mercredi 28 décembre 2011

mardi 27 décembre 2011

poésie optique

barbaridades por Amor de los poetas

Cuando se vaya el Amor,
me haré a la mar, corazón;
que en el hombre hay dos empeños:
despierto, el Mar,
y el Amor, en sueños.
· · · Hace 3 horas ·

mardi 13 décembre 2011

état du collapsus de "Théâtre d'odalisques"



mardi, 13 décembre 2011.

A l'adresse de mes amis de ces jours.

Je vous expose à plat la question du théâtre chez moi. Ailleurs j'ai déjà dit que j'étais cette sorte de peintre qui voudrait donner sur d'autres mille et un projets. Très tôt j'ai eu pour modèle dans ce genre l'aventure de Salvador Dali, qui est arrivé à enregistrer une opéra en trois disques, que j'écoutais dans mon adolescence tardive comme le summum de ce que, moi, j'arriverais à être. Une espèce de monarque, un aristocrate par grâce du métier fondateur du peintre. C'est bien pour cela que j'ai voulu faire le plus classique et le plus poussé en même temps, dans le domaine pictural, tirant profit de mon habilité longuement mûrie pour le dessin. Il y a quelque chose du "fondateur de secte", puisque depuis mes premières lectures augustiniennes je me suis très vite identifié au fondateur du manichéisme, qui était peintre selon Michel Tardieu rapporte. Mais je vous écris cette note non pas pour mettre à plat ma mégalomanie, qui est un affaire qui me dépasse, par essence plus ample que ce que je peux en tant que sujet rationnel maîtriser moi-même, qui me rend sujet par égard de celui qui viendra "m'assujettir"...

Il s'agit bien de préciser le déroulement du projet "Teatro de Azufre", qui a porté dans sa sarabande d'autres personnes que moi, non sans que chacun y mette de soi un certain risque. Pour l'instant le projet semble s'être brutalement arrêté, dans un collapsus général. Il avait été ainsi déjà arrivé avec la première tentative de mise en scène en 2000. A l'époque j'avais un autre atelier, non pas à Paris, mais en Espagne, un vieux moulin en pierre grise (une variété locale du marbre, qui est fréquente à Grenade). Nous avons fait plusieurs répétitions dans le froid de cet atelier où nous avons dû faire de la place entre les multiples accessoires dont Lia Guerrero et moi nous servions pour faire de la peinture à l'huile et à la cire, plus de la sculpture parfois. L'enthousiasme qui animait les jeunes acteurs, complètement volontaristes, intéressés à mon texte en partie à cause de ma réputation de freak et d'érudit en même temps, m'a depuis mis sur la piste du désir dans ce qui concerne mon implication dans l'idée du théâtre. Un désir qui appelle à la retombée, à la répétition d'une catastrophe...

Le travail d'écriture est une des choses que je voulais mettre à plat, mais il semble plus urgent de faire état des démarches récentes de traduction et du projet arrêté à sec de deuxième mise en scène.

Il faut préciser que Teatro de Azufre est composé de trois pièces différentes, dans des époques historiques qui viennent dessiner un curieux parcours de la pensée : la première pièce prend pour personnages Néron, son entourage, et Saint Pierre, la deuxième met en scène les libéraux franc-maçons espagnols partisans de José Bonaparte dans la guerre napoléonienne d'Espagne, et la troisième traite d'une façon assez "bizarre" le conflit Israël-Palestine.

Le caractère tragique des poèmes dramatiques, non sans ressemblances avec le tragique décousu de l'Empédocle de Hölderlin ou la Penthésilée de Kleist, venait être donné chez moi par la conception du théâtre apprise de la génération de mes parents. Ce caractère tragique était fortement politique, lié en même temps aux aspirations d'une démocratie réelle, soit d'un communisme, et en conséquence lié à une sorte d'activité artistique d'ordre révolutionnaire. Mais d'autres considérations venaient rendre opaque pour moi le sens de ma démarche : j'avais des penchants que je nommais "contemplatifs", pour la mystique, pour le symbolisme décadent, pour la poésie baroque, et pour la pure cruauté tel conçue par Artaud, mais aussi en tant que démarche érotique et libératrice, qui ne pouvait se faire que depuis l'innocence et la bonté, même si je risquait d'être peu crédible sous un regard profane ou inquisiteur...

En tout cas, dans sa dérive proprement parisienne, Teatro de Azufre a été partiellement traduit en français avec l'aide de Marie-Agnès Michel, et je vous présente un document sonore que certains de vous connaissez déjà, mais qui risque de rester une rareté. Il était convenu d'en faire d'autres de la sorte, mais...

Puis un deuxième document sonore très singulier qui est la répétition du début de la troisième pièce, Théâtre d'odalisques à talons d'aiguille, par Sarra Majdoub (le son est très atténué par l'enregistrement et tout comme la première tentative espagnole, il était question d'un parti pris risqué de sa part que de s'engager dans un projet qui n'avait du tout l'allure d'être solvable à court terme).

