samedi 31 octobre 2009

A côté de la petite aquarelle

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J'étais toujours surpris quand immature je lisais la critique situationniste des psychologues collaborationnistes. Des psychologues et des médecins qui scandaient les séances de torture en Union Soviétique ou en Amérique Latine, indifféremment. Je ne pouvais comprendre qu'on fût psychologue sans passer par l'éthique freudienne. Peu à peu la vie m'a montré ces visages sous mode amoindri, in minore, comme on dit pour la formule rhétorique. Sous couvert de société de droit, ou démocratique, mais en fait ayant ses racines dans des pratiques autoritaires plus propres à une dictature.
D'abord ce fut d'être soumis à des tests qui me déclaraient attardé mental. J'aurais construit mes lectures sur une ineptie, aux yeux de ces juges de la pensée. C'est un rêve brisé qui m'a balancé dans le champs des résistants, couvert de cendres.

On est dans des temps curieux qu'il nous faut attraper au vol, avant que le sort jeté s'estompe à jamais. Un Noir est président des Etats-Unis, et une chanson contre les psychiatres est un hit du moment (Rehab, de Amy Winehouse). C'est le moment de s'insurger et les grecs l'ont compris.

A la fois, il n'existe pas un moment particulier pour s'insurger, il n'est pas de kairos ou occasion pour la révolution, mais une situation qui se reproduit ad infinitum. L'anarchie ne se fait pas dans le temps, elle est une société non nouvelle, mais plus vieille et déjà là quand la révolte commence, elle est la raison pour laquelle l'on cherche à nous écraser avant même qu'on y ait pensé.

Les liens de fer du pouvoir se fondent dans la brisure du lien social, plus souple et fait de symboliques racines.

Sur la décomposition et putréfaction de la société est érigé le tyran qui se nourrit, non pas de véritable richesse, mais d'une richesse faite de violence puisque la monnaie spéculative est un social découpé et morcelé.

Le médecin ou psychologue collabo fait sa fortune dans le malheur d'autrui. Il est la version à échelle du tyran. Il sera ravi d'avoir à faire des rapports pour la police, il est foncièrement délateur. Il fera sentir au patient la différence entre payer ses dépassements d'honoraires ou avoir la CMU. Il est négligeant sans scrupules si vous n'avez pas d'argent pour l'attaquer en justice.

C'est le moment de réaliser que notre maladie, ne soit-elle que du tabagisme, est politique par la force des choses. Et que nous aussi nous puisions notre force des choses.
Ce qui compte c'est "qu'est-ce que je fais ?" Il y a pas de restriction, pas de plan utopique qui soit tracé auparavant. L'on peut refuser un traitement comme le fait la chanteuse américaine, et en faire une chanson, c'est déjà un pas de géant. L'on peut rire sans retenue. L'on peut sourire. Ce qui compte se compte à chaque minute, et il faut se plier pour pas se rompre. Il faut se laisser aller et arriver quelque part ou parfois se cantonner à n'être nulle part, juste témoigner de cela même.

Il est dans notre jeunesse une question de délicatesse, de faire de l'enjeu de notre fragilisation sociale. Nous sommes menacés de disparaître à nous-mêmes, de perdre toute valeur, toute valeur pour affronter les choses, et nous répondons par le risque de la beauté, monnaie forte que même les puissants ne peuvent descendre sans dépenser leurs ressources. Il en est dans notre vieillissement prématuré un changement de donnes, comme si nous faisions disparaître tout sens du politique par le truchement de l'annonce de notre absence. Et, à côté de la petite aquarelle, un livre rend compte du souffle du monde. Nous savons que la lettre de ce livre ne peut contenir notre nom aboli par le monde, mais que l'esprit qui l'inspire s'avance vers nous nous tendre la perche d'une étrangeté à tout, d'une maladie divine qui s'écoule lentement dans la confusion des événements. Nous savons qu'il y aura toujours un espace d'esprits à côté de la petite aquarelle.

jeudi 29 octobre 2009

about contemporary art


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1)
No hago arte contemporáneo. Si esto quedase claro de una vez por todas, yo me ahorraría muchos engorros. Todo se ha visto reducido a que el último y más repipi y cursi de los provincianos se quiera subir a la carreta de heno del arte contemporáneo. No se sabe nunca de qué se habla pero es como una palabra santificada, que sabe a champán. Porque la misa ahora se oficia con champán y cucharadas de guacamole. Es la palabra que sabe a éxito, aunque sólo sea un reforzador del sabor. Uno se siente increíblemente sociable, en armonía con el mundo, es como la sílaba Om.

1)
Je ne fais pas de l'art contemporain. Si cela devenait clair une fois pour toutes, je m'épargnerais plein de casse-têtes. Tout s'est vu réduit à ce que le dernier et plus riquiqui et timoré des provinciaux veuille monter sur cette charrette de foin de l'art contemporain. L'on ne sait jamais de quoi on parle mais c'est comme un mot sanctifié, qui a le goût du champagne. Parce que la messe à présent s'officie avec champagne et guacamole. C'est un mot qui a le goût de la réussite, malgré qu'il ne soit qu'un renforçateur du goût. L'on se sent incroyablement sociable, en harmonie avec le monde.

2)
Le discours moralisateur qui se cache derrière la simple idée d'art contemporain ressemble au Christ des Témoins de Jehova, donnant son sang sur des verres en plastique. La nouvelle moralité est maternelle et mortelle. C'est l'horreur de la démocratie athénienne, qui droguait les esclaves à Eleusis pour qu'ils soient des esclaves heureux. Semblable en ce sens à la Médecine, grecque et contemporaine. Mon éducation a été opérée sous ces principes, étudiant de Beaux Arts et patient à ma jeunesse, et encore, puisque ma jeunesse semble éternelle.

2)
El discurso moralizador que se esconde detrás de la simple idea de arte contemporáneo se parece al Cristo de los Testigos de Jehová, dando su sangre en vasos de plástico. La nueva moralidad es maternal y mortal. Es el horror de la democracia ateniense, que drogaba a sus esclavos en Eleusis para que fuesen esclavos felices. Parecido en ese sentido a la Medicina, griega y contemporánea. Mi educación ha sido operada bajo esos principios, estudiante de Bellas Artes y paciente en mi juventud, y aún, ya que mi juventud parece eterna.

3)
Es el caso de usted también. Ahora se presenta el punto que me interesa. ¿Ha sido ese catecismo el único principio al que hemos tenido acceso según los componentes de nuestra educación ? No habrá en nuestra cultura algo más suculento que nos pueda distraer un poco de la vigilancia del arte contemporáneo. ¿Existe una escapatoria?

3)
C'est le cas de vous aussi. Maintenant apparaît le point qui m'intéresse. A-t-il été, ce catéchisme, l'unique principe auquel nous avons eu accès selon les composantes de notre éducation ? N'y aurait-il dans notre culture quelque chose de plus succulent qui puisse nous distraire un peu de la vigilance de l'art contemporain. Y a-t-il une échappatoire ?

4)
Una línea de ruptura y de modernidad dentro del arte contemporáneo, que la mediatización de éste último presenta como contigua, es la bohemia semidivina de Jonathan Meese y la gente que gira en torno a Silver Bridge. Esa es la línea de ruptura, junto a la que supone el trabajo de galerista de Deborah Zafman, más recientes para mí, aunque empieza con Pierre Klossowski, su hermano Balthus, Lucien Freud, Kitaj, Barcelo, Immendorf, la Transvanguardia, Manuel Ocampo y Julian Schnabel. Pero estos últimos andaron muy reformados y vigilados de cerca, siquiera sea por sí mismos. El arte contemporáneo es un edificio mal construido en el que prefiero no entrar, desde que pude escapar cuando lo empezaron a bombardear. Amigos españoles, tomad nota. Tomad nota de las últimas yuxtaposiciones ridículas de artistas conceptuales en el museo del Louvre y en Versalles, burradas populistas, que al verdadero marginal le repugnan. Tomad nota también del trato de no poner desnudo en los fondos del Louvre alquilados en los países del Golfo. ¿Quién puede dudar del descrédito creciente del arte contemporáneo (en este caso se trata del museo contemporáneo), a pesar de las nuevas inercias del mercado?

