En el sueño de uno y otro, Bruno y su novia se hablaron. Se encontraron diciendo cosas que ellos mismos no sabían, mientras el rumor de la ciudad y del avión parecían hacerse música antigua y como sollozos de felicidad o el suspiro de algún animal profundo y misterioso. Ella, que se llamaba Tana, de pronto le decía: Mis padres están muertos y no me queda nada de ellos. Ni siquiera tengo un cementerio donde ir a llevarles estas flores, que ves en mis manos.
Bruno le respondía: Vuelve, Tana, tus padres han venido a verte. Han dejado sobre la mesa las dos lágrimas de Buda. La primera es femenina, y es de color oscuro, como un corazón en la noche, y está a mi izquierda. La segunda es masculina, está hecha de un oro blanco y se encuentra a mi derecha.
Cuando Tana llegó al aeropuerto, sus parientes la estaban esperando. Tenía primos, hermanos, sus padres estaban vivos y locos de felicidad no eran capaces de hacer nada más que llorar, porque el único recuerdo de ella que les quedaba era un pequeño escarabajo, pero se había escapado el día antes.




Enseñanzas
de un zorro
a un joven gallo






Aunque también podrían ser las enseñanzas de un viejo gallo a un joven zorro.
La primera lección trataba de los pulpos. El maestro decía al alumno qué admirables eran los pulpos. ¿Por qué? Pues por dos cosas, su forma de atacar y su forma de defenderse. Para defenderse cambian de color, incluso los dibujos de su piel se transforman, y si están pegados a la roca es imposible ver la diferencia entre el aspecto de la roca y el aspecto del cuerpo del pulpo.
Si están en medio de la mar, lejos del fondo, su forma de defenderse es otra. Esta vez expulsan tinta que llevan en una vejiga especial. Esa misma tinta ha sido usada desde hace siglos para escribir y dibujar, aparte de cocinar el arroz negro, como se hace a veces.
¡Yo conozco su forma de atacar! ¡Yo conozco su forma de atacar! se puso a gritar el gallo que quería demostrar al zorro que se sabía la primera lección, la de los pulpos.
Ah, ¿sí? Hazme una demostración.
El gallo dijo: Los pulpos se inspiran de la sabiduría de la Madre Naturaleza en su ataque.
¿De qué manera? Le preguntó el zorro.
Pues como si fuesen tan sabios como un maestro de la época antigua, es decir, dando latigazos con sus tentáculos a los alumnos-pececillos. Así, así, y el gallo con un revoloteo de alas daba en las narices del zorro con sus plumas de colores, de las que estaba muy orgulloso.
¡No me hagas estornudar, por favor! La sabiduría de los pulpos se parece más a la Madre Naturaleza de lo que tu crees, pero no como tú crees.
¿Entonces cómo hacen, profesor? Decía el gallo muy intrigado, suspenso en el aire sobre una sola pata y con el cuello muy cerca del morro del zorro.
¡Ven aquí a mi lado que te dé un abrazo y te cuente al oído! Y entonces el zorro empezó a decirle al gallo: los pulpos se parecen a la Madre Naturaleza, y de hecho a todas las madres, en que en cuanto ven a un pez que les gusta, quieren abrazarlo por todas partes con sus tentáculos, llenos de ventosas y muy enrollados, como si le tuviesen mucho cariño.
¡Vale, vale! ¡Pero suéltame! ¡Se ha acabado la clase, señor Zorro, acaba de sonar la campana!
Afortunadamente el zorro no era un pulpo y no podía agarrar con fuerza, a pesar de que con los dientes hubiera podido. Los picotazos del gallo no se lo hubieran permitido, ya que, aunque joven, era de pelea. Cuando llegó a su corral y su madre, una gran gallina con falda blanca y negra, llamada Doña Dialéctica, le preguntó qué había aprendido, el joven gallo respondió: He aprendido que los pulpos comen lo mismo que los zorros...
Con cariño, tu papá,

Manuel




La frontera de Portugal




En la Guerra de España, una muchacha sin dinero, con su madre en prisión y su padre escondido debajo de un mueble, traía azúcar y café a España pasando la montaña por la noche desde Portugal. Con ese azúcar y ese café sacaba apenas lo necesario para toda la familia. En su caminar a ciegas por las rocas, llevaba lo que iba a vender en un saco con un agujero.
El frío le azotaba la cara, y ella sabía de la existencia de lobos en la montaña. De pronto le pareció que se oía en la oscuridad una música apagada de piano. Como de alguien ensayando para un futuro concierto. Los lobos escuchaban la música, en unos peñascos, sentados en sillas de nogal, y una loba recostada en un diván de terciopelo estropeado fumaba con boquilla, como las grandes espías y las actrices de cine mudo.
"Aquí llega el café", oyó decir la muchacha justo detrás de ella. Estaba en medio de una gran ciudad de lobos. Habían puesto una farola altísima con carteles llenos de palabras y con banderas de color rojo, y otras eran puras sábanas mal lavadas y rotas que estaban mojadas con lágrimas. Le tendieron una pata, pidiéndole discretamente que dejase el saco al lado de la cocinilla, y una loba sacó el frasco del café que estaba en el saco y llenó una cafetera de estaño, que brillaba con la luna.
Mientras el fuego iba calentando el agua, la muchacha oyó que le preguntaban: "Y tú, ¿cómo te llamas?". Dijo que Etelvina, pero no dijo su apellido. Los lobos tendieron las tazas, cuando estuvo listo el café, y pidieron azúcar. Entonces la loba hizo gesto a Etelvina de que sacase el azúcar del saco. Pero se había salido toda por el agujero del fondo. "Debes ir a buscarla", le dijeron, "pero para que no nos delates te vamos a vendar los ojos". Le pusieron una venda en los ojos y Etelvina echó a andar montaña abajo.
Se preguntaba cómo iba a hacer para recoger el azúcar, sabía que los lobos estaban esperando para tomarse el café y que debía actuar rápido.
"Etelvina Díaz González", oyó gritar desde el pie de la montaña, "tus vecinos te han denunciado por contrabando, entrégate a la Guardia Civil o dispararemos". Ella no conseguía quitarse la venda y no veía para dónde iba, pero sabía que si se entregaba nadie cuidaría a su padre escondido ni a sus hermanos pequeños. Soldados y guardias civiles se indicaban las posiciones con trompetas y silbatos y empezaban a disparar sin esperar respuesta.
El Destino se apareció a Etelvina desvanecida bajo los rasgos de su madre Isabel, presa en la cárcel política de Ciudad Rodrigo. "Aquí estoy, hijita, para ayudarte. Esos lobos que hay en el monte bajarán a matar a los soldados si yo se lo ordeno. Pero, ¿cómo hacerles llegar el mensaje? Hijita, no desesperes, porque vivirás muchos años, verás a tus nietos y a algún bisnieto, y verás tiempos nuevos. Nostradamus, el profeta, en uno de mis libros dice que las mujeres en España llevarán pantalones, y eso sólo puede pasar cuando haya libertad y menos Guardia Civil. Tendrás que armarte de paciencia. Lleva el azúcar a los lobos. Ellos se encargarán de todo."
"Pero, mamá, ¿cómo voy a poder encontrar el azúcar, que se ha ido derramando por toda la montaña? Es de noche, tengo los ojos vendados y parece tarea imposible. Dime tú, que eres amiga de los gitanos y que puedes curar con la virtud de la magia, algún rezo o bendición que me haga recuperar nuestra azúcar."
"No seas ingenua, hijita," seguía diciendo la aparición a punto de desaparecer, "los santos del cielo son soberbios y sólo escuchan el sonido del oro, no es necesario rezar, todo lo hace la Naturaleza. Toma esta navaja, quítate la venda, y busca alguien realmente humilde que te ayude."
Etelvina lloraba porque nunca podría encontrar a alguien más humilde que ella, que vendía por una miseria el café que ella misma no podía permitirse tomar, y que estaba tan desprovista de sus padres, encargada de sus hermanos pequeños, y que ahora no sólo tenía miedo de los lobos, sino de los hombres del valle y de los malintencionados vecinos.
Algunas balas seguían silbando en el aire y Etel se tiró al suelo y llorando se iba replegando a rastras más hacia el monte, en dirección a Portugal. Algo le picaba en la barriga y luego le subía por la espalda. Era una hormiga. "Quizá tú eres realmente humilde", pensó Etelvina. "Humilde y no humilde, querida Etel," le respondió la hormiga, "porque con mi pueblo entero en pocas horas nos hemos aprovechado de ti". Etelvina dijo que no le constaba que seres tan diminutos le hubieran hecho o le pudieran hacer ningún daño. La hormiga se puso a andar y llevó a Etelvina al hormiguero. "Levanta esta piedra". Etelvina encontró debajo de la piedra un montón colosal de azúcar, que habían ido trayendo las hormigas por el camino, y se llenó el bolsillo del delantal.
Por la ladera portuguesa de la montaña alcanzó la ciudad de los lobos, que estaban esperando con sus tazas de café, escuchando todavía el ensayo.
"Sírvanse el azúcar, la traigo en el delantal. Ahora, tómense pronto el café y vengan a ayudarme a llegar a donde están mi padre y mis hermanos." Se tomaron el café y lanzaron unos aullidos que empezaron a poner los pelos de punta a los soldados que estaban en el valle. Después el piano tocó muy fuerte, una obra que parecía casi dodecafónica, en todo caso muy avanzada en el tiempo, y que a Etelvina le parecía compuesta por Nostradamus. Pensó que vería tiempos nuevos, que llegaría a muy vieja y que no se olvidaría de estos lobos, aunque viviese una vida de hormiga en alguna ciudad de lobos lejana, de exiliada.