Suivent quelques lectures par moi-même des voix masculines de la troisième pièce, celle des odalisques.

Pour conclusion, l'état du projet à présent à mon avis est un collapsus de facto. Je suis enrhumé. Il avait été question de parvenir à être produits, soit par la plate-forme F4, soit par Pierre Merejkowsky, qui était partant aussi pour jouer la voix d'un personnage dans l'enregistrement sonore, soit par mon éditeur et producteur Meligrana Editions. Je songeais en l'occurrence proposer une lecture "en théâtre de société" au Salon Oedipe, tenu par Delia Kohen et d'autres psychanalystes, et qui avait exposé auparavant ma peinture, et peut-être d'autres issues auraient pu se dessiner.

NB.: les pièces sonores seraient mises à l'occasion sur le blog. J'attends vos remarques dans l'idée de publier cette lettre, en tant que présentation de l'ensemble de textes et les quelques pièces sonores, avec les corrections que vous puissiez suggérer, dans le blog, faute de mieux.

Manuel Montero

teatro de azufre, travail en cours

teatro de azufre, travail en cours

tiger, tiger, burning bright


who’s older ? the lycéenne or the school kid ? just listen what they did
they kissed between homework and poemes and just this
and a steady galactactical nuit chimique came tou the kid
and the lycéenne became mad, but may be a better person and entered
the Université
...

stop, there’es e tiger…
don’t walk and talk, keep closser to me in the grass
he’es coming and approuching, uprising as life in evil thought and songs
you kind of chinese look on my mouth
stop this because in truth I am the tiger in you
if you love me go on and shout to him
even if he use to eat sometemes beating lungs
this will be a light speed dancing
so let’s stop and have fear of animals
let’s make love
...

lundi 12 décembre 2011

plus jamais


dessins sur le vif à Las Ventas



Le philosophe a des callosités dans le cerveau, selon Cicéron, à cause de la dialectique. L'idiot est plus sensible au plaisir, surtout à table. L'un et l'autre ne doivent pas prendre de vin. Mais les nouveaux philosophes le peuvent, puisqu'ils n'ont rien à démontrer.



Il s'acharnait à affirmer que les exo-planètes étaient des planètes. Finalement la science reconnut que les exo-planètes étaient des planètes.


La pyramide qui fuit la sphère ne la perce pas.

samedi 10 décembre 2011

right on the target

que ce soit l'avant-dernière, la beauté



Comentario a Teatro de Azufre


En los momentos de angustia, como éste, siempre me dije que el trabajo en tanto que arte, y viceversa, junto al amor por los más jóvenes, que no conocen el por qué de tanta tragedia, y que sin embargo se ven inexorablemente involucrados por la fuerza de las cosas, eran los dos únicos pilares, las dos únicas piernas de mi cuerpo para mantenerme de pie en la noche.

El teatro escandalizaba a los Padres de la Iglesia, como antes a los paganos les habían escandalizado otras barbaries de sus predecesores, seguramente. Y el teatro sigue siendo esa quimera por la cual el trabajo del pintor, del escritor, al encarnarse y hacerse casi vida, quedándose en un "casi" se vuelven incomprensiblemente excesivos, imposibles.

El teatro persiste a pesar de las persecuciones a las que lleva el celo del santo. El mal debe seguir presente en el mundo si el hombre debe de hacer su camino. La supresión de una serie de pequeños teatros comporta un inmenso teatro de horror apocalíptico, y así se suceden sin que nos demos cuenta las existencias de mal actor de cada ser humano.

Séneca, suponemos, habría sido un sabio. Y sin embargo el pupilo que se le había confiado, Nerón, lo lleva al suicidio. Al margen de que hubiesen tenido, como tuvieron, una función en la Historia, ambos escribían teatro en verso. Suetonio insiste en que a pesar de sus defectos, la condición de artista, mejor o peor, no era un postizo o un añadido en Nerón, y que pasaba noches enteras corrigiendo sus poemas de su puño y letra. Suetonio dice que no termina de entender cómo puede ser éste el hombre, pero que no ve posible pasar por alto esa paradoja de la verdad.

En el caso de Nerón, una ambición, quizás, de serlo todo al mismo tiempo, posiblemente consecuencia involuntaria del exceso educativo de su maestro, le lleva a encarnar en sí mismo las abyecciones mayores. Me interesa hacer notar su único gesto de humildad. Al serle negada la iniciación en los tradicionales misterios de Eleusis, corazón de toda la cultura antigua, acepta dócilmente el rechazo, sin represalias ni amargura, porque necesita que se reconozca abiertamente el único pecado que volvía impuro al catecúmeno pagano, el mismo que pone en escena la tragedia de Edipo, y que él consumó con su complicada madre.