Consumir cultura se ha convertido en un trabajo esclavista. Como ver la tele o escuchar la radio, que también son ocupaciones serviles del tiempo. De ahí que el verdadero ocio sea la inacción y esa especie de absentismo que nos hace desconectar. San Bernardo decía otium nostrum magnum est negotium, nuestro ocio es el gran negocio. El narcisimo de ese teatro de tulipanes que es internet es lo más parecido a un monasterio, a una vida contemplativa. Una y otra actitudes vienen dictadas por una especie de fatalidad. Nueva célula de la que intentaremos la fuga... Hablábamos de catecismo, y de esos lugares de catequesis que son los museos de arte contemporáneo, la solución que se me presentó fue, pues, internet. Internet era el Huerto de los Olivos y el Gólgota sucesivamente, como lo había sido la pintura. Pero hoy día el único trabajo libre que me queda es la siesta, de donde surge la afirmación de mí mismo que me hace pintar deliberadamente fuera del arte contemporáneo.

Todo había comenzado por un fragmento de Marc-Edouard Nabe, ese otro maldito, en que decía estar trabajando sobre Jules Pascin. Un pintor de la Escuela de París un poco de segunda fila, aunque se convierte en personaje novelesco con Heminghway, en otro fragmento. De fragmento en fragmento se iluminó el camino del color y del desnudo en mi trabajo al óleo, que había ya dado varias veces el canto del cisne. Desagradecido, el ojo de Orwell no consideró mi ocupación del tiempo. La pintura se volvía un producto sin memoria, sin Historia. El arte contemporáneo cegaba la fuente de mi creatividad, para presentar aplanada como una tortilla mi torre de marfil.

Me di cuenta que respetar el arte contemporáneo era hacerme cómplice de mi propia destrucción, y de la destrucción de todo lo que yo amaba, de las chispas de libertad y modernidad que la Historia había producido, siquiera fuesen de segunda fila. Me di cuenta de que se había lanzado el anatema contra la complicidad del pequeño coleccionista con su artista en forma de moralina sobre una falsa democratización en el fondo mafiosa del público. Un público sometido a amenazas constantes por las puestas en contexto del nuevo museo. Yo no podía aspirar a ocupar ese espacio indigno. La pintura se presentaba a mí como un acto de resistencia o un renunciamiento, una de esas ocupaciones tachadas de burguesas por los estalinistas, y motivo de deportación a Siberia. Pero también una patología (fetichismo, exhibicionismo, pero también ninfomanía de la modelo) a limpiar para los carniceros fascistas.

Mi amor por la libertad y los valores de la modernidad muy pronto me alejó del catecismo, todavía en plena infancia, y aún hoy me cuesta entender en los mayores el culto al orden reinante, como si su infancia hubiese sido otra, carente de los valores de libertad y modernidad. Una y otra son ideas griegas, pero posteriores a la democracia, en estados monárquicos o en imperios. No hay libertad donde no se haya instituido igualmente la esclavitud, y la modernidad se ejerce por oposición al arte contemporáneo. El pintor es libre pero, como Diógenes, no quiere asumir esclavos. Por eso el pintor se encuentra excluído del arte contemporáneo, o se le acoge indignamente, queriendo reducirlo a la moralidad esclavista según la cual todos somos iguales, pero no gozamos todos de libertad. Que no está tan mal que tú seas mi esclavo. Los esclavos son más famosos en tanto que personajes del espectáculo.

4)
Une ligne de rupture et de modernité dans l'art contemporain, que la médiatisation de ce dernier présente en contiguïté, est la bohème demi-divine de Jonathan Meese et des gens qui tournent autour de Silver Bridge. Celle-ci est la ligne de rupture - avec celle qui suppose le travail de galeriste de Deborah Zafman, plus récent pour moi - quoique ça commence avec Pierre Klossowski, son frère Balthus, Lucien Freud, Kitaj, Barcelo, Immendorf, la Trans-avantgarde, Manuel Ocampo et Julian Schnabel. Mais ces derniers ont été très réformés et surveillés de près, ne soit-il que par eux-mêmes. L'art contemporain est un bâtiment mal construit duquel je préfère ne pas approcher, depuis qu'ils ont commencé à le bombarder. Amis français, prenez note. Prenez note des dernières juxtapositions ridicules d'artistes conceptuels au Musée du Louvre et à Versailles, des âneries populistes, qui répugnent au véritable marginal. Prenez note aussi du sous-entendu de ne pas inclure des nus dans les fonds du Louvre loués par les Pays du Golfe. Qui peut douter du discrédit croissant de l'art contemporain (dans ce cas il s'agit du musée contemporain), malgré les nouvelles inerties du marché ?

Consommer de la culture est devenu un esclavage. Tout comme regarder la télé ou écouter la radio, qui sont aussi des occupations serviles du temps. De là à ce que le véritable loisir soit l'inaction et cette espèce d'absentéisme qui nous fait déconnecter. Saint Bernard disait otium nostrum magnum est negotium, notre loisir est la grande affaire. Le narcissisme de ce théâtre de tulipes qu'est internet (ne pas croire demande plus d'attention que d'y croire) est le plus semblable à un monastère, à une vie contemplative. L'une et l'autre de ces attitudes viennent dictées par une sorte de fatalité. Nouvelle cellule à laquelle nous allons essayer d'échapper... Nous parlions de catéchisme, et de ces lieux de catéchèse que sont les musées d'art contemporain. La solution qui se présentait à moi fut, puis, internet. Internet était le Jardin des Oliviers, et le Golgotha successivement, comme l'avait été la peinture. Mais à présent, le seul travail libre qui me reste est la sieste, d'où surgit l'affirmation de moi-même qui me fait peindre délibérément hors l'art contemporain.

Tout avait commencé par un fragment de Marc-Edouard Nabe, cet autre maudit, dans lequel il disait être en train de travailler sur Jules Pascin. Un peintre de l'Ecole de Paris un peu de deuxième rang, quoiqu'il devient personnage romanesque avec Heminghway, dans un autre fragment. De fragment en fragment s'illumina le chemin de la couleur et du nu dans mon travail à l'huile, qui avait déjà donné plusieurs fois le chant du cygne. Ingrat, l'oeil d'Orwell ne considéra mon emploi du temps. La peinture devenait un produit sans mémoire, sans Histoire. L'art contemporain bouchait la source de ma créativité, pour présenter aplatie comme une omelette ma tour d'ivoire.

Je me rendis compte que respecter l'art contemporain était me rendre complice de ma propre destruction, et de la destruction de tout ce que j'aimais, des étincelles de liberté et de modernité que l'Histoire avait produit, ne soient-elles que de deuxième rang. Je me rendis compte qu'on avait lancé l'anathème contre la complicité du petit collectionneur avec son artiste en forme de moraline sur une fausse démocratisation au fond mafieuse du public. Un public soumis à des menaces constantes par les mises en contexte du nouveau musée. Je ne pouvais aspirer à occuper cet espace indigne. La peinture se présentait à moi comme un acte de résistance ou un renoncement, une de ces occupations qualifiés de bourgeoises par les stalinistes, et motif de déportation en Sibérie. Mais aussi une pathologie (fétichisme, exhibitionnisme mais aussi nymphomanie de la modèle) à nettoyer par les boucher fascistes.