Otra vez, querido B, no estoy seguro de si una parte de esto pasó o si lo he leído en Apuleyo o algún otro autor y sale ahora en mi imaginación como algo familiar, de la época del estraperlo.





Las tres bodas







Un ratón que vivía del queso ajeno y una mariposa musical o una paloma de luz se encontraron en un baile. "Quisiera tener una casa llena de queso como tú", le dijo la paloma. "Cásate conmigo", le respondió el ratón. La mariposa, es decir, la paloma de luz, estaba tan contenta que se puso a girar y girar un rato alrededor de la bombilla del salón. Hay que ver qué conquista acabo de hacer, se decía.
Mientras ella estaba revoloteando así, se acercó al ratón una avispa, o era una cucaracha acompañada de su amiga la avispa. Se casaron las dos con él prometiéndole todo el queso del mundo, que en realidad no tenían. Pero eran grandes mentirosas y siempre le decían que estaban a punto de heredar una tienda de quesos.
El ratón, hambriento y desgraciado, un día fue picado por la avispa. El veneno lo puso de color verde primero, luego amarillo. Iba a pedir ayuda por la ventana y vio cómo la cucaracha y la avispa se escapaban en el camión de la cucaracha. Lo habían dejado solo, temiendo que muriese y acusasen a la avispa o a la otra.
No tenía ninguna medicina eficaz, y su voz era débil, así que fue a mirar en el trastero y encontró una cosa que había fabricado la avispa para pasar el rato. Un avispero de papier maché, que ella hacía con la boca. Todo estaba a oscuras y el ratón separó un alvéolo del avispero y se dio cuenta de que por su forma podía servir de lámpara. Arrastrándose, con las patitas paralizadas por la picadura de avispa, llevó la lámpara a la ventana y la enchufó como pudo.
Esto servirá para alertar a los vecinos, pensaba él asomado a la ventana. El aire de la noche lo refrescaba un poco. Un enorme deseo de queso lo atormentaba. Llamaron al timbre y él dijo "Adelante". Como nadie entraba, fue hasta la puerta y la abrió él mismo. No había nadie en la escalera.
"El veneno de avispa, en este tipo de casos, se cura solo al cabo de..." La paloma estaba vestida de enfermera, muy guapa, con sus seis patitas en la ventana y sus alas alrededor del cuerpo. Miraba su reloj de arena y su libro. "...al cabo de dos minutos".

En la noche, los búhos eruditos expresaban de vez en cuando alguna duda profunda, siempre acerca del significado de la letra U. El ratón y la mariposa musical fueron felices hasta el final de sus días y dejaron asombrado a todo el mundo con su boda, tan original.