No hay escapatoria a la condición humana, porque es en parte divina, y ahí está el cáliz amargo del huerto de los olivos, como lo está para el artista la malignidad intrínseca a sus aspiraciones de belleza y esplendor, y si no, vuelvan ustedes a mirar la existencia de Nerón y Séneca, suicidas a pesar de ser emperador el uno y filósofo el otro, como desfiguradas representaciones de Cristo sin esperanza.

A la muerte cristiana, en el caso de Pedro, que se confronta a la pregunta ¿dónde vas? o de Cristo, que llora y se desespera totalmente en el Huerto de los Olivos, sucede una mansedumbre y una amarga dulzura para dejarse morir, donde el pagano Séneca o Nerón se entregan a la pomposa iniciativa del suicidio. El cristiano convierte la melancolía en un diálogo sordo con el hombre y con Dios que no parece interrumpirse con la muerte. Es un encantamiento que sale del ámbito teatral para perderse en el detalle difuminado del propio teatro humano. El humo es ceniza que vuela, la vida era fuego y por siempre quimera.

Manuel Montero



(para leer "NERON Y LA CATEDRA DE ROMA, o El Arte de molestar al sabio"; clicar en este enlace)

Si no, he estado buscando en los archivos del blog dos cuentos de los once que le escribi a mi hijo por carta de papel cuando era mas chico. Normalmente estaban en linea; pero ha habido tantos trasteos... y no me extranaria que algun envidioso hubiese querido apropiarselos. Eran para él, asi que eso es robarle a los hijos, y mandaria al Infierno al descerebrado que se le hubiese ocurrido poner ahi su firma en vez de la mia, aun mas cuando yo mismo releo los once cuentos y me doy cuenta de la cantidad de defectos que tienen :

La mesa del Tiempo
o De cómo las musas
provocaron el incendio de Roma






Antes de quemar Roma, el emperador Nerón, hombre malvado pero con inquietudes de artista, llamó a su buen maestro el filósofo Séneca, y le dijo: "Necesito un resumen de todo lo que hay en el mundo..." Y añadió, por si quedaba algún tema por resumir: "Y de lo que hay fuera del mundo, también."
Las musas acudieron a la memoria del filósofo, con todas las informaciones necesarias sobre la realidad y la surrealidad. Estaba muy contento porque las musas, que, como sabéis son invisibles salvo que las pintemos en un cuadro, y son nueve, le habían ayudado a hacerse una chuleta en un papel redondito, es decir, con la forma del mundo.
Pero le faltaba la surrealidad. Es decir, lo que hay fuera del mundo. Parece ser que para Nerón la cuestión revestía cierta importancia, no sabemos por qué. O sólo fue un capricho pasajero, pero suficiente para pillar en falta a Séneca. "Pon también lo que te estamos diciendo sobre la surrealidad. Nerón te lo ha pedido y estaría feo no decírselo", decían las musas a Séneca. Y Séneca, que había pasado toda la noche escribiendo su chuleta circular, en forma de mundo, y que estaba cansado, les respondía bastante agobiado: "Pero es que no sé cómo poner esas últimas cosas por escrito. Y además me falta papel."
La musa principal, que había hecho casi todo el trabajo de resumir, le dijo: "Bueno, pues si te falta papel, coge madera". Y le señaló la mesa en la que estaba escribiendo. La mañana se acercaba y Nerón llegaría con su guardia, quién sabe si con buen o con mal humor. En un plis-plas, todo pasó. Nerón abrió la gran puerta de la biblioteca. Una corriente de aire se llevó la chuleta de papel por la ventana. La musa, justo antes de desaparecer, para darle madera (intelectual) a Séneca, y como era la musa más fuerte, le acababa de arrancar una de las cuatro patas a la mesa del filósofo. Y Séneca tenía que explicar todo eso.
"A ver, Séneca", dijo Nerón, impaciente, "¿y el resumen?".
"Que me traigan el desayuno. Estoy molido de escribir", dijo el filósofo.
Le trajeron un huevo frito con lechuga.
"Bueno", empezó, "en el centro del mundo estás tú, oh emperador, como la yema de este huevo frito". "La zona blanca de la clara son las personas que te son fieles, es decir tu esposa Popea, la guardia pretoriana y yo, tu maestro". "Luego viene la lechuga, con su vinagreta, que son las dificultades que plantea el gobierno de tu imperio. La principal es la envidia que todos te tienen, y por eso la lechuga es de color verde." Y para concluir su improvisación, un poco trasnochada, porque las cosas verdaderamente sabias, inspiradas por las musas, acababan de salir volando con la corriente de aire, Séneca iba a añadir: "Y esta mesa redonda donde está el desayuno representa el mundo en su totalidad", con lo cual sólo le hubiera quedado por añadir la conclusión. Pero la mesa era cuadrada, no redonda como el mundo, así que miró primero a Nerón, luego miró despacio la mesa, que empezaba a cojear por la rotura de la pata, y dijo: "y esta mesa cuadrada donde estás tú, tus personas queridas y tu imperio, es el Tiempo, que es cuadrado y tiene cuatro partes: Primavera, Verano, Otoño e Invierno."
Nerón entonces dijo que quería contemplar de cerca esa representación de la realidad, y sobre todo el centro o yema, ya que se trataba de él mismo. Pero al apoyarse en el lado de la mesa al que le faltaba la pata todo se resbaló hacia él. El desayuno de Séneca se cayó, y el huevo dejó una mancha muy difícil de lavar en la lujosa túnica de Nerón. "La culpa es tuya, idiota", dijo Nerón, "prepárate a morir si no terminas tu resumen. A ver, ¿qué es lo que hay fuera del mundo, o del Tiempo, de forma resumida?"
Séneca, que era ya viejo, y que tantas veces había regañado al emperador cuando éste era un niño revoltoso, no pudo reprimir más su rabia y su desesperación y se puso a darle azotazos con la pata de la mesa. "Toma, caprichoso, aquí tienes resumido, a modo de garrotazos, lo que no está en el Tiempo, un pobre trozo de madera..."
La cruz de los cristianos, habría añadido algún autor piadoso, acerca de ese trozo de madera otorgado por las musas, aunque yo prefiero pensar que esa surrealidad era el final del Tiempo en un sentido más relacionado con el trabajo, siempre frágil, del creador de la mesa o de la musa obligada a escaparse y desaparecer.
Disculpa, Baltasar, si este cuento te parece, como quien dice, más denso que los otros, o más caprichoso.
Con todo mi cariño,