Mon amour de la liberté et des valeurs de la modernité, très vite m'éloigna du catéchisme, encore enfant, et même aujourd'hui j'ai du mal à comprendre chez les adultes le culte de l'ordre régnant, comme si leur enfance avait été une autre, en manque des valeurs de liberté et modernité. L'une et l'autre sont des idées grecques, mais postérieures à la démocratie, dans des états monarchiques et des empires. Il n'y a pas de liberté là où l'on n'a pas établi également l'esclavage, et la modernité s'exerce par opposition à l'art contemporain. Le peintre est libre, mais, comme Diogène, ne veut assumer des esclaves. Pour cela le peintre se trouve exclu de l'art contemporain, où on l'accueille indignement, voulant le réduire à la moralité esclavagiste selon laquelle nous sommes tous égaux, mais ce n'est pas mal que tu sois mon esclave. Les esclaves sont plus célèbres en tant que personnages du spectacle.

5)
Guy Debord aujourd'hui me sonne vieillot, il est un suicide, un moderne, mais aussi une bonne référence pour monter dans la charrette de foin, donc je jette par terre ses livres et je les piétine. Désolé, il n'y a plus de vrai situationnisme. Ma phrase préférée de cette période-là est "transplanter la banalité avec ses racines", et de son côté l'art contemporain coupe les racines, même quand il se réclame situationniste. Autrement dit "si l'on n'a pas de banalité" (id est : de la peinture, du grand art, aussi, pourquoi pas) alors "l'on n'a pas de racines". L'ancien situationnisme est une leçon de modernité, tandis que celui d'aujourd'hui, mimétique et châtré, nous attendons encore qu'il se rende visible. Ceux qui s'en rendent, on leur donne le choix, soit ils vont faire leur pénitence d'artistes contemporains, soit ils sont exclus des soins maternels de la critique, et l'on trouvera, sans les nommer, une loi quelconque pour les punir. Et le pays le plus hystérique, en Art, que je connais, c'est la France.

5)
Guy Debord hoy me suena a muy usado, es un suicida, un moderno, sí, pero también una buena referencia para subir a la carreta de heno, así que tiro al suelo sus libros y los pisoteo. Lo siento, no hay más situacionismo de verdad. Mi frase preferida de aquel periodo es "trasplantar la vanalidad con sus raíces", y por su parte el arte contemporáneo corta las raíces, incluso cuando se reclama situacionista. Dicho diferente "si no tenemos vanalidad" (id est : pintura, gran arte, también, por qué no) entonces "no tenemos raíces". El antiguo situacionismo es una lección de modernidad, mientras que el de hoy día, mimético y castrado, todavía estamos esperando que se manifieste. Los que lo hacen, se les da a escoger, sea van a hacer su penitencia de artistas contemporáneos, sea son excluidos de los cuidados maternales de la crítica, y encontraremos, sin nombrarlos, una ley cualquiera para castigarlos. Y el país más histérico, en Arte, que yo conozca, es Francia.

6)
Donc, je ne suis pas un artiste contemporain, mais je n'ai pas de rancune, j'ai d'immenses érections aux vernissages hype, je fais des rêves érotiques futuristes. C'est à dire, peindre suppose renoncer à se reconnaître dans l'art contemporain, opaque et sans la brillance du miroir. L'on ne se reconnaît pas dans le corps d'un autre, l'on s'excite comme le chasseur au silex devant le cerf abattu. Cela nous rends très souples et faciles à manipuler, et il n'y a que la peinture pour prendre distance et gagner en indépendance.

Puisque les artistes contemporains sont toujours prêts à s'entre dénoncer, je ne me sens pas du tout solidaire de leur artisticité. Un appétit féroce m'amène à vouloir les épater, les scandaliser avec une bonne érection esthétique.

Le chien dort sur la peau du tigre, et l'on se demande qui est qui dans l'extériorité de l'art, grandiose tigre vaincu, l'art est demeure du cynique. Ce sont les dépouilles de l'aristocratie. Et l'art contemporain, ce sont les dépouilles de la misère.

Si j'étais modiste, j'habillerais les dames des temps à venir avec des fourrures de rat. Le rat de la peste noire et le rat blanc de la médecine. Y a de quoi combiner. Et je leur fabriquerais des gants en cuir de cochon. Grand décolleté, et les ciseaux d'Anastasia ne coupent par la chute de la fourrure, qui traîne par terre comme celle d'une princesse déchue. Chaussures de Valence, mais après une excursion dans la campagne à cueillir des champignons. Ainsi c'est que les portent les meilleures valenciennes. Dans le restaurant de mon coin, les serveuses m'ont demandé pourquoi je suis si seul, ayant une table pleine de jeunettes de cinquante ans, une assemblée d'amies de Dionysos, et j'ai répondu le mot de passe "je ne suis pas en quête". Je suis un simple concubin fidèle, un prophète inaperçu, ma chanson est pour les solitudes, un infréquentable, le peintre qui veille la nuit, pendant les fêtes sportives. Je fais partie du cosmos, selon mes papiers.

"Comment dois-je m'appeler ?" demanda la première femme au premier homme. "Tu t'appelleras Eve, comme moi, et tu seras ma cousine", dit Adam, qui avait aussi le prénom de sa femme. Peindre cela demande à connaître un peu la théologie. C'est pourquoi il ne suffit pas du laïc de l'art contemporain, de sa massification. On a besoin d'une existence complexe et intérieur.

Un narcissisme clinique s'empare des masses. Il n'y a plus de lieu pour la vision, qui devient médiation du même.

6)
Así pues, no soy un artista contemporáneo, pero no tengo rencor, tengo inmensas erecciones en las inauguraciones hype, me salen sueños eróticos futuristas. Es decir, pintar supone renunciar a reconocerse en el arte contemporáneo, opaco y sin el brillo del espejo. Uno no se reconoce en el cuerpo de otro, uno se excita como el cazador del sílex ante el ciervo abatido. Ello nos vuelve muy ágiles y fáciles de manipular, y no hay sino la pintura para tomar distancia y ganar en independencia.

Puesto que los artistas contemporáneos están siempre listos para denunciarse los unos a los otros, no me siento en absoluto solidario de su artisticidad. Un apetito feroz me lleva a querer epatarlos, escandalizarlos con una buena erección estética.

El perro duerme sobre la piel del tigre, y uno se pregunta quién es quién en la exterioridad del arte, grandioso tigre vencido, el arte es morada del cínico. Son los restos de la aristocracia. Y el arte contemporaneo son los restos de la miseria.

Si yo fuese modisto vestiría a las señoras de los tiempos por venir con pieles de rata. La rata de la peste negra y la rata blanca de la medicina. Hay de qué combinar. Amplio escote, y las tijeras de Anastasia no cortan la caída de las pieles, que arrastran por el suelo como la cola de una princesa caída en desgracia. Y les fabricaría guantes en cuero de cerdo. Zapatos de Valencia, que espero que para entonces haya progresado aún más, pero siempre después de una excursión al campo a cojer setas. Así los llevan las mejores valencianas. En el restaurante de al lado las camareras me han dicho que por qué estaba tan solo, habiendo una mesa llena de jovencitas de cincuenta años, una asamblea de amigas de Dionisos, y yo rendí la contraseña "no estoy buscando". Soy una simple pareja de hecho fiel, un profeta imperceptible, mi canción es para las soledades, un infrecuentable, el pintor que se desvela en la noche, durante las fiestas deportivas. Soy parte del cosmos, según mis papeles.

"¿Cómo me debo llamar?" preguntó la primera mujer al primer hombre. "Te llamarás Eva, como yo, y serás mi prima", dijo Adán, que tenía también el nombre de su mujer. Pintar esto pide conocer un poco la teología. Por ello no basta el laicismo del arte contemporáneo, su masificación. Se requiere una existencia compleja e interior.

Un narcisismo clínico se apodera de las masas. No hay más sitio para la visión, que se convierte en mediación de lo mismo.

7)
Este es un breve manifiesto hipnótico que les pide que repitan como un mantra la fórmula "Manuel Montero no es arte contemporáneo" o bien "Manuel Montero pinta la belleza de las mujeres" y luego los despierta con la pregunta: ¿qué tipo de arte es éste para atraerme con tanta fuerza, y que repele a mis enemigos los miedos y las obsesiones? Deberemos repetir juntos: por su dominio del miedo la pintura es moderna, por la belleza catártica es clásica. Y luego, ya despierto usted, nos abrazaremos como amigos que han superado la fascinación.

