mardi 11 mai 2010

À propos de "Paris, je t'aime"

Je trouve beaucoup mieux les tee-shirts I love Paris que les tee-shirts I love NY;) Il faut faire une place à ceux qui comme Léon Paul Fargue ou Nerval ont écrit à propos de Paris, sous le mode de l'émerveillement. Ils se font rares dans ces temps de déprime sécuritaire et de morosité. Je trouve très valables les yeux encore adolescents qui écrivent des textes littéraires dans cette tradition, avec la maturité qui se perd avec l'innocence, et suis curieux du traitement réservé au Paris vicieux qui s'affiche partout. Livre à faire lire aux jeunes universitaires, comme je l'ai été, pour leur faire connaître la persistance du mythe d'une ville. Chacun dresse son portrait poétisé dans la description de Paris, et je suis avec mon écriture en français comme deuxième langue exactement dans la même tradition que Myriam Thibault, qui est celle, comme souligne Anne Procureur, celle du début de siècle, en même temps que celle d'une redécouverte du charme parisien.

Relisez par exemple Satori in Paris ou Tropic of Cancer, avec votre anglais à vous, et dîtes vous que dans l'ensemble la déprime française disparaît avec des livres ou des tee-shirts I Love Paris. Peu de gens osent débuter en se manifestant si ouvertement. La mauvaise conscience veut toujours se parer de masques tragiques empruntées.

Loin de me sentir aigri, j'ai toujours apprécié l'amour populaire des villes. Chez moi, en Espagne, dans ma jeunesse contemporaine de La Movida, il sonnait encore le dicton "Todo es posible en Granada", et j'ai passé d'un charme gitan à un charme purement esthétique, où il n'y a pas non plus des impossibles, ce qui me rend gourmand des nouvelles de Myriam Thibault.

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