tu padre.


Las tentaciones de San Antonio


El cerdo de San Antonio no sólo hacía compañía al santo monje solitario, en el desierto de la Tebaida, sino que entre los dos habían aprendido a comunicarse. No digo hablar con palabras, pero sí intercambiar ideas. El buen cerdo, con su inteligencia, quizá ayudó al ermitaño en el camino de la santidad, como Sancho Panza, más tarde, ayudaría a Don Quijote en el de la genuina Caballería.
Pero todo esto es ponerse a hacer prólogos, que deben evitarse en los cuentos para niños, e incluso las propias tentaciones del santo las tendremos que simplificar porque eran algo complicadas, consecuencia de comer poco y el aire misterioso del desierto. Vamos a ver qué hacía el cerdo. Avisaba cuando se acercaba gente, porque era una zona a veces con bandidos. El cerdo conocía cuales eran los discípulos del santo y cuales no. Ayudaba a encontrar hierbas curativas, y, sobre todo, comida. Mendigaba, también, para el santo, porque cuando la gente veía al cerdo, le daba pena y daban algo de comer a los dos. Pero sobre todo el cerdo lo despertaba todas las mañanas, cuando el santo estaba soñando sus tentaciones, y con sus pequeños gruñidos le devolvía el sentido de la realidad.
Una rara lluvia del desierto, que a veces tiene lugar, caía sobre la cueva del santo, y éste se había quedado dormido. Hacía poco tiempo que había decidido ser santo, así que todavía no había tenido ninguna tentación. Como veréis se trata de simples pesadillas como las que tenemos todos a veces, pero San Antonio consideraba que tenía que luchar con ellas, o, en todo caso, aprender algo especial de ellas. Su fiel cerdo ya estaba con él. Los pintores de la Edad Media lo representan con unos pelillos tiesos, un poco parecidos a los de los cepillos de dientes, pero algo más cortos, y con una campanita colgando de la oreja, para avisar por dónde iba.
Esa primera noche, u hora de la siesta, el santo se imaginó que ya se había muerto. Estaba enterrado, según la vieja usanza, en una tumba. Los demás muertos lo recibían con una fiesta. "Fíjate", le decía uno, "ya estás muerto y no te ha dado tiempo a ser santo y todo eso que tú querías". Se despertó de muy mal humor, muy temprano, y se puso a hacer ruido en la cueva cambiando los libros de sitio y arrastrando la silla donde pensaba escribir sus milagros, tentaciones, o lo que fuese surgiendo. "¿Qué pasa?" indicaba con gestos el joven cerdo. "Pues que he soñado que estaba ya muerto". "En cierto modo", decía el cerdo moviendo la cabeza, "así ya ha pasado lo peor. En vez de enfadarte, y ya que sigues vivo, aprovecha un poco la mañana y ordena. O ponte a leer la Biblia o alguno de esos libros buenos que te has traído al desierto, y sigue aprendiendo."
San Antonio, como ocurría en su época, y todavía hoy día entre los más fanáticos, no solamente creía en Dios, sino en la existencia de los demonios. Así es natural que al miedo normal de ser atacado por bandidos se añadiese el miedo supersticioso. "Es un fanático", pensaba el cerdo de San Antonio. Pero se quedaba con él porque dos se defienden mejor que uno. Un día un lobo de verdad se acercó a la cueva. Había que tener cuidado y no salir. Así que San Antonio abrió su libro y apuntó: Segunda tentación (después del sueño de la tumba). "Aparición del diablo en forma de lobo muy, muy feroz, con dientes que arrastran hasta el suelo, y orejas de punta que llegan hasta el cielo." Luego pensó que si las orejas llegaban de verdad hasta el Cielo, escucharían los consejos de Dios, y el lobo entonces no sería el diablo. Así que lo cambió, el final, y puso, "y con orejas gachas y el rabo entre las piernas (que quiere decir asustado de todo y muy dócil)."
Cuando llegó el verano, y se les agostó el huertecillo, el cerdo y San Antonio se acercaron a una selva a buscar algún tipo de fruto o tubérculo para comer. "¿Por qué se me aparecen los dioses de la memoria, y no Jesucristo, que debiera ser el verdadero?" exclamó San Antonio poniéndose de rodillas. El cerdo, que buscaba turbérculos, dejando buscar la fruta a San Antonio, por ser más alto, se acercó a escucharlo y preguntarle otra vez: "¿Qué pasa?"
"MIra". San Antonio señalaba, como cuentan las crónicas de San Atanasio, la copa de un árbol, con un largo leopardo acomodado a una cómoda rama.
"Vámonos de aquí", le daba a entender el cerdo con empujones para levantarlo.
"¿No te parece un excelente animal de compañía?" preguntaba a su cerdo, acerca del majestuoso leopardo, el santo. "¿Te parezco poco majestuoso yo?" dijo el cerdo, "no tengo manchas por todos lados, como él. Y además... además ese leopardo es... es otro demonio, muy maloliente y muy carnívoro, seguro." Lo dijo para ver si colaba, ya que la otra vez San Antonio había tomado por demonio al lobo.
"Ah, sí, querido cerdo, gracias por ayudarme a resistir a la tentación, vámonos..."
Menos mal que les dio tiempo a recoger una piña llena de piñones, y unas uvas tempraneras, que a pesar de que la Canícula no hacía sino empezar, ya estaban maduras. Pudo ser de milagro.