7)
Ceci est un bref manifeste hypnotique qui vous demande que vous répétiez comme un mantra la formule "Manuel Montero n'est pas de l'art contemporain" ou bien "Manuel Montero peint la beauté des femmes" et ensuite vous réveille avec la question : Quel type d'art est-il, celui-ci, pour m'attirer avec autant de force, et qui rebute mes ennemis les peurs et les obsessions ? Nous devrons répéter ensemble : de par sa maîtrise de la peur la peinture est moderne, de par la beauté cathartique, elle est classique. Et puis, à votre réveil, nous nous prendrons dans les bras comme des amis qui ont dépassé la fascination.

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lundi 26 octobre 2009

migas (2)

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La pintura pide reflexión, un aparato que desaparece con las nuevas tecnologías. El lugar del pintor será determinado como un va y ven de la Historia. No será lo que se entiende por artista, sino una práctica marginal y maldita, desviada.

El periodista, como realidad intensa y abstracta, se presenta a mi noción de artista y la cosa se pone interesante. Hay la manera francesa y la manera española, pero ambos son trabajos que hacen envejecer mal, al contrario que la pintura, que mantiene una filosófica juventud, que la da su ilusión de cuerpo que se hace con las manos. El periodista se convierte en el idiota que viene a interrogarte o bien que te lanza, cree él, sus dardos destructores sin conocerte de nada, sin haberte sido presentado.

Nada complace más al periodista español que hablar de sí mismo, mientras el francés pretende luchar, para él la alfombra de tu casa es un tatami. A la vez pienso en cuál de los dos es seductor o es seducido. Ambos agradan al sabio novato que los sienta a su derecha.

Ser artista y periodista, un paparazzo que se sorprende a sí mismo en las más delicadas posiciones, un adulador y un traidor a su propio y honesto trabajo, alguien que se espía a sí mismo, quizás este es el estadio crítico de la paranoïa.

Es una pena que Dalí no sea profeta en su tierra, como Cristo, porque ello hace de su pintura una misa de la modernidad.

Se puso sobre el uniforme el grado de posmoderno y se lanzó a dar órdenes en medio del tráfico.

Antifascista, anticapitalista, los prefijos se ponen por un amor platónico y una cierta suciedad.

Es preferible el amor libre y la modernidad a tener que asistir a una boda.

Transmodernidad, transexual, transido, Transilvania.

El pintor abandona su taller con alivio, todavía no ha tenido que pintar una Gorgona. El pintor escritor sabe por los periódicos que ha pintado una Gorgona. Es el caso de los pintores del Renacimiento, esa época sobre la que hoy reina un silencio sepulcral.

Pintor, dice el sabio novato, cuando sientas que trabajas baja el pincel a su frasco, ponte trementina con un chifón en las manos, y túmbate en el sofá. El paparazzo inmortaliza la escena.

La verdadera iglesia es antifamilia. Es una pena que la cadena militar la encierre en ser un vector de la política, porque podría por su consistencia no sólo ser libertaria, sino ser un mirífico destilado de modernidad.

El esperpento es un temperamento, más allá de la práctica de género, para el que llamar pan al pan y vino al vino es una cuestión de humor negro. ¿Por qué no llamarlos cuerpo A y cuerpo B, y convertirnos en filósofos?

Se llegaron a editar libros sobre el bloguero incomprendido, siglos más tarde se le recuerda en los manuales universitarios como antecedente del movimiento de pintores X.

Boris Vian, tout va bien. Pongo películas mientras la modelo posa para evitar las miserias del canturreo.

El paparazzo precede al columnista, luego es la vanguardia del periodismo. Cuando se es su propio paparazzo, es un placer extremo sentarse en el sofá a ser su propio columnista, pero en formato novela. ¿Por qué esta miga? Pues bien, porque el ojo de Orwell es uno mismo.

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dimanche 25 octobre 2009

migas

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Curiosa invención de la democracia, que no contradice la existencia de una clase dominante, en su concepción moderna. Los ejecutores de la clase dominante votan a la izquierda, para moderarse en su celo, y los pocos del pueblo que votan, votan a la derecha, supuesta fruidora de la clase dominante.

Fumo en la ventana, no tanto por las inflexiones de no dejar olor en la casa, cuanto porque ello modera mi consumo de tabaco.

En los periodos rococó e insustanciales de la cultura, se encuentran fulgurancias de conciencia trágica como Gracián, Diego Torres (hombre privado a la vista del público) o en arte contemporáneo un Jonathan Meese.

Si fuese mi propia pintura lo que les interesa, yo les diría, por poner una nota de humor, que va bien, que no se preocupen, que tengo todas las garantías de éxito para dentro de un siglo.

Lo que me fascina de Meese es que un siglo no parece suficiente distancia para apreciarlo, salvo que pudiésemos contarlo marcha atrás.

La bomba atómica es un prodigio de la ciencia puesto al servicio de la pulsión de muerte, la filosofía de Ignacio Gómez de Liaño es también un prodigio casi científico, pero al servicio del principio hermano gemelo de ésta, Eros.

Vayamos con la novela última de Ignacio Gómez de Liaño, Extravíos, y veamos lo que tiene dentro. La madera nudosa de un filósofo con sólida formación analítica y clásica, pero también otra cosa muy llamativa : Un mundo de poeta, torpe como el albatros cuando se encuentra en el suelo, de acuerdo. Pero, ¿cuantos novelistas españoles tienen hoy día ese mundo de poeta? De los conocidos, ninguno. En la novela de Ignacio, al margen de su preciso conocimiento de la teoría daliniana y de la vanguardia beatnik, tratadas personalmente, ambos juntos, dos mundos poéticos que dan mucho de sí, si son bien explorados, al margen, digo de estas actualidades, existe un diálogo formal con una época en que poesía y novela eran una, y alta cultura para mucho tiempo. Pienso en Tasso y Ariosto, que Ignacio se sabe de memoria, puesto que inmediatamente identifica los episodios en los cuadros de época, e igualmente en La reina de las hadas, de Spenser. Hemos abierto la novela al azar y hemos visto ese mundo de poeta, esa rara ave hecha para volar, pero es que siguiendo el ejemplo de los mayores creadores, Ignacio hace por su pericia novelística volar durante todo el libro el torpe albatros. Resortes de teatro que los novelistas no saben ya crear, bombardeo rítmico de la información sobre el mundo, que nos hace atesorar cada minuto de lectura, distancia y puesta en abismo del suspense, que no es molesto ni machacón, como en el cine, ni brilla por su ausencia, como en cierta narrativa, sino que conduce al sabio como una barandilla en la escalera del palacio de su memoria. Personajes de una discreción total, que no obstante hacen sonreir. La novela está conseguida, como lo estaban secretamente las anteriores. Tómense unos siglos y léanlas.

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vendredi 23 octobre 2009

Last Coffee, 2004

miettes et croutons d'octobre (2 et 3)

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Quand la notion de schizophrénie tend à disparaître derrière un rideau de substituts, il faut s'attendre à ce que la norme soit d'être fou.

L'éclatement de l'art contemporain est que la psychiatrie revient à Krafft-Ebing, que je ne peux demander du chocolat dans mon capucino si je suis en période de gibier, que, pour peu l'on ne désire rien d'autre que d'être artiste et que nous sommes des légions comme les pourceaux qui occupaient le corps du saltimbanque, à l'évangile. Ils l'appellent art contemporain, moi je l'appelle fascisme. Je joue à être Bukowski ce soir, je suis le Burroughs des boissons énergétiques. Je suis un réactionnaire complètement éclaté, qui n'a rien d'autre à dire que sa plate diablerie de lecteur de feuilletons, je suis le docte scribe de ma modernité.

