jeudi 7 octobre 2010

lettre auddie trois septembre dix


La publication de cette lettre, à titre d'encouragement, ne tient pas compte de la lettre d'auddie à Léo Scheer, que je ne connais pas et dont je n'ai encore rien entendu raconter, puisque je viens d'arriver d'une absence sans connexion.


Cher Auddie,

je rédige ça sans connexion internet et je ne sais pas quand est-ce que je pourrai te le faire parvenir. Tu peux imaginer que depuis un bon moment je ne fais pas un suivi serré de ce qui se passe sur le net, même en ce qui pourrait me concerner. Je voulais t'encourager à poursuivre ton expérience, malgré que tu aies été objet de piques d'ironie parfois. C'est une sorte de baptême à travers non pas de l'eau purificatrice, mais d'une humeur plus près de la glu, qui colle à toi et qui ne sent pas bon, pour quelque temps. Rassure-toi, tu es en train de te conduire correctement, j'ai apprécié et pris au vol ton expression "punk no-look", je me suis en partie reconnu et j'ai compris que cela mettait en contexte notre amitié. Mais en même temps, il ne faut pas penser qu'on a découvert la poudre. Les mots sont sujets à un régime d'obsolescence très pervers, pense que google fonctionne en tapant des mots, il existe un capitalisme du mot, pour ainsi dire, qui est forcément quelque chose qui "aplatit la parole". Cela ne serait pas nouveau, mais ça nous concerne comme une affaire d'une urgence absolue. Patience, faisons ce que nous savons faire, mettons nous à parler comme ça vient quand nous avons une bonne écoute, nous sommes des fragiles bêtes, c'est pas le vaccin de l'Alzheimer ni de la carie qui va nous épargner cette fragilité, ni les vitamines. Nous avons juste pour tenir un moment, mais du moins tenons ce temps, cette occasion d'exister, il n'y a pas grand choix. Je suis dans l'ensemble très content des dernières choses. L'idée d'un nouveau site est excellente et opportune, d'ailleurs. C'est un élément qui peut marquer une étape autre que celle qui s'épuise à présent de plus en plus, malheureusement, chez Léo Scheer. Rends-toi compte que tu vas rendre un grand service à la culture et reste léger. Tu connais déjà ça, il me semble. Peu de monde va te remercier, mais les assoiffés de l'esprit te seront reconnaissants sans oser se faire remarquer. Ils sont là, le chiffre est un énigme, laisse-les occuper la place de tout énigme, c'est ça que je veux signifier par "rester léger". Je te souhaite plein de bonnes choses et j'espère qu'on reprendra contact ultérieurement.

Amitiés,

Manuel Montero

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