Cuando llegó el invierno, bajó del norte un artista egipcio que tenía como animal de compañía una osa casi salvaje, pero que él estaba domesticando. El santo se volvió a poner de rodillas. Muchos pensamientos le hacían sentir que estaba en un sueño. El artista egipcio adivinó que el santo era supersticioso y le ofreció un secreto de la osa a cambio de un poco de dinero. San Antonio dio unas monedillas. La osa le explicó que ella era la Osa Menor, o sea, la estrella que señala el Norte y alrededor de la que gira el eje de la Tierra. Que había venido a verlo para que él la bautizase y que así toda la Tierra fuese cristiana.
De pura emoción, San Antonio se desmayó. Más tarde, el buen cochino lo despertaba a lametazos. "Esa osa era probablemente el demonio de otra pesadilla", decía San Antonio despertándose. El cerdo no dijo nada. Era otro animal de compañía, como él, y se habían hecho amigos en poco tiempo. La osa le escribía desde el circo, unas veces en las tierras del Danubio, otras en la India, o aún en Roma.
Los discípulos de San Antonio eran ya algo numerosos, venían a escuchar el relato de sus tentaciones. La famosa tentación de la tumba, la del lobo, la del leopardo, que es el animal de Dioniso o Baco, y ahora lo de la Osa Menor.
Ese deseo de escuchar más tentaciones hizo que algunos discípulos, por prisa, ayudaran a producirlas. Como cuando metieron una serpiente en el dormitorio de San Antonio. Pero antes tuvo lugar la maravillosa y terrible aparición de un león, en nada prevista.
Es cierto que en la Tebaida, cerca de las fuentes del río Nilo, hay realmente leones. Pero este león no era en nada un león común. Un sonido como de trescientas guitarras lo acompañaba a cada gruñido. Los discípulos y el cerdo estaban como dormidos, porque el león se aproximaba muy despacio, con paso gimnástico y felino.
"¿Sabes que te puedo comer?" dijo el león. "No tengo miedo. Tú no eres un león como los otros", respondió San Antonio. "¿Sabes que soy el Rey de la Naturaleza?"
"Lo sé", respondió el santo mientras todos dormían, "pero yo no te estoy esperando a ti, sino al Rey del Cielo, que es Jesucristo. ¿Eres tú, acaso?" "No, no lo soy", dijo el león, ardiendo como una hoguera, y desapareciendo.
Estaba muy contento San Antonio de cómo había tenido lugar la tentación del león, y se puso a ordenar la cueva alegremente y luego se tumbó un rato a saborear su felicidad y pensar cómo iba a contarlo todo.
El cerdo veía a los discípulos más revoltosos muy atareados en el ventanuco de la cueva, pero no sabía qué estaban haciendo. Estaban metiendo la serpiente. Tenían preparado un texto para leer por una trompetilla, como si fuese la serpiente. "Soy la serpiente o Dragón que está por encima de la Osa Menor en el Cielo. Al lado de la estrella del Norte está el punto alrededor del que gira, no ya la Tierra, sino el Cosmos entero, el eje del mundo." El viejo ermitaño vio la serpiente, tuvo un escalofrío. Le hizo sitio en el camastro y se quedó quieto, meditando. Desde fuera de la cueva los discípulos escuchaban atentamente, a ver si decía alguna tontería.
Entonces, otra vez, y es bastante raro, estalló una tormenta con truenos, rayos de fuego, diluvio de mucha agua, una verdadera inundación. Se fueron todos en un barquichuelo, muy asustados. El cerdo entró en la cueva y vio a San Antonio con la serpiente, en medio de las aguas. La serpiente cogió al cerdo y al santo y los llevó por el oleaje sobre su lomo hasta un lugar seco.
"Cuando el discípulo está listo, el maestro llega", dice un verso del yoga, que San Antonio conocía, "¿ves, querido cerdo? Esos discípulos me han regalado, con sus bromas de ignorantes, y de irresponsables, la preciosa y salvadora serpiente de la Sabiduría. No tiene veneno, toda ella es larga y sinuosa como el camino del solitario, y en medio de las aguas está seca, o como la serpiente de Moisés, en medio del seco desierto hace correr el torrente de una fuente."