Ce vernissage de sculptures en céramique chez J.C. Binoche, baptisées "Le Brouillard du Dr. Keramic" fut la scène de l'illusion où la défaillance nous attire vers la réalité et où l'on se sent en présence de réalités qui se dressent. Dans l'hôtel particulier Place des Vosges, les casques guerriers baignant dans le sang et la noirceur, image qu'on associe depuis un bon moment avec le génie de Jonathan Meese, une pièce de Juli Susin dont la géométrie expressionniste s'envole comme une arme multiple lancée contre les étoiles, mais aussi une chouette aux yeux transpercés portant le texte "hypnose", ou encore une barque de Charon dont le passeur est un promontoire en éruption. Nous avons salué la créatrice de cette barque, puisque à part les deux artistes cités, et sur le même ton, se suivaient des pièces de Véronique Bourgoin, Gudny Gudmundsdottir et Roberto Ohrt.

Dansons ensemble cette musique de tant d'années, on est impressionné d'être encore si vivant aux pas et aux mouvements des hanches. Je me couche sur toi et te raconte le nom que donnaient les musiciennes aux habitudes rudes du Nord, mais sur ton dos. Ce n'est que le premier temps et nous sommes dans le climax du Son. Nous respirons, nous disons des formalités à clef. Laissons sonner la musique, et évanouissons-nous sur un lit ou une chaise pliante.

Les hommes, toujours les mêmes, se dit-elle, déjà vieillotte à vingt ans. C'est pour cela que les hommes voient la nécessité de te pénétrer, ma chérie. Te rappeler que ce sont tes premières fois et que tu ne les connais pas. Ton amie, qui n'est pas blonde et mince comme toi, peut jouir d'eux sur une table de terrasse.

Une Forme classique, et la conscience de l'aveuglante laideur du monde.

Je suis un clone de moi-même depuis que, parmi un public hasardeux je me regarde en vidéo. Je suis chacun des gestes de ma main, fasciné par ma copie originale.

Je résiste aux caresses d'une vie luxueuse, peut-être je reste un adolescent sauvage mal dans sa peau.

Et la vie caresse tes jours comme une plage qui serait impossible à quitter. L'on ne part que pour le fond le plus profond du plaisir. L'horizon d'un double bateau en Fata Morgana est l'essence de l'inconcevable d'exister; la marine n'a point d'existence, mais elle dure et elle est sucrée comme le sang de ma blessure. Apprends la descente des sorcières, apprends la décoration des restaurants, et utilise la capsule une seule fois.

Secundo : s'il vous prend le manque de retenue de refaire marcher la cafetière, pensez que vous allez musicaliser votre vie privée, qu'elle est votre première oeuvre dans la distance, ensuite, quand le goudron du café fait monter l'angoisse, pensez que votre main d'artiste est l'outil privilégié du désordre, de la déperdition de toute harmonie. C'est comme ça que ça se passe dans la finition d'un tableau, en haute nuit. Pour l'art contemporain la peinture, comme un café long à la suite d'un ristretto, est la honte. L'artiste contemporain se donne des gifles quand il commet un tableau.

Il y a des livres qui te méprisent comme des femmes fatales. On s'approche, on les sent distants, l'on ne peut s'empêcher de se sentir en faute.

Je me sens plus reposé, tel Midas dans ses premiers exercices.

Une déesse indienne en plastique et cosmétiques très chers, gonflable et appétissante, fait l'amour avec mon avenir de solitaire. Un lit de dollars et un intense souhait de suicide.

Puis arrive une déesse italienne, dénudée de couleur par le marbre du désir. Le souhait de suicide est une estampe sur une table de travail, comme d'autres ont la tête d'Artaud sur l'étagère, et le sexe incolore nous parle avec une voix d'oiseau. Le nez imagine des fleurs et l'eau qui coule sur nous deux, enlacés.

N'importe quel touriste ayant fait les beaux-arts est appelé par les critiques "cet artiste nomade". Il s'agit de faire un héros de l'idiot qui parcourt le monde. On a cru convenir qu'il fallait sanctifier les pratiques féminines, politiques, scolaires, petit-bourgeoises et même spéculer avec la médiocrité.

Pourra-t-on fumer sur Mars ? Pourrait-on peindre à l'huile ?

Positivisme religieux qui imprègne l'Occident, formule gagnante dans la course à la destruction.

Je reprochais à mon père l'étouffement de la forme et lui me reprochait la dispersion.


...


Il est plus facile de réussir que d'échouer. Vivre est difficile.

J'écoute la bande son de La dolce vita, Fellini avait compris que la voiture d'un ami qui arrive ne fait pas de bruit.

Proses solaires, ainsi j'intitulerais un recueil de mes meilleures nouvelles en français, et je les donnerais sur le volume en ordre chronologique inversé. C'est une langue doigtée, le français, une langue féminine qui entre dans ma bouche, comme une grappe. Je peux penser à des titres où reste un fond de mon éducation poétique.

Mezza notte, une pensée pour ma psy, de l'autre bord de l'Europe. Même Sainte Thérèse, dont j'ai des lettres, parle italien pour se faire comprendre dans les Pays de l'Est, aujourd'hui.

Quand tu fais sourire, tu deviens indispensable. Tu portes la promesse d'un fou rire avec les copains.

ché degno è il sangue lor che si sparmi,
dit le Tasse, et l'on voudrait dans sa conceptuel orgie savoir qui est celui que l'on caresse.

Pardonne ma revanche, je suis traîné par la multitude de frustrations que je représente. La mienne est la voix du castré que les rois mêmes ne peuvent plus se permettre.

Poésie et diplomatie, deux professions prestigieuses dans la personne d'0ctavio Paz, le mexicain qui se déclarait anarchiste à la télévision espagnole à la fin du régime de Franco.

Le cinéma des jeunes metteurs en scène américains qui rendent visite au genre des gangsters, de la main des plus âgés, mais dans un maniérisme plus prononcé, a produit une télévision maniériste et insupportable.

L'on rit du barbu à la prison américaine de Bagdad, le symbole de la femme qui torture est puissant. Cela inspire, et la presse française est devenue, pendant trois semaines, artistique.

Son étoile perdue lui donnait une dignité grave, presque religieuse, c'était un restaurant qui inspirait des images de conversion, des miracles.

J'ai du mal à pardonner mon père, qui déménagea dans les poubelles par écoeurement et "pour faire de la place dans le grenier" des piles d'une décennie de L'Express avec les jeux d'échecs d'Arrabal et les labyrinthes de Roland Topor à la fin. Juste quand ça commençait à m'intéresser...

Ce que je n'aime pas dans les expositions individuelles, c'est de trouver ma signature répétée dans chaque tableau, j'ai un arrière goût de cernes de tasse sur une vieille table en bois.

La seule fidélité possible à Lacan était de vivre à son époque.

Mes potes font de la poterie. Sois pas poète, sois peintre, le poète meurt comme un chien, le peintre comme un chat.

L'espace d'une clope dehors est l'espace d'une nuit quand tu me manques.



...

Esbozo de una odalisca I, 2005

mercredi 21 octobre 2009

poème en mie de pain

Le contrat lactée, les liens du regard,
infection du coeur gardien des mots
qui le fait délivrer tant de choses amusantes
tant de excès prévu dans ses clauses,
le contrat de lait est l'enfance du contrat,
est son temps d'indécision,
d'insouciance.

J'établis avec les collectionneurs de mes nus
une traite de non finition,
une interrogation de la peau
qui est d'abord la collection de mes désirs,
traite de chasteté propre à un échange lunatique,
grande est la Diane des Ephesiens,
la noce avec la Forme
rachetée par la pureté de l'oracle.