Desde París con todo mi cariño de padre,






La mesa del Tiempo
o De cómo las musas
provocaron el incendio de Roma






Antes de quemar Roma, el emperador Nerón, hombre malvado pero con inquietudes de artista, llamó a su buen maestro el filósofo Séneca, y le dijo: "Necesito un resumen de todo lo que hay en el mundo..." Y añadió, por si quedaba algún tema por resumir: "Y de lo que hay fuera del mundo, también."
Las musas acudieron a la memoria del filósofo, con todas las informaciones necesarias sobre la realidad y la surrealidad. Estaba muy contento porque las musas, que, como sabéis son invisibles salvo que las pintemos en un cuadro, y son nueve, le habían ayudado a hacerse una chuleta en un papel redondito, es decir, con la forma del mundo.
Pero le faltaba la surrealidad. Es decir, lo que hay fuera del mundo. Parece ser que para Nerón la cuestión revestía cierta importancia, no sabemos por qué. O sólo fue un capricho pasajero, pero suficiente para pillar en falta a Séneca. "Pon también lo que te estamos diciendo sobre la surrealidad. Nerón te lo ha pedido y estaría feo no decírselo", decían las musas a Séneca. Y Séneca, que había pasado toda la noche escribiendo su chuleta circular, en forma de mundo, y que estaba cansado, les respondía bastante agobiado: "Pero es que no sé cómo poner esas últimas cosas por escrito. Y además me falta papel."
La musa principal, que había hecho casi todo el trabajo de resumir, le dijo: "Bueno, pues si te falta papel, coge madera". Y le señaló la mesa en la que estaba escribiendo. La mañana se acercaba y Nerón llegaría con su guardia, quién sabe si con buen o con mal humor. En un plis-plas, todo pasó. Nerón abrió la gran puerta de la biblioteca. Una corriente de aire se llevó la chuleta de papel por la ventana. La musa, justo antes de desaparecer, para darle madera (intelectual) a Séneca, y como era la musa más fuerte, le acababa de arrancar una de las cuatro patas a la mesa del filósofo. Y Séneca tenía que explicar todo eso.
"A ver, Séneca", dijo Nerón, impaciente, "¿y el resumen?".
"Que me traigan el desayuno. Estoy molido de escribir", dijo el filósofo.
Le trajeron un huevo frito con lechuga.
"Bueno", empezó, "en el centro del mundo estás tú, oh emperador, como la yema de este huevo frito". "La zona blanca de la clara son las personas que te son fieles, es decir tu esposa Popea, la guardia pretoriana y yo, tu maestro". "Luego viene la lechuga, con su vinagreta, que son las dificultades que plantea el gobierno de tu imperio. La principal es la envidia que todos te tienen, y por eso la lechuga es de color verde." Y para concluir su improvisación, un poco trasnochada, porque las cosas verdaderamente sabias, inspiradas por las musas, acababan de salir volando con la corriente de aire, Séneca iba a añadir: "Y esta mesa redonda donde está el desayuno representa el mundo en su totalidad", con lo cual sólo le hubiera quedado por añadir la conclusión. Pero la mesa era cuadrada, no redonda como el mundo, así que miró primero a Nerón, luego miró despacio la mesa, que empezaba a cojear por la rotura de la pata, y dijo: "y esta mesa cuadrada donde estás tú, tus personas queridas y tu imperio, es el Tiempo, que es cuadrado y tiene cuatro partes: Primavera, Verano, Otoño e Invierno."
Nerón entonces dijo que quería contemplar de cerca esa representación de la realidad, y sobre todo el centro o yema, ya que se trataba de él mismo. Pero al apoyarse en el lado de la mesa al que le faltaba la pata todo se resbaló hacia él. El desayuno de Séneca se cayó, y el huevo dejó una mancha muy difícil de lavar en la lujosa túnica de Nerón. "La culpa es tuya, idiota", dijo Nerón, "prepárate a morir si no terminas tu resumen. A ver, ¿qué es lo que hay fuera del mundo, o del Tiempo, de forma resumida?"
Séneca, que era ya viejo, y que tantas veces había regañado al emperador cuando éste era un niño revoltoso, no pudo reprimir más su rabia y su desesperación y se puso a darle azotazos con la pata de la mesa. "Toma, caprichoso, aquí tienes resumido, a modo de garrotazos, lo que no está en el Tiempo, un pobre trozo de madera..."
La cruz de los cristianos, habría añadido algún autor piadoso, acerca de ese trozo de madera otorgado por las musas, aunque yo prefiero pensar que esa surrealidad era el final del Tiempo en un sentido más relacionado con el trabajo, siempre frágil, del creador de la mesa o de la musa obligada a escaparse y desaparecer.
Disculpa, B, si este cuento te parece, como quien dice, más denso que los otros, o más caprichoso.
Con todo mi cariño,



Las tentaciones de San Antonio


El cerdo de San Antonio no sólo hacía compañía al santo monje solitario, en el desierto de la Tebaida, sino que entre los dos habían aprendido a comunicarse. No digo hablar con palabras, pero sí intercambiar ideas. El buen cerdo, con su inteligencia, quizá ayudó al ermitaño en el camino de la santidad, como Sancho Panza, más tarde, ayudaría a Don Quijote en el de la genuina Caballería.
Pero todo esto es ponerse a hacer prólogos, que deben evitarse en los cuentos para niños, e incluso las propias tentaciones del santo las tendremos que simplificar porque eran algo complicadas, consecuencia de comer poco y el aire misterioso del desierto. Vamos a ver qué hacía el cerdo. Avisaba cuando se acercaba gente, porque era una zona a veces con bandidos. El cerdo conocía cuales eran los discípulos del santo y cuales no. Ayudaba a encontrar hierbas curativas, y, sobre todo, comida. Mendigaba, también, para el santo, porque cuando la gente veía al cerdo, le daba pena y daban algo de comer a los dos. Pero sobre todo el cerdo lo despertaba todas las mañanas, cuando el santo estaba soñando sus tentaciones, y con sus pequeños gruñidos le devolvía el sentido de la realidad.
Una rara lluvia del desierto, que a veces tiene lugar, caía sobre la cueva del santo, y éste se había quedado dormido. Hacía poco tiempo que había decidido ser santo, así que todavía no había tenido ninguna tentación. Como veréis se trata de simples pesadillas como las que tenemos todos a veces, pero San Antonio consideraba que tenía que luchar con ellas, o, en todo caso, aprender algo especial de ellas. Su fiel cerdo ya estaba con él. Los pintores de la Edad Media lo representan con unos pelillos tiesos, un poco parecidos a los de los cepillos de dientes, pero algo más cortos, y con una campanita colgando de la oreja, para avisar por dónde iba.
Esa primera noche, u hora de la siesta, el santo se imaginó que ya se había muerto. Estaba enterrado, según la vieja usanza, en una tumba. Los demás muertos lo recibían con una fiesta. "Fíjate", le decía uno, "ya estás muerto y no te ha dado tiempo a ser santo y todo eso que tú querías". Se despertó de muy mal humor, muy temprano, y se puso a hacer ruido en la cueva cambiando los libros de sitio y arrastrando la silla donde pensaba escribir sus milagros, tentaciones, o lo que fuese surgiendo. "¿Qué pasa?" indicaba con gestos el joven cerdo. "Pues que he soñado que estaba ya muerto". "En cierto modo", decía el cerdo moviendo la cabeza, "así ya ha pasado lo peor. En vez de enfadarte, y ya que sigues vivo, aprovecha un poco la mañana y ordena. O ponte a leer la Biblia o alguno de esos libros buenos que te has traído al desierto, y sigue aprendiendo."
San Antonio, como ocurría en su época, y todavía hoy día entre los más fanáticos, no solamente creía en Dios, sino en la existencia de los demonios. Así es natural que al miedo normal de ser atacado por bandidos se añadiese el miedo supersticioso. "Es un fanático", pensaba el cerdo de San Antonio. Pero se quedaba con él porque dos se defienden mejor que uno. Un día un lobo de verdad se acercó a la cueva. Había que tener cuidado y no salir. Así que San Antonio abrió su libro y apuntó: Segunda tentación (después del sueño de la tumba). "Aparición del diablo en forma de lobo muy, muy feroz, con dientes que arrastran hasta el suelo, y orejas de punta que llegan hasta el cielo." Luego pensó que si las orejas llegaban de verdad hasta el Cielo, escucharían los consejos de Dios, y el lobo entonces no sería el diablo. Así que lo cambió, el final, y puso, "y con orejas gachas y el rabo entre las piernas (que quiere decir asustado de todo y muy dócil)."
Cuando llegó el verano, y se les agostó el huertecillo, el cerdo y San Antonio se acercaron a una selva a buscar algún tipo de fruto o tubérculo para comer. "¿Por qué se me aparecen los dioses de la memoria, y no Jesucristo, que debiera ser el verdadero?" exclamó San Antonio poniéndose de rodillas. El cerdo, que buscaba turbérculos, dejando buscar la fruta a San Antonio, por ser más alto, se acercó a escucharlo y preguntarle otra vez: "¿Qué pasa?"
"MIra". San Antonio señalaba, como cuentan las crónicas de San Atanasio, la copa de un árbol, con un largo leopardo acomodado a una cómoda rama.
"Vámonos de aquí", le daba a entender el cerdo con empujones para levantarlo.
"¿No te parece un excelente animal de compañía?" preguntaba a su cerdo, acerca del majestuoso leopardo, el santo. "¿Te parezco poco majestuoso yo?" dijo el cerdo, "no tengo manchas por todos lados, como él. Y además... además ese leopardo es... es otro demonio, muy maloliente y muy carnívoro, seguro." Lo dijo para ver si colaba, ya que la otra vez San Antonio había tomado por demonio al lobo.
"Ah, sí, querido cerdo, gracias por ayudarme a resistir a la tentación, vámonos..."
Menos mal que les dio tiempo a recoger una piña llena de piñones, y unas uvas tempraneras, que a pesar de que la Canícula no hacía sino empezar, ya estaban maduras. Pudo ser de milagro.