"¡Cómo se complace mi amo en sus visiones, y qué orgulloso está!", pensaba con una cierta melancolía nuestro querido cerdo. Iba con la cabeza gacha, olisqueando el suelo, y un escorpión del desierto le dio un picotazo con el aguijón de la cola y dos pellizcos con las pinzas. Ante tanto dolor que sentía, el cerdo se preguntaba de dónde podía salir tanta maldad, con sólo levantar una piedra.
Gritaba y tenía el morro hinchado por el veneno. San Antonio lo cuidó. Al fin y al cabo era su único amigo, así que le estuvo restregando hierbas curativas por los hocicos, para hacerle escupir el veneno. El cerdo lloraba y no quería que lo dejasen solo, necesitaba que su amo le hablase todo el rato. Así que San Antonio le estuvo contando la fundación de Roma, desde el origen de la dinastía de reyes romanos en la antiquísima ciudad de Troya, de la que habla Homero largamente en la Ilíada. Esa es una vieja leyenda que no toma en cuenta la existencia de los etruscos, que son los verdaderos antepasados de los romanos. Pero Virgilio, otro poeta, dice que un abuelo de Rómulo y Remo, los gemelos fundadores de Roma, era "el pío Eneas", y que venía de Troya. "¿Y qué tiene esto que ver con el escorpión?", parecía decir en sus lloros el cerdo.
"Ese escorpión se me hace a mí que a su manera es una suerte de demonio que habría venido a tentarte, o sea, picarte, a ti, como representante mío entre los seres pequeños. Y ten por seguro que es una alta representación de la maldad del mundo, y de su misterioso poder. Por eso te duele tanto. ¿Sabes que la ciudad de Roma, que domina tiránicamente todo el mundo, por las armas, y por otros medios más disimulados, como el espectáculo y la religión, ha escogido para fundar su poder, entre todos los signos del zodiaco, el signo del Escorpión? No te extrañe que los emperadores y los pontífices (o sea el Papa de Roma) sean en cierto sentido venenosos y lleguen a afectar, incluso en la soledad y el recogimiento del desierto, el hocico de un pobre cerdito inocente que no estaba pensando en nada, como tú, y que ahora se extraña grandemente de lo que encontró debajo de la piedra. Pero, ea, fíjate cómo ha bajado la inflamación con las hierbas y con la conversación."
"Es verdad, me siento mejor. Pero apunta bien en tus tentaciones este episodio, porque ha sido el peor de todos."