Que les penseurs nés en Allemagne ne comprennent ce qu'ils disent
que les critiques adorent l'inintelligible
que le Zodiaque de l'année soit comme la brisure d'un oeuf
déjeuner masculin, ou liseuse de main
que je en aie besoin d'être vulgaire pour vivre demain
respirer, comme tous les êtres vivants sur cette planète.
Ce sont des lignes de lait
des lettres blanches dans l'amour,
des termes du contrat
le plus beau, du contrat esthétique.
Quels mots rassurants que ceux du vrai public,
quelle noce que celle dont on rêve à Grenade
en sonnant la cloche de l'Alhambra. Cérémonie
probablement maçonnique, sinon le contraire
superstitieuse et profonde comme le péché,
amitié de la terre et du ciel,
de ce ciel qui ensoleille les corps à travers un fin rideau,
qui nous rends prêts pour entamer le lendemain.
Qui dit traite dit trahison, essence du temps,
mais le contrat était une feuille d'automne,
et sa traite était la promesse d'une transgression.
Oh, contrat de l'inceste, le stupre, la prostitution,
tu es dans les toiles des peintres, écrit par des images,
Junon donnant son lait à Hercule. Quel caprice
t'a placé dans l'autel du tourisme,
quelle sorte de vice, cécité ?
Ta destinée est le rapport discret de la maison de campagne
ou du salon avec les volumes des catalogues dans les livres savants.

lundi 19 octobre 2009

dimanche 18 octobre 2009

miettes et croûtons d'octobre (1)

...


Le peintre qui écoute de la musique en peignant est en train de s'imbiber, de respirer un autre état de la Forme, pour la faire circuler dans les sens.

L'empereur parle enfin à son public. Marc-Aurèle me révolte.

Je voudrais toréer un taureau un peu partout au Canyon du Colorado, sur la hauteur, dans les couloirs, en descendant des pentes, et fêter sa mise à mort en mangeant des spaghetti sur une moquette, avec des voisines américaines.

Les pensées, stoïques, de Marc-Aurèle sont comme un manuel de la CIA, c'est le façonnement de l'homme par l'homme.

Accepter que l'on soit façonné par les hommes est difficile et parfois salutaire pour l'amoureux, pour le malheureux et pour l'homme privé, qui se resservent l'illusion d'être libres. Les sages espagnols appellent ça "se mortifier" et c'est une des démarches pénibles de la pénitence. Si la pénitence n'était pas suivie d'une couronne de paix, il serait du masochisme pathologique de lire Marc-Aurèle (syllogisme).

Entourée de mes derniers tableaux, où ma compagne pose nue, mon amie et modèle amicale Patience Tison, à qui j'ai demandé de se dévêtir, tout en gardant ses élégants sous-vêtements noirs, culotte et soutien-gorge, me questionne sur la mystérieuse Warda qui allait poser pour moi pour m'acheter un tableau, lors d'un rendez-vous sur mon blog, et qui ne se fit pas connaître le jour venu à la terrasse rue des Pyrénées. Je lui rétorque que, en revanche, Dahlia, l'écrivaine prôneuse de la bisexualité va poser pour moi, j'ai l'espoir, et je lui montre la dédicace de son livre Adore où elle me promet que "(...) vous offrir le miroir ravissant de mon corps (...) ça viendra ! ça viendra !". Les sous-vêtements de Patience me font penser aux poses, dans le rôle de Roberte, de sa grande-mère Denise pour son mari Pierre Klossowski, qui disait aimer son geste de sévérité. L'ovale du visage tel que je suis en train de le peindre, plus qu'à Patience fait penser à Frédérique, sa mère, modèle de Balthus. Le peintre se doit d'être son propre paparazzo, flasher, dévoiler des clichés, rompre la vie, et après ramasser tout ça dans une Forme visuelle unique chaque fois. Mais, quels historiens ou critiques voudraient donner leur bénédiction à une chair si rose, si scandaleuse si, en plus, j'en reviens à des formes théâtrales, des déguisements, du carnaval, vu qu'ils sont des journalistes sérieux ?

Le fond des pensées de tout artiste se déroule en italien.

Les deux cafés que je vais prendre s'appellent Gauche et Droite, je les prépare au même temps, à la manière turque, et ils sont les deux côtés de la Forme ce soir.

Les taches de crème de quelques nuages sur le lait turquoise du ciel, je suis tenté de faire du paysage, le chi des montagnes américaines, antipodes de Lu Chan, l'assimilation du Nespresso aux puissances du Yin-Yang. Du jade, vite, j'ai besoin de jade !

J'avais pensé que le paysage reposerait la vue de Nourit demain, mais je vois que le seul contrepoint à tant de nudité, c'est un autre autoportrait, une fascinatio apaisante. Je vais cacher tout de suite ce Golgotha chinois au toréador que j'avais ébauché.

Un admirateur attend d'être admiré par son objet d'admiration et, très vite, laisse tomber son masque.

Elle était devenue un répertoire de recettes, hâtive de devenir grand-mère.

Le dénoncé de la phrase orale devient le dénonciateur de la phrase médiatique, mieux qu'écrite.

Il faut voir tel film qui est sorti, disait le sergent.

Quand tu invites, tu es pris en faute. Sagesse orientale.

On ne peut pas se figurer Berlusconi fatigué, ou Sarkozy, puisque nous ne nous connaissons pas nous-mêmes. Je suis le premier responsable.

Un autre mot pour Nabe. Son anthologie, elle doit être bonne, puisque tout est en lettre petite. De quoi nous compromettre sans le savoir. Avoir son livre est pour moi un engagement typiquement européen, spécialement parisien.

Marc-Aurèle, depuis que tu es mort, je coupe.

On est plus enterré chez soi qu'au Père Lachaise. Surtout quand il y a des lapins qui emménagent sur l'ordinateur.

Celle de Drieu ou de Céline était une passion, pas un engagement. L'engagement, c'est cette même haine propre à la passion déguisée en amour angélique. Si vous cherchez un amour angélique qui ne soit pas du postiche, cherchez d'abord une haine angélique.

L'invité ne cherche plus à savoir s'il intéresse son hôte, il trouve son intérêt à être là et sait qu'on ne peut pas le déménager si vite. On peut dire qu'on le déteste avec amour.

Animula vagula blandula, c'est pas du Marc-Aurèle, il n'avait pas le Prix Nobel cette année-là. C'était un autre espagnol.

Boire du vin de la bouteille, comme un clochard, c'est ma folie de ce soir.

...

mercredi 14 octobre 2009

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Todo lo que me ocupaba
era la redacción de un diario
la extrañeza del presente que vivía
me condujo la mano
en los sacrificios de papel
que son pruebas
de la angustia.

El hombre vulgar duerme
y yo no resisto el descanso
acuciado por la culpa
que en la copa de aceite
amargamente he leído.

El mal embellece el masculino
trastorno con un porte más decidido
con un vientre vacío
que pulsa de suaves
presagios la ubre inconsciente
de la Fortuna.

Las distintas fabricaciones del petróleo
potable de las cafeteras,
la peligrosa azúcar y el tabaco
ejemplo de rectitud de la clase obrera
han hecho coherente el relato
de una agonía lúcida
de un último recurso frente al torpor.

¿Tú crees de verdad
que la mañana en que naciste
no eras ya un extranjero?
¿Son para otro brahmán
los obsequios que la noche te propone?
¿No sabes que tu insomnio
ha sido preparado en los teatros
de la muerte y de Dioniso?
Esa muerte que no quiere asustarte
y se disfraza de sueño
concediéndote los frutos lustrosos
de sus pechos y sus nalgas terrosas.

Conócela y concibe en ella
el homúnculo
el oro
giratorio
de los ojos perdidos de Jesucristo en la Cruz
y de las atentas orejas de Midas
insaciable y apático.

Obrero abstracto
víctima del arte
debes ser
para seguir la línea
engañosa
del horizonte final.

¿Tú te acuerdas del siglo de tus padres?
Una cuna de mentira que acabó
en el palomar, con los libros
que nadie quería.
Todo está pegado con cola
a todos los que tenían cola les han pegado
las fotos ocultan su reverso y la verdad de la cartulina.

Olvida la ilusión de la luz del día
ese sol que te daba que pensar
que sería difícil crecer
la noche es grande
y tú no duermes ahora
espera
la mañana en que naciste
volverá
dirá que quiere poseerte
te comerá vivo.