Cuando llegó el invierno, bajó del norte un artista egipcio que tenía como animal de compañía una osa casi salvaje, pero que él estaba domesticando. El santo se volvió a poner de rodillas. Muchos pensamientos le hacían sentir que estaba en un sueño. El artista egipcio adivinó que el santo era supersticioso y le ofreció un secreto de la osa a cambio de un poco de dinero. San Antonio dio unas monedillas. La osa le explicó que ella era la Osa Menor, o sea, la estrella que señala el Norte y alrededor de la que gira el eje de la Tierra. Que había venido a verlo para que él la bautizase y que así toda la Tierra fuese cristiana.
De pura emoción, San Antonio se desmayó. Más tarde, el buen cochino lo despertaba a lametazos. "Esa osa era probablemente el demonio de otra pesadilla", decía San Antonio despertándose. El cerdo no dijo nada. Era otro animal de compañía, como él, y se habían hecho amigos en poco tiempo. La osa le escribía desde el circo, unas veces en las tierras del Danubio, otras en la India, o aún en Roma.
Los discípulos de San Antonio eran ya algo numerosos, venían a escuchar el relato de sus tentaciones. La famosa tentación de la tumba, la del lobo, la del leopardo, que es el animal de Dioniso o Baco, y ahora lo de la Osa Menor.
Ese deseo de escuchar más tentaciones hizo que algunos discípulos, por prisa, ayudaran a producirlas. Como cuando metieron una serpiente en el dormitorio de San Antonio. Pero antes tuvo lugar la maravillosa y terrible aparición de un león, en nada prevista.
Es cierto que en la Tebaida, cerca de las fuentes del río Nilo, hay realmente leones. Pero este león no era en nada un león común. Un sonido como de trescientas guitarras lo acompañaba a cada gruñido. Los discípulos y el cerdo estaban como dormidos, porque el león se aproximaba muy despacio, con paso gimnástico y felino.
"¿Sabes que te puedo comer?" dijo el león. "No tengo miedo. Tú no eres un león como los otros", respondió San Antonio. "¿Sabes que soy el Rey de la Naturaleza?"
"Lo sé", respondió el santo mientras todos dormían, "pero yo no te estoy esperando a ti, sino al Rey del Cielo, que es Jesucristo. ¿Eres tú, acaso?" "No, no lo soy", dijo el león, ardiendo como una hoguera, y desapareciendo.
Estaba muy contento San Antonio de cómo había tenido lugar la tentación del león, y se puso a ordenar la cueva alegremente y luego se tumbó un rato a saborear su felicidad y pensar cómo iba a contarlo todo.
El cerdo veía a los discípulos más revoltosos muy atareados en el ventanuco de la cueva, pero no sabía qué estaban haciendo. Estaban metiendo la serpiente. Tenían preparado un texto para leer por una trompetilla, como si fuese la serpiente. "Soy la serpiente o Dragón que está por encima de la Osa Menor en el Cielo. Al lado de la estrella del Norte está el punto alrededor del que gira, no ya la Tierra, sino el Cosmos entero, el eje del mundo." El viejo ermitaño vio la serpiente, tuvo un escalofrío. Le hizo sitio en el camastro y se quedó quieto, meditando. Desde fuera de la cueva los discípulos escuchaban atentamente, a ver si decía alguna tontería.
Entonces, otra vez, y es bastante raro, estalló una tormenta con truenos, rayos de fuego, diluvio de mucha agua, una verdadera inundación. Se fueron todos en un barquichuelo, muy asustados. El cerdo entró en la cueva y vio a San Antonio con la serpiente, en medio de las aguas. La serpiente cogió al cerdo y al santo y los llevó por el oleaje sobre su lomo hasta un lugar seco.
"Cuando el discípulo está listo, el maestro llega", dice un verso del yoga, que San Antonio conocía, "¿ves, querido cerdo? Esos discípulos me han regalado, con sus bromas de ignorantes, y de irresponsables, la preciosa y salvadora serpiente de la Sabiduría. No tiene veneno, toda ella es larga y sinuosa como el camino del solitario, y en medio de las aguas está seca, o como la serpiente de Moisés, en medio del seco desierto hace correr el torrente de una fuente."

"¡Cómo se complace mi amo en sus visiones, y qué orgulloso está!", pensaba con una cierta melancolía nuestro querido cerdo. Iba con la cabeza gacha, olisqueando el suelo, y un escorpión del desierto le dio un picotazo con el aguijón de la cola y dos pellizcos con las pinzas. Ante tanto dolor que sentía, el cerdo se preguntaba de dónde podía salir tanta maldad, con sólo levantar una piedra.
Gritaba y tenía el morro hinchado por el veneno. San Antonio lo cuidó. Al fin y al cabo era su único amigo, así que le estuvo restregando hierbas curativas por los hocicos, para hacerle escupir el veneno. El cerdo lloraba y no quería que lo dejasen solo, necesitaba que su amo le hablase todo el rato. Así que San Antonio le estuvo contando la fundación de Roma, desde el origen de la dinastía de reyes romanos en la antiquísima ciudad de Troya, de la que habla Homero largamente en la Ilíada. Esa es una vieja leyenda que no toma en cuenta la existencia de los etruscos, que son los verdaderos antepasados de los romanos. Pero Virgilio, otro poeta, dice que un abuelo de Rómulo y Remo, los gemelos fundadores de Roma, era "el pío Eneas", y que venía de Troya. "¿Y qué tiene esto que ver con el escorpión?", parecía decir en sus lloros el cerdo.
"Ese escorpión se me hace a mí que a su manera es una suerte de demonio que habría venido a tentarte, o sea, picarte, a ti, como representante mío entre los seres pequeños. Y ten por seguro que es una alta representación de la maldad del mundo, y de su misterioso poder. Por eso te duele tanto. ¿Sabes que la ciudad de Roma, que domina tiránicamente todo el mundo, por las armas, y por otros medios más disimulados, como el espectáculo y la religión, ha escogido para fundar su poder, entre todos los signos del zodiaco, el signo del Escorpión? No te extrañe que los emperadores y los pontífices (o sea el Papa de Roma) sean en cierto sentido venenosos y lleguen a afectar, incluso en la soledad y el recogimiento del desierto, el hocico de un pobre cerdito inocente que no estaba pensando en nada, como tú, y que ahora se extraña grandemente de lo que encontró debajo de la piedra. Pero, ea, fíjate cómo ha bajado la inflamación con las hierbas y con la conversación."
"Es verdad, me siento mejor. Pero apunta bien en tus tentaciones este episodio, porque ha sido el peor de todos."