Estaban en lo alto de una montaña del desierto, donde los había llevado la mágica serpiente, y esperaban debajo de una acacia, que es un árbol de clima cálido, que hiciese menos calor para bajar a buscar el camino de la cueva. San Antonio canturreaba o rezaba mantras o poesías. La emoción de la montaña le hacía volar con el corazón. "Verdaderamente se nota que, ahora, está volando por medio del cielo, en su corazón, mi querido San Antonio, con esa mirada vagabunda mirando todo el horizonte", se decía el cerdo, que no podía desviar la vista de la cara ya un poco vieja del santo.
Efectivamente era una tentación o un apocalipsis lo que le pasaba por el corazón. Estaba en medio del aire, sostenido sobre las alturas por la fuerza del corazón. Entonces tomaba conciencia de que el aire, intermediario entre Dios y los hombres, estaba poblado como de genios al principio invisibles, y luego poco a poco reconocibles por su aspecto. Unos eran soldados del amor, otros lo eran del odio y el rencor eterno. Se estaba preparando una batalla y San Antonio, en medio del aire, era testigo de todo. Se le representa con unos demonios con cara de culo y brazos de saltamontes que le están tirando de la bata. Esta tentación y la de las mujeres son las más conocidas de San Antonio y se ven muchas variaciones según cada pintor. Los hay que aprobechan para dibujar en una especie de gran batalla todas las enfermedades conocidas, como si pudiese servir el cuadro así como una especie de mapa medicinal.
No sabemos decir si estaba todavía en el aire, porque todo pasaba debajo de la acacia, cuando tuvo la siguiente tentación, la del disco de plata y la masa de oro. Se puede resumir diciendo que estaba cansado de no tener nunca dinero, de vivir con lo puesto, y el pobre, en su imaginación, en vez de soñar con muchas monedas, soñaba con una sola, pero enorme. También era una representación de un espejo, porque la plata cuando está muy pulida refleja nuestra imagen. Y él estaba triste porque se veía vestido con el batín de ermitaño de toda la vida, mal peinado, con ojeras, y acompañado de un cerdito profundamente dormido en su siesta. Fue ver al cerdito lo que le enterneció el corazón y le hizo pensar en otra cosa. La masa de oro, más que deseo, le daba la sensación de que lo iba a aplastar, porque la perfección es inaguantable.
Así pues, ¿estaba en los aires, o sólo sentado debajo de la acacia? Porque la siguiente visión fue el mundo, y no es lo mismo verlo desde arriba que desde dentro. En todo caso, se lo figuraba como un pescador que lanza una red que enreda todo y que recoge para su barca todo lo que existe, sin que nada, o casi nada, se escape. Pero a la vez la red era de agua o de aire húmedo, y se lanzaba y se recogía una vez y otra vez, como una respiración presente en toda la realidad. El cerdo se estaba despertando y con gestos de insistencia le dijo: "Vamos a la cueva".
La diferencia entre San Antonio y Don Quijote, aunque los dos eran hombres sensibles a la belleza de las mujeres, es que Don Quijote había escogido como dama de sus pensamientos a Dulcinea. San Antonio no sabemos si le rezaba a la Virgen María, porque, a pesar de que ahora todos los católicos rezan el Ave María, en el siglo tercero o cuarto todavía predominaba la opinión de San Pablo, que le tenía algo de ojeriza, por ser mujer, y que en la epístola a los cristianos de Efeso, que es donde estaba exiliada María, me parece que muchas de las cosas desagradables que dice de las mujeres (sobre que tienen que estar tapadas y no maquillarse ni nada) son indirectas a María, que debía tener el carácter de una gran dama. Pero San Antonio, al contrario que San Pablo, seguramente quería mucho a todas las mujeres, además de a la madre de Cristo, porque si no no hubiese tenido la famosísima tentación de la mujer.
Vamos a ver, el cochinillo movía la cola de lo contento que estaba de ver a una chica guapa. Pero el asunto se convirtió en tentación por culpa de los discípulos, que habían vuelto, y que se inventaron un dispositivo para multiplicar la belleza y crear en nuestro querido San Antonio la alucinación de un ejército infinito de mujeres. Cuando esta mujer, interesada en conocer la vida de San Antonio, ya que estaba de paso por la Tebaida y ella también se interesaba en la mística, se acercaba a la cueva, los discípulos colocaron unos armarios con espejos a todo lo largo del camino. Eso multiplicaba la imagen de forma insoportable para el pobre viejo, que no estaba acostumbrado a ver tanto a la vez. Así que estuvo muy seco, muy tímido, y apuntó en su libro que ese día lo había pasado fatal. Hay hasta versiones budistas y chinas, que cuentan que para complacer al viejo santo la mujer se convirtió también en viejecita, y que a pesar de todo él seguía prefiriendo la soledad.
Luego San Atanasio cuenta otras tentaciones. No te preocupes, lector, no voy a dejar escapar ninguna que sea principal. Solamente decir que puede ser que la historia sea puramente fantástica, o que esconda algún secreto, ya que San Atanasio fue uno de los discípulos, el último, de San Antonio. Habla, parece ser, de un fauno, visión contraria a toda lógica, ya que es un hombre con patas de cabra. A lo mejor la imaginación de San Antonio era más viva que la nuestra. Seguidamente está el centauro, más conocido, pero que no tiene nada que ver con el cristianismo, y que San Antonio había podido ver en los frontones de los templos griegos. También es contrario a la lógica, porque es mitad caballo, mitad hombre. Puede ser que debamos en el futuro mezclarnos con los que son diferentes, y que nuestra lógica sea demasiado pequeña para un viejo como San Antonio. Se habla, también, de un muchacho negro. Mi opinión es que, muy probablemente, San Antonio lo adoptó, y que él heredó la cueva con los libros y el viejo cerdo, y fue organizando todo para hacer un museo o una ermita. Incluso sospecho que el muchacho negro es el propio San Atanasio, biógrafo de San Antonio, y último discípulo suyo.
La última tentación de San Antonio fue tener una estatua. Pero era contrario a los monumentos, le gustaban más las cosas sencillas. Y no obstante, de vez en cuando imaginaba estatuas, pensaba en las cosas, los dioses antiguos, el Dios nuevo, o él mismo en tanto santo, como si fueran estatuas que miramos y admiramos, y que en el fondo no significan nada, porque son de mármol o de bronce hueco. Hasta un troncho de sandía o una palabra se pueden considerar estatua, en la última filosofía mística que tuvo San Antonio. Estaba cansado, quizás, de escribir, de leer la Biblia y estudiar. El cerdito y su hijo adoptivo lo cuidaron mientras se moría, y le prometieron que sería famoso. Aunque más que estatuas, lo que sí existen son muchas pinturas góticas (y de Salvador Dalí alguna también) con San Antonio, como he dicho. La historia tal y como la he contado, con su cerdito, recuerda un poco el Quijote de Cervantes, que es una especie de segunda Biblia entre los españoles y que leemos varias veces todos en la vida. Pero como historia del Santo Antonio no creo que sea del gusto de los obispos españoles y del papa de Roma, ávidos, como el escorpión, de poder, que, como lo era al principio de su vida el santo, son bastante fanáticos, y les falta la imaginación y la fantasía del santo para dejar de serlo. La vida de San Antonio demuestra que ha habido a lo largo de la historia cristianos de otro tipo que el tipo que ellos nos quieren obligar a ser.