Este calendario
de tu padre
son imaginaciones
la muerte es deslumbrante
todos los días
y se parece a un lujoso matrimonio
al encanto doble
de la soledad y del sexo.
Mira la novia de una tarde
que escruta el látex fláccido
cargado de oráculos blancos
que tú mismo no conoces.

Mira esa novia y luego
otra novia de letras de fuego
ni siquiera así
despertarás.

Será la infancia de un mirlo
lágrima negra del cielo
en el tejado del edificio del silencio
la novia más parecida
a la ilusoria mañana en que naciste.

Entonces conocerás que las estrellas
son mujeres que esperan
y que no las vemos de cerca
si no media la violencia extrema
de la escritura.
Lo sabe el cansado sacerdote
que transforma en carne humana
la moneda simbólica
de la especie.

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lundi 12 octobre 2009

odalisque I

opérette n°2

Charon décide vite, il encaisse
mon soupir argenté,
ses yeux de mauvaise photo
brillants comme des pièces de monnaie
dans la paupière hypothétique d'une chauve-souris
à la demi-journée.

Sa bourse est une paupière
et ses yeux sont rouges,
il est le dieu qui tue
le seul auteur de tous les meurtres,
il est le gardien ici.

Charon donne sur un autre dieu
à la trouble tête d'un chien enragé
et dans ma quête
je le lave avec du sable
pour qu'il m'amène à toi.

Toi, je savais que je te trouverais ici,
comme je t'ai trouvée
sur un arbre dans notre vie adamique
et à l'intérieur d'un château
dans l'amour sauvage du siècle.

Tu as su être trouble comme le jus de la pomme
pour me faire suivre tes sandales et tes chevilles tatouées
pour me montrer la voûte inférieur des nuages du globe
depuis les fauteuils du ciel.

Tu as su me décrire la brillance
de ton passé avant le voile et effacer les femmes
couchées sur mon visage
que j'appelle lunettes
parce que je suis seul au lit avec toi
et tu es Diane la Lune.

Le monde ressemble à l'Enfer
tout est sexe dans le sermon
effréné du canotier
qui nous mène à la guerre
un sexe plein de peur et d'horreur
tu le sais
et pâle tu refoules vers le haut
les chauve-souris de tes sourcils.
Je pense au sexe, je l'entends gémir
dans les cloches du discours paternel,
dans le flux de pantalonnades des cheminées qui t'embaument
et te rendent un peu barbue, un peu mal rasée,
je vais te rendre au canotier,
au barbare,
j'ai une belle, tu sais ?
Et Charon aime les allés retour cycliques
de la chasseresse de cornes
et de raisons.

Jumelle du Soleil tombée dans la boue
elle est aussi soeur souterraine
du mort, elle n'est pas là pour moi.
Bue à péter les plombs
droguée de toutes les poussières
elle tire contre les cibles aléatoires
des dards d'amour fou
et même celui qui surveille mes transits,
au vu de cette compagne, flanche et hésite.
Elle est si folle qu'elle ressemble à une pilule,
à un immense médicament,
une aspirine d'urgence pour le cosmos,
pour l'astronaute spermatique que nous tous gardons.

Quelle est la honte du lunatique ?
Quelle sinon de creuser sa tombe
avec un télescope de désir
qui n'arrive pas à mourir ?

Charon m'amène seul, pour une Lune,
dans le sens inverse de ma douleur,
vers le matin, vers mes lunettes
pour voir ma belle :
mes belles lunettes,
ça vaut bien une Lune pour le dieu de la mort.

jeudi 8 octobre 2009

opérette n°1

*










C'est l'heure de l'oeuvre
la femme et l'homme se joignent au cadavre
le remords de nos pères
nous divise tel un sabre.

Mais j'ai fait venir des livres
j'ai campé avec quelques bagages
pour avoir le temps.
Une guitare miaule et un chant fait des arpèges
des livres ouverts magnétisent la tente
les sottises et les grosses mensonges
du vent et de la grèle
le survol de l'absurde
me suivent depuis ma confuse ascendance,
je sors au bruit dans la ruelle
et je discerne l'ombre d'un homme
la dernière visite du père
qui m'apporte un crâne
pour la dernière expérience
pour la dernière pensée de la femme.

Tiens, ondine, ma tête
s'abandonne.
Tiens l'oubliance cristalline
de mes pas vagabonds
parmi les livres fous de la philosophie

Je vais dans la chair
de la gorge et du ventre.
Je vais dans l'ombre
à l'aisselle et au creux nombrilique.
Je vais au centre
du nombre
central
de ta ceinture toujours ponctuée impair
et je connais de l'Inde le pli triple
au vent de la fenêtre liminal
au vent de mes poils
profanant comme des brosses
le parfait tableau du rose de ta peau.

Le don du père
objet d'expérience
est lourd de méditer la femme
et le crâne se fait ventre
et se fait pied
comme un prélude de la terre
profonde sous nos pieds sous la ville
qui n'ont connu jamais l'air
qui sont privés du sel de la plage
qui sont dans la prison d'une chaussure
chaque jour plus obscure
chaque jour plus vile.

Tiens, ondine, ma tête
s'abandonne.
Tiens l'oubliance cristalline
de mes pas vagabonds
dans le gris boulevard de l'entropie

Le crâne suggère
une mamelle surprise
une chemise
ventrue et odorante
la lumière
la soif lancinante
du sexe qui signale l'exil
qui soustrait l'esprit
dans l'emprise d'un amour
délétère.

Mes amis de circonstance
les livres du hasard
étaient des soudaines montagnes
un horizon magnifique de Cocagne,
de poussière et d'or. Et d'un vol de moustique
je montais aux astres noirs et flegmatiques
et comprenais le Tasse fugitif,
les lois d'Aristote écrites dans la main,
la vocation d'angoisse de la gorge de Huysmans
connu des femmes,
les flammes
des dragons de la Chine qui sont comme des pins,
les moisissures malsaines d'Isis à Paris,
le pain et l'eau de la faim
des lesbiennes américaines
et du Purgatoire de Catherine et de Dante
le fond fictif.

J'avais le choix du Cinabre de Chine
et du rouge de vipère.
J'avais le coton du Titane
comme les seins d'une gitane,
toujours excitant,
toujours sévère.

Tiens, ondine, ma tête
s'abandonne.
Tiens l'oubliance cristalline
de mes pas vagabonds
dans le temple de l'art et de sa lie

Tout était stable
tout était prêt à la folie
du sommeil qu'ignore
les coups dans la porte
pour un nouveau départ.

Je ne pourrais jamais prendre racine
sans tes soins maternels
déesse parisienne au bijou rouge
un coeur transparent
transpercé d'une tour de postal,
ton arc de triomphe et d'hospitalité
le sourcil que je dessine
frémissant à ta vue,
à ta vue le sourcil de triomphe
des briseurs de tabous.

Tiens, ondine, ma tête
s'abandonne.
Tiens l'oubliance cristalline
de mes pas vagabonds
dans le temple de mon art et de sa manie

Visage capricieux parcouru de signes
dans la simplicité d'énigme
de ses quelques lignes
comprises un jour dans sa jeunesse.

Le peintre se redresse et dit :

Avant que je ne ronfle :
Veux-tu que je t'appelle princesse
ou que j'aille sans toi à la messe ?

Et la beauté demi-nue
sur le canapé de cuir lui répond :

Des lieux communs rien ne m'expulse
ils sont ouverts à tous comme la pluie
dès qu'on est dans la rue surpris par l'orage
la musique et la cage
le crâne du temps qui fuit,
apporte moi une grappe ou ta langue
et le tableau toujours presque fini.

Tiens, ondine, ma tête
s'abandonne.
Tiens l'oubliance cristalline
de mes pas vagabonds
à l'escalier de la féminité infinie

Le nomade s'enivre au chemin
jamais il reverra l'arbre
de sa terre natal en photo
jamais le livre s'ouvrira sur son prénom
ou le mythe dans la terre
qui fut sa mort
qui le précède et l'explique
discrètement, toute squelette
comme un mime ou un bouquet d'argent
l'ouvrant les portes du bordel.