Estaban en lo alto de una montaña del desierto, donde los había llevado la mágica serpiente, y esperaban debajo de una acacia, que es un árbol de clima cálido, que hiciese menos calor para bajar a buscar el camino de la cueva. San Antonio canturreaba o rezaba mantras o poesías. La emoción de la montaña le hacía volar con el corazón. "Verdaderamente se nota que, ahora, está volando por medio del cielo, en su corazón, mi querido San Antonio, con esa mirada vagabunda mirando todo el horizonte", se decía el cerdo, que no podía desviar la vista de la cara ya un poco vieja del santo.
Efectivamente era una tentación o un apocalipsis lo que le pasaba por el corazón. Estaba en medio del aire, sostenido sobre las alturas por la fuerza del corazón. Entonces tomaba conciencia de que el aire, intermediario entre Dios y los hombres, estaba poblado como de genios al principio invisibles, y luego poco a poco reconocibles por su aspecto. Unos eran soldados del amor, otros lo eran del odio y el rencor eterno. Se estaba preparando una batalla y San Antonio, en medio del aire, era testigo de todo. Se le representa con unos demonios con cara de culo y brazos de saltamontes que le están tirando de la bata. Esta tentación y la de las mujeres son las más conocidas de San Antonio y se ven muchas variaciones según cada pintor. Los hay que aprobechan para dibujar en una especie de gran batalla todas las enfermedades conocidas, como si pudiese servir el cuadro así como una especie de mapa medicinal.
No sabemos decir si estaba todavía en el aire, porque todo pasaba debajo de la acacia, cuando tuvo la siguiente tentación, la del disco de plata y la masa de oro. Se puede resumir diciendo que estaba cansado de no tener nunca dinero, de vivir con lo puesto, y el pobre, en su imaginación, en vez de soñar con muchas monedas, soñaba con una sola, pero enorme. También era una representación de un espejo, porque la plata cuando está muy pulida refleja nuestra imagen. Y él estaba triste porque se veía vestido con el batín de ermitaño de toda la vida, mal peinado, con ojeras, y acompañado de un cerdito profundamente dormido en su siesta. Fue ver al cerdito lo que le enterneció el corazón y le hizo pensar en otra cosa. La masa de oro, más que deseo, le daba la sensación de que lo iba a aplastar, porque la perfección es inaguantable.
Así pues, ¿estaba en los aires, o sólo sentado debajo de la acacia? Porque la siguiente visión fue el mundo, y no es lo mismo verlo desde arriba que desde dentro. En todo caso, se lo figuraba como un pescador que lanza una red que enreda todo y que recoge para su barca todo lo que existe, sin que nada, o casi nada, se escape. Pero a la vez la red era de agua o de aire húmedo, y se lanzaba y se recogía una vez y otra vez, como una respiración presente en toda la realidad. El cerdo se estaba despertando y con gestos de insistencia le dijo: "Vamos a la cueva".
La diferencia entre San Antonio y Don Quijote, aunque los dos eran hombres sensibles a la belleza de las mujeres, es que Don Quijote había escogido como dama de sus pensamientos a Dulcinea. San Antonio no sabemos si le rezaba a la Virgen María, porque, a pesar de que ahora todos los católicos rezan el Ave María, en el siglo tercero o cuarto todavía predominaba la opinión de San Pablo, que le tenía algo de ojeriza, por ser mujer, y que en la epístola a los cristianos de Efeso, que es donde estaba exiliada María, me parece que muchas de las cosas desagradables que dice de las mujeres (sobre que tienen que estar tapadas y no maquillarse ni nada) son indirectas a María, que debía tener el carácter de una gran dama. Pero San Antonio, al contrario que San Pablo, seguramente quería mucho a todas las mujeres, además de a la madre de Cristo, porque si no no hubiese tenido la famosísima tentación de la mujer.
Vamos a ver, el cochinillo movía la cola de lo contento que estaba de ver a una chica guapa. Pero el asunto se convirtió en tentación por culpa de los discípulos, que habían vuelto, y que se inventaron un dispositivo para multiplicar la belleza y crear en nuestro querido San Antonio la alucinación de un ejército infinito de mujeres. Cuando esta mujer, interesada en conocer la vida de San Antonio, ya que estaba de paso por la Tebaida y ella también se interesaba en la mística, se acercaba a la cueva, los discípulos colocaron unos armarios con espejos a todo lo largo del camino. Eso multiplicaba la imagen de forma insoportable para el pobre viejo, que no estaba acostumbrado a ver tanto a la vez. Así que estuvo muy seco, muy tímido, y apuntó en su libro que ese día lo había pasado fatal. Hay hasta versiones budistas y chinas, que cuentan que para complacer al viejo santo la mujer se convirtió también en viejecita, y que a pesar de todo él seguía prefiriendo la soledad.
Luego San Atanasio cuenta otras tentaciones. No te preocupes, lector, no voy a dejar escapar ninguna que sea principal. Solamente decir que puede ser que la historia sea puramente fantástica, o que esconda algún secreto, ya que San Atanasio fue uno de los discípulos, el último, de San Antonio. Habla, parece ser, de un fauno, visión contraria a toda lógica, ya que es un hombre con patas de cabra. A lo mejor la imaginación de San Antonio era más viva que la nuestra. Seguidamente está el centauro, más conocido, pero que no tiene nada que ver con el cristianismo, y que San Antonio había podido ver en los frontones de los templos griegos. También es contrario a la lógica, porque es mitad caballo, mitad hombre. Puede ser que debamos en el futuro mezclarnos con los que son diferentes, y que nuestra lógica sea demasiado pequeña para un viejo como San Antonio. Se habla, también, de un muchacho negro. Mi opinión es que, muy probablemente, San Antonio lo adoptó, y que él heredó la cueva con los libros y el viejo cerdo, y fue organizando todo para hacer un museo o una ermita. Incluso sospecho que el muchacho negro es el propio San Atanasio, biógrafo de San Antonio, y último discípulo suyo.
La última tentación de San Antonio fue tener una estatua. Pero era contrario a los monumentos, le gustaban más las cosas sencillas. Y no obstante, de vez en cuando imaginaba estatuas, pensaba en las cosas, los dioses antiguos, el Dios nuevo, o él mismo en tanto santo, como si fueran estatuas que miramos y admiramos, y que en el fondo no significan nada, porque son de mármol o de bronce hueco. Hasta un troncho de sandía o una palabra se pueden considerar estatua, en la última filosofía mística que tuvo San Antonio. Estaba cansado, quizás, de escribir, de leer la Biblia y estudiar. El cerdito y su hijo adoptivo lo cuidaron mientras se moría, y le prometieron que sería famoso. Aunque más que estatuas, lo que sí existen son muchas pinturas góticas (y de Salvador Dalí alguna también) con San Antonio, como he dicho. La historia tal y como la he contado, con su cerdito, recuerda un poco el Quijote de Cervantes, que es una especie de segunda Biblia entre los españoles y que leemos varias veces todos en la vida. Pero como historia del Santo Antonio no creo que sea del gusto de los obispos españoles y del papa de Roma, ávidos, como el escorpión, de poder, que, como lo era al principio de su vida el santo, son bastante fanáticos, y les falta la imaginación y la fantasía del santo para dejar de serlo. La vida de San Antonio demuestra que ha habido a lo largo de la historia cristianos de otro tipo que el tipo que ellos nos quieren obligar a ser.






Paisaje de batalla










El caballero estaba vestido de moro. No recordaba ni su nombre, ni su lengua, ni por qué estaba herido en ese dantesco campo de batalla. Le sonaban de algo las caras de los heridos y moribundos. Unos enemigos, otros compañeros de estandarte. Los cuervos habían venido muy de mañana, con las cornejas y algún buitre. Se cebaban en los caballos y caballeros caídos, o molestaban a los heridos. Ya sonaban a conocidos los augurios antes misteriosos de su canto desarmónico. Eran la risa metálica y obtusa de la diosa de la Guerra, la que lleva el fuego en el famoso cuadro de Rousseau.
Su herida principal era una suma de pequeñas heridas, se había debido romper varios huesos y le dolía cada intento de levantarse.
Había que escapar del campo de batalla, antes de que unos y otros soldados viniesen a darse al pillaje con los heridos, rematándolos y robándoles todo.
Una sucesión de montañas blancas y azules, y al pie de las montañas, bosques de chaparros oscuros con un polvillo plateado primero, en la mañana, dorado a mediodía. Una mujer muy elegante, como una dama noble de algún palacio moro, se paseaba entre los moribundos, mirando de vez en cuando sus caras y sus escudos. Cuando llegó delante del caballero exclamó de alegría, y se acercó a él, quitándose de la cara el velo para que pudiese reconocerla.
Tuvo la sensación de ver una muñeca de barro cocido, adornada con pendientes y pintada de colores. Una muñeca bonita y de voz musical que los soldados le podrían quitar. Ella lo llevó a la ciudad y lo acostó en un palacio. Le presentó al niño y a la niña que habían tenido juntos, antes de la guerra. Cuando con cascarillas de pistacho adivinaban cómo iba a nacer. Le trajo un instrumento musical, libros de filosofía griega traducidos por Avicena, el Corán, muchas poesías en hojas sueltas, y papel en blanco y pluma para que él mismo escribiese. Puso unos cojines bajo sus codos y una pluma de avestruz en su mejilla. Encendió para él un candil y una refinada pipa. Dispersó un poco de agua en el quicio de la ventana para espantar el sol. Y el recuerdo de la extraña batalla estaba como grabado en las estrellas del profundo cielo.
El caballero escribió: "Así se suceden los siglos del mundo".




El lenguaje de las princesas














El oro es plomo, la flor está en el viento, y comienza el cuento. El príncipe exagerado y el príncipe discreto se retaron a duelo, pero sus padres, reyes cada uno de importantes continentes, casi imperios, los metieron a los dos en prisión para evitar la guerra. En la INDIA que es el lugar del que venía el príncipe discreto, había una princesa que no se le parecía para nada en el carácter, ya explicaremos por qué.
El otro lugar o imperio era NORUEGA, o sea, toda la zona vikinga. Muy distinta en el clima y en el carácter de sus príncipes.
Evitar la guerra era una razón suficiente para esas dos decisiones reales, pero los temperamentos o maneras de ser de los reyes, y los tipos de prisiones o calabozos en cada uno de los dos sitios, eran del mismo tipo que las maneras diferentes de cada uno de los dos príncipes.
El príncipe discreto tenía un padre tranquilo y amable (lástima el carácter de la princesa, del que ya hablaremos). Así que la prisión era un sitio en un bosquecillo, con permiso para dar paseos en las inmediaciones, una fuente de agua pura, y un régimen de comidas sin lujos pero equilibrado. El encargado de barrer el cuarto era el propio príncipe, que, como era discreto, lo hacía con su escoba sin poner problema desde que se despertaba temprano en la mañana.
Por un amigo griego el príncipe discreto tenía algunos libros europeos entre sus muchos libros de estudiar. En qué sentido interpretar a Platón, se preguntaba, cuando dice en La República, uno de sus libros, que hay que casar a los discretos, o listos, con las listas, o discretas, y a los tontos o exagerados con las exageradas o tontas. En qué sentido, sobre todo en este mundo en que los unos se enamoran de las otras y las otras de los unos sin tener en cuenta la conveniencia. Platón dice que lo tiene que decidir todo un consejo de sabios. Pero en qué sentido puede servir ese consejo en una época en la que el amor circula entre un imperio y otro, sin fronteras, dando lugar a amores, a enemistad entre los príncipes y todo termina en duelos y en prisión, más o menos dura.