Les triangles sexuels
tels des meutes de loups
accourent à l'enfant solitaire
du fonds du corps
et le festin se célèbre
dans les ténèbres et dans ses lèvres
fricatifs et universitaires
et le peintre est docteur à la tête d'âne
crucifié dans du papier de bible,
mille fois méconnu, pour un plus haut pouvoir de sa magie.

Tiens, ondine, ma tête
s'abandonne.
Tiens l'oubliance cristalline
de mes pas vagabonds
hors de la vulve et sa douceur polie

Voici que le songe d'un père
l'assaille et l'appelle
et c'est familier comme une tombe
où se rendre enfin, mais la force
du malheur et de l'écorce
de pages féminines offertes à l'ennui
maintient la tente
et ses draps qui s'éveillent,
et le songe s'estompe
comme une colle qui sèche.
Fraîche sperme des origines,
l'innocence se dépense
au voyage en exil
et reste une odeur
de travail non fini,
de lendemain du soir,
de cendre froide ou de musée bombardé. Rien
n'est gagné dans le ventre d'une mère,
dans le don du père,
qui est de devoir partir
pour son songe
du crâne.

L'ondine est la pure substance de la vague
elle réside dans chaque tournure de l'écume
elle est fille du père
et le marin est son pitre de frère
qui supporte la caresse comme un supplice.

*

mercredi 7 octobre 2009

Francesco Clemente chez Ropac

Difficiles à suivre, les Renoir, père et fils, peinture et cinéma, si proches de nos premières expériences esthétiques. Cette tension dramatique du Carrosse d'Or, une dorure faite de lumière sur une salle obscure ou dans le clin d'oeil d'un appareil privé, ce plaisir jusqu'aux lèvres rougies de la contemplation d'enfants, filles et femmes. Le rideau de l'impressionnisme, qui sembla démocratique et accessible au peintre dominical et à l'homme sans espoir, les dérobe à notre vue, et nous ne suivons plus. Pourquoi se distraire aujourd'hui aux couleurs ? Un nouveau mirage les convoque et nous donne l'illusion d'être peintres à nouveau, déçus que nous sommes d'être Renoir à l'heure du blanc et noir. La Lune à mis un cil de Rimmel sur son regard de folle, elle commence à décroître, sa lumière demande des lavages au café, c'est l'heure du papier, pour le nouveau mirage, déjà connu et revu ce soir chez Thaddaeus Ropac. Si le papier, si la couleur, si l'abondance de symboles, la générosité des petits visages qui nous encouragent, si l'appareil honnête de la main semblent nous indiquer le chemin, le rideau nouveau d'un casse-tête, par le truchement de cadres complexes, par le jeu d'un esprit insupportable, nous dérobe le Francesco Clemente que nous croyons connaître et que peut-être nous avions connu, et nous ne pourrons plus le suivre si l'on n'est pas renards. Une procession d'ensorcelés barrait le passage, et le peintre et le public ne pouvaient pas sortir de l'oeuvre d'art. Visages barbouillés de blanc intense comme dans les nuits de l'iboga ou autres cultes syncrétiques. Le casse-tête, comme tout jeu, est cruel et pour un artiste du papier, faute de nous faire devenir des lions ou des panthères, nous devons suivre la voie du rôdeur et devenir un peu renard. Peut-être pourrions nous suivre les traces de cette peinture partagée en fragments, peut-être trouverions-nous la nôtre, et c'est de cela qu'il s'agit. La Lune fume avec moi à la fenêtre et me dit "c'est à toi de le dire, à ce que j'ai vu, il n'y avait pas Nabe, si semblable à toi (physiquement, coiffure, lunettes, veste), ni Matzneff, trop occupé, il y avait une foule et personne n'a pris les grains de raisin, dessinés avec la vigoureuse couleur de la maturité de style", et moi qui réponds à la Lune "ils ne sont pas mûrs pour moi".

mardi 6 octobre 2009

A las fotos de la Alhambra por Eve Livet

.

No se sabe en qué se piensa
la Alhambra se instila en tus pasos
o tus ojos te han mentido
con un palacio de poesía vacía
estás en blanco enfocando una foto
perdida en la Alhambra de tu edad
piensa con sed en las fuentes
en el fresco abrigo de las oquedades exquisitas
el precio de tus visitas
es la muerte escrita en cada foto
tú ya no estás
tú que eras la única visión posible
tú que eras la Alhambra

La fotografía de un palacio como máscara
emblema de la vanidad, te ha dado la enseñanza
que dan a la oración las naturalezas muertas
composiciones de objetos de tibia codicia
que la vida nueva del espíritu en parte
nos conduce a ignorar. El muerto
monumento se muere un poco en tu lugar
a la espera de otra vida y del deseo
sin otra palabra que el mudo asentimiento
a la instantánea sin aviso
que se arregla sin pensar
como el disparo amoroso de estos versos
en la cámara de las luces perdidas
que dicen que es la luna y que soy yo
papel sibilino encendido por tus ojos
gelatina de plata, misterio
del cazador de diosas y de hojas del otoño
del barrendero de recuerdos que canta escribiendo
porque debe tener limpio el sitio adverso
donde va a echarse a dormir
amor y huesos en cruz
huevo de dibujos al sol
emboscada de cipreses obscenos
y madreselva primera palabra del jardín,
aperitivo dinatorio de los políticos un día
contigo comulgué, Alhambra, las últimas vanidades
sin ganar ni perder
perfectamente igual a ti que no te paras ya a pensar
sino en la cúbica batalla de estrellas
en los pájaros, puntos del negativo, y en el otro sol
ése que se desea sin querer
y que te precedió antes de ser escrita.

.

lundi 5 octobre 2009

a las fotos de Eve Livet

*

Se suceden, como ausentes, un gato
en un cubo escondido a medias, que se borra,
una tulipa, tulipán en la noche,
una hermana tan distinta,
el repertorio de vejigas de una fiesta
que no tiene nunca lugar
porque todo está preparado
y en la fotografía perdida del pasado
no se puede improvisar.


Se suceden y se seducen la noche y la mañana,
la inimitable tarde que se termina,
la maleza que parece abrigar a Dios en la sombra.
Trozos de Dios en la gelatina de plata,
trozos de Dios en los ojos multiplicados
de la montaña para siempre artificial
como una lámpara que se doblega al sol de la ventana.
Pobre Dios que no se puede demostrar
con ese paso del tiempo que lo vuelve tan raro
existente tan sólo en el sueño de la mujer que llora, cercana.

Es el instante detenido que no obstante camina.
El arte del árbol negro se anuda mirando el final.

*

Portrait de la mère de Saint Augustin (2005)

miettes à la diable (1)

...

Au moment de boire son café du soir, s'éveilla chez elle la longue méditation de notre capacité à créer des sources de chaleur et à le transmettre au liquide dans la tasse qu'elle savoure ce soir.

Ces ingrats comme moi qui jouissent des progrès dans les gender studies et ne disent pas merci.

Ne rien changer au monde, voilà la devise qu'ils ont adopté pour nous cribler de lois.

Je me ferai chanter du Brassens par Sainte Marie quand je serais au Paradis. Dans sa voix toujours jeune j'apprendrai mieux les lettres.

Je suis capitaliste. Je capitalise mon échec.

Un homme avait un oeil myope et l'autre à l'envers. Le philosophe fut très tôt intéressé, mais l'opticien était mauvais philosophe.

Editer tout ce que j'ai à éditer, et pas mourir tout de suite.

Nous sommes tous des agneaux mystiques pour le loup de la ville, ce loup qui mange des livres et qui substitue le désir au plaisir. Surtout toi, la chair douce et le livre à la main. Avant le chasseur, le loup était le chasseur.

N'apprends pas des chansons, ou tu les chanteras au métro, la main tendue.

...