Estaba absorvido en la lectura de sus libros, porque ya había terminado de barrer, cuando pudo ver escapar por un resquicio de la puerta entreabierta la cola de una serpiente que salía de donde él estaba. Provablemente la había tenido al lado todo el rato y ni se había dado cuenta. Oyó el silbido en principio inconfundible de la cobra real, pero entremezclado con ese ruido también le pareció oir las palabras "pobre idiota".
Inquieto toda la noche, no pudo dormir. Antes del alba, todavía oscuro, un pájaro se puso a cantar en el tejado. Nuevamente, el príncipe discreto, instruído en el lenguaje de los animales por sus lecturas de magia salomónica y shivaíta, pudo discernir dos palabras: "debes escapar".
Qué espíritus le transmitían tal tipo de mensaje. Evidentemente la serpiente no era muy simpática, porque lo había insultado. Y ahora el pájaro le daba un consejo imprudente. La opinión de su padre el rey había sido evitar el duelo, y debía ser respetada. En su sencilla prisión del bosquecillo él iba avanzando sus estudios, así que no veía motivo para escapar. Pero sabía que la cobra y el pájaro, si habían hecho la proeza de hablarle, quizá le estaban avisando de que algo pasaba.
Antes del alba él no tenía permiso para salir de su celda, pero entreabrió la puerta y salió al claro del bosque. Con la primera aurora se veían los perfiles de las montañas y de las altas ramas. Frente a él estaba el príncipe vikingo, visiblemente agotado del largo viaje que había hecho solo a pie hasta el corazón de la India, al pie del Himalaya, en las orillas del Ganges. Un hacha bifaz colgaba de su mano derecha, pero él parecía no tener ya fuerzas para sostenerla y la dejó caer al suelo.
Desde lejos se ve que eres tú el príncipe exagerado, para haberte escapado y haber venido armado hasta un continente lejano, le dijo con discreción el príncipe de la India.
Quiero que retires lo que has dicho sobre mi novia la princesa de Noruega.
¿Qué es lo que he dicho? Yo no he hablado nunca de ella.
No disimules, todo eso de que érais novios a escondidas y de que era una pájara.
El príncipe discreto dijo entonces, pongamos las cosas en su sitio, y digamos las verdades. Ni tú ni yo como príncipes estamos autorizados a ver a las princesas hasta su edad núbil, así que no las conocemos en el fondo y todo eso que tu cuentas no tiene sentido de ser.
Estaban tan enfadados que empezaron a pelearse a empujones y a ponerse zancadillas. El príncipe discreto no quería sacar provecho de su buena salud y le daba un poco de ventaja al vikingo, que llegaba extenuado, pero se cansó de la pelea y para concluir lo tiró al suelo de un simple empujón.
Entonces dos animales vinieron a traer una esponja con agua y una crema curativa al príncipe exagerado. Eran el pájaro y la cobra real. El pájaro le dijo al príncipe exagerado: "Te quiero y siempre te he querido. Yo soy la princesa de Noruega y soy discreta". La serpiente le dijo: "Yo soy la princesa de la India y tengo el defecto de exagerar un poco. Pero te aseguro que las exageraciones que te conté sobre mi príncipe las hice en nombre de la magia, que rige a las serpientes, y que vuelve discretos a los exagerados a través del largo viaje que acabas de hacer y de conocer a mi novio, que seguro que te puede dar buen ejemplo y hacer leer un poco más. Levántate y respira. Te lo ordena una Cobra Real y no puedes desobedecer."
El resto de la historia no sabemos si se desarrolló según el punto de vista de Platón en la República, o justamente al revés, pero en todo caso los cuatro, príncipes y princesas, fueron muy felices y buenos gobernantes, según la cultura de cada uno.





La nube mensajera
o Las etiópicas.










La princesa Olaya, cuyo castillo estaba sitiado por los búfalos del conde de la Sierra Quemada, envió, para salvarlo, a su hijo pequeño montado en una nube mensajera hasta donde ella pensaba que estaba el príncipe Terbadadad, su padre. La nube era de colores cambiantes, según los cielos que cruzaba, las montañas en las que se enredaba, las partes que se deshacían, y las ganas o no que sentía a veces de transformarse en lluvia. Pero en general cuidaba muy bien del pequeño principito, alimentándolo de una leche mágica, agua de rocío, y gotas dulces que venían del sol.
Como el niño estaba en la cima de la nube, no veía el mundo discurrir allá abajo, y la nube, con palabras similares al agua que corre, le contaba de los países y los paisajes, de los juegos de sombras sobre la superficie de rocas y de las cosas que a ella misma le gustaba mirar, esencialmente la flora local de cada región. Dónde las plantas eran chaparras y aromáticas, apegadas a la montaña, amarillentas, y dónde habían hecho los hombres vergeles ordenados en hileras y cuadrados. Un día llegaron a la tierra del viejo rey, que acababa de morir, y la nube, celosa nodriza del niño, buscaba con su larga y nebulosa visión por todos lados al príncipe, padre del niño. Pero observando hogueras en medio de las plazas, escenas de pillaje, los campos arrasados, los animales sueltos, y carretas de la muerte llendo y viniendo, empezó a percibir que una peste o guerra sacudía la región. Además el príncipe, que no sabía nada del castillo sitiado por los búfalos, en su tierra natal, parecía haberse escondido o haberse ido sin esperar a la nube.
- Terbadadad, Terbadadad, decían las gotas de agua de una pequeña lluvia o sirimiri, mientras el niño lloraba y llamaba también a su padre.

De una taberna que quedaba en el castillo en ruinas, donde los bandoleros bebían licores y se disputaban todo lo que habían estado robando en los pueblos, salió un personaje gordito con un bigotillo tieso y con un sombrero verde con pluma de cuervo. Era el escudero del príncipe Terbadadad, y se quedó un poco absorto en las evoluciones de la nube, como si le trajese recuerdos y un vago remordimiento.
- Oh, nube, le dijo, si tu pudieras transmitir mis penas a mi familia que se encuentra en el castillo de la princesa Olaya...
La nube adoptó un color anaranjado que anunciaba el crepúsculo y en voz baja le dijo al escudero: Habla rápido, tengo prisa, busco al príncipe.
- Oh, nube, dijo el escudero, si tu pudieras pedir perdón de mi parte a la princesa Olaya...
- ¿Acaso has renegado de ella en esa guarida de bandidos en la que te encuentro?
- Nunca renegaría de ella, pero he tenido miedo, y he sido cobarde dejando que el príncipe saliese solo en una larga travesía al sur, a la tierra de los pigmeos y las cigüeñas, disfrazado. Correrá mil peligros, y nunca sabré si en el camino no se habrá encontrado con alguna mala muerte.
Un poco enfadada, y oculta en el cielo oscuro de la noche, dormido el niño en su lomo, la nube hizo caer un breve chaparrón sobre el escudero, que rezaba de rodillas. Los vapores del vino, con el agua fría, se le quitaron, y decidió salir a buscar al príncipe, pero primero entró a buscar a su burro, que estaba comiendo paja en el cementerio, mal cuidado últimamente.
La nube se movía a ciegas por el cielo, buscando el sur según las estrellas, y sólo cuando había atravesado ya el mar se acordó de que no sabía de qué se había disfrazado el príncipe.
Llegados a unas arenas muy calientes, la nube le dijo al niño que se sentía morir. El sol despiadado la estaba haciendo desaparecer. "He contravenido todas las leyes de los vientos para buscar a tu padre. Han transcurrido catorce años. Tú eres ya casi un muchacho y yo voy a desaparecer en el aire. Lo único que puedo hacer es dejarte en lo alto de alguna de estas montañas del desierto, y darte aguja e hilo para que con tus antiguas ropas de bebé te cosas unos pequeños calzones y un turbante que te proteja del sol. Acuérdate siempre de mí y de todo lo que te he querido, quizás..." Y diciendo estas últimas palabras depositaba al niño sobre una alta montaña y desaparecía completamente.

El niño estaba solo en medio de una alta cordillera, bajo un sol de justicia, y veía a un lado el mar y al otro el desierto. Pensó que lo más prudente era buscar alguna parte donde diese un poco la sombra, y después de escalar un poco montaña abajo encontró una cueva. Un olor desagradable salía del fondo de la cueva, y algo se movía perezosamente en la oscuridad, emitiendo un sonoro ronquido, así que el niño se quedó en cuclillas, descansando un poco, en la entrada, entre sol y sombra. Cuando se hizo de noche se había dormido, y lo despertó un fuerte rugido. Del fondo de la cueva salía un león, dispuesto a empezar a cazar. Cuando vio al niño se preparó a saltar sobre él, relamiéndose de hambre. Era un león oscuro de la montaña del Rif. Una flecha le atravesó el corazón y lo mató cuando estaba saltando. El niño se acercó a clavarle la aguja de coser para ver si estaba muerto del todo y pudo ver que el tiro había sido certero. Así que cuando vio que alguien se acercaba con un arco se preparó a darle las gracias por haberle salvado, en alguno de los idiomas que había ido aprendiendo.
- No me gusta matar leones. Son animales nobles, emblema de la realeza, y merecen un respeto.
El arquero resultó ser un viejo cascarrabias, con unas gafas de sabio, un sombrero medio de bufón medio de mago, un saco lleno de libros, y un instrumento musical hecho de piel de gato.
- Veo que estás perdido, no obstante, así que te acepto como discípulo. Puedes venir conmigo. ¿Cómo te llamas y de dónde eres?
El niño dijo que había pasado toda su vida en una nube y que no se acordaba de su nombre ni de su origen. Pero que había aprendido mucha geografía y la ciencia de la agricultura, porque eran los temas favoritos de la nube.
- Geografía... Agricultura... Eso está bien, muchacho, sobre todo la Geografía, porque estoy viajando al Sur y no conozco bien estos parajes. Me puedes ser muy útil, dijo el viejo. El niño sintió un raro aburrimiento, y se le escapó un suspiro por la nube que había sido su nodriza hasta la pubertad. Tenía ganas de aprender a tirar al arco, pero el viejo no quería ni que lo tocase.
Se unieron a una caravana de nómadas, que apreciaban mucho a los sabios, y así atravesaron el desierto. El niño reconoció el río Niger enseguida, y quiso buscar amigos por los poblados, pero el viejo insistió en que debían buscar una selva y llegar al ecuador, porque buscaba en lo profundo de la selva unas personas especiales.
Cuando llegaron a lo más secreto de la selva se encontraron con los pigmeos y el niño estaba muy perplejo porque la vegetación era abundantísima sin necesidad de agricultura, por la propia sabiduría de la selva. El viejo le hizo notar que a pesar de que su tecnología era mínima, propia de un pueblo muy antiguo, los pigmeos tenían una alimentación muy sana y les gustaba recoger la miel, sobre la que conocían muchas canciones y bailes. Asimismo las mujeres pigmeas practicaban la pintura, siendo apreciadas como artistas por sus novios, y existiendo tendencias muy avanzadas en su forma de pintar, a base de signos y de formas geométricas jugando al azar. Fueron bien tratados y cuando el viejo se reunió con los sabios y las sabias, alguien le dijo: Toma esta hoja de árbol, pero no te la quedes sólo tú, dásela al niño que viene contigo, porque es para los dos. Cuando el niño cogió la hoja, su mejor amigo pigmeo le dijo, "mira lo que hay en la punta". Había una gota de agua.
- Se me olvidó decirte tu nombre, Terbadín, dijo la gota, que sabía hablar. Ese es tu nombre, querido niño, y eres hijo del príncipe Terbadadad y de la princesa Olaya. Yo soy todo lo que queda de la vieja nube que te crió. Guárdame en una calabaza para que no me seque, y te seguiré contando y ayudando en lo que sepa.

Cuando el viejo oyó lo que la gota le decía al niño, es decir, a Terbadín, se puso a dar saltos quitándose el gorro, las gafas, y casi todos los bártulos que llevaba encima, y se vió que era más joven de lo que parecía, y que su ropa por debajo, aunque un poco empapada por el sudor del viaje, era muy lujosa. Metió con cuidado la gota en una calabaza de la selva, seca y hueca por dentro, y la tapó, y se puso a dar besos y abrazos a Terbadín diciéndole: Hijo mío, por fin sé que eres tú. Y todo esto porque el aparente viejo no era sino el disfrazado príncipe Terbadadad. Cuando hubieron celebrado con bailes y concierto el encuentro fueron de nuevo a donde estaba la calabaza, dieron unos golpecitos para despertar a la gota, y la apremiaron a que les hablara de la princesa Olaya, que ninguno de los dos veía desde hacía catorce años.

- Ay, si yo no fuese ya de la propia estatura de una simple lágrima, lloraría, dijo la gota desde el fondo de la calabaza.

Se oía un ruidito de sollozos y la gotita correr de un lado a otro dentro de la calabaza, como un leve chapoteo.
- Papá, le dijo Terbadín a Terbadadad, ¿por qué hacer este largo viaje al sur mientras aparentemente mamá está corriendo algún grave peligro?
- Porque mi padre, el viejo rey, que murió, me dijo al oído que era aquí donde encontraría la solución a la peste y a la guerra. ¿Se estaría refiriendo a la forma de vivir en la Naturaleza, o habría un mensaje más particular dirigido a nosotros? No lo sé, y por eso estamos aquí.
La gota se puso a hablar y afirmó que no había solución concreta a la peste y la guerra, sino el paso del tiempo y la bondad. Y que algo de eso se había hecho. Pero que en todo caso el castillo de la princesa Olaya hacía años que había sido definitivamente tomado por los búfalos del conde, y que, cosa extraña, nadie encontraba a la princesa. Se puso a llorar muy fuerte dentro de la calabaza y esta vez si que se oía ruido de agua, o de lágrimas numerosas. Entonces contó que ella no había visto nada, pero que se rumoreaba que para escapar de los búfalos se había tirado a un pozo.
- No estaba en el pozo, dijo una voz cavernosa, y mi pena de amor no tiene límites.
¿Quién era ese personaje vestido de nómada y armado de una lanza que desde el escondido camino se acercaba dándose golpes con los puños en el pecho? Era el conde de la Sierra Quemada. El príncipe buscó un arma para matarlo, pero en el poblado estaban prohibidas las armas, y se dispuso a luchar a puñetazos. El conde explicó que entró con sus búfalos en el castillo porque un hechizo lo había hecho querer tener por novia a la princesa, a pesar de que ella amaba al príncipe. Y que comprendió la locura de su guerra cuando la princesa bajó al pozo y se transformó primero en agua, y luego se fue filtrando hasta el fondo de la tierra diciéndole que sólo lo perdonaría si viajaba muy lejos y se rendía a los pies del príncipe y del principito. El conde explicó entonces que antes de partir hacia el sur había ordenado a los búfalos arreglarlo todo, tanto en el castillo como en las tierras del rey, y que el pueblo esperaba al nuevo rey Terbadadad y a la reina Olaya.
- Pero ¿dónde está la reina mi madre? lloró el pequeño príncipe.
- Estoy aquí contigo, como lo he estado desde que eras más pequeño, se oyó decir al agua de la calabaza. Ahora lloro como nunca he llorado, pero de felicidad. La levantaron y pesaba como si estuviese rebosante de lágrimas, y los tres personajes se abrazaron a ella.
- Si queréis verme en forma humana haced venir a las artistas pigmeas. Ellas me mezclarán con tierra roja y me darán mi forma original, y que el conde se arranque la barba y con ella me hagan la melena y el agua que quede después en la calabaza guardadla para formar una nube y volveremos en majestad al país reconstruido y feliz, donde los búfalos se han vuelto pacíficos y todos recordaremos este largo viaje al lado de la chimenea y buscaremos una nueva princesita entre las muchachas para Terbadín y seremos felices hasta el final.






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