Manuel Montero

lundi 5 décembre 2011

la voix de Marchena




l'efficacité pornografique :


quand vous cherchez une clientèle féminine

au téléphone, ou en tant que poète, ou les deux

il vous faut connaissance des modernes et des classiques

mais il vous faut surtout de la lenteur

ce n'est pas un service à un jeune homme que vous offrez

mais à des femmes de tous âges, qu'il faut désangoisser

vous expliquez d'abord que votre jeu a des principes, sans blague,

vous arriverez même à parler de ce que vous ne savez pas

vous ne vous adonnerez jamais au pastiche,

même si vous connaissez personnellement les auteurs

vous direz aux femmes :

Mais dites-donc, chère Alexandra,

je sors les numéros que vous me donnez comme-ça,

au... hasard

ouf, que ça vous a pris du temps de me les dire,

mais le dernier vous en étiez décidée...

Vous y voilà bien représentée,

par la carte que j'ai mise de mon propre,

au hasard aussi, je vous garanti

:::vous savez, je sors les cartes

avec la main gauche si c'est pour une dame.

Et ça ne rate, quelqu'un va s'insinuer

vous vous marrez ? c'est votre mari ?

ah ! non ! j'ai tout faux, ce n'est pas la première fois que je fais ça,

et il n'y a que les jeunes qui devinent

revenons aux cartes, j'ai des choses à vous dire,

en revanche, que je n'ai dites jamais à une cliente

le Pape pour ennemi je crois qu'il faut le lire sur le plan

des idées, de votre profonde révolte contre l'autorité

je dis à toutes que la psychanalyse sauvage, tel définie par Laplanche

et Pontalis, reste ce qu'elle est, une sauvagerie

mais on en a des points de dialogue pour civiliser l'oracle

des ponts, je veux dire, malgré la simplicité des cartes

vous savez ? ici, pour que mon fils dorme

j'écris lumière éteinte, et les cartes je les vois à peine

avec ce qui revient de la bougie basse consommation du WC

avant j'avais des bougies en paraffine et sinon un bon Flexo

je parlais espagnol, avant, et j'avais un souci de précision,

sans prétention mais de l'ambition,

la coupe à gauche, et j'essayais toujours de conduire au bonheur

c'est pour cela qu'on me payait

et à présent

à présent vous êtes au centre

mais vous ne vous appelez pas Alexandra,

mais Catherine Crachat, et je vous connaît encore moins

je viens de lire dans le roman de Pierre Jean Jouve

au hasard, juste avant de vous tirer les cartes,

un passage dont je tache de me souvenir

et qui me rappelle ce que vous me dites

oui, c'est pas peu ce que vous dites

du moins au téléphone, un souhait d'une vie plus

silencieuse

plus douce, et en même temps

si vous permettez que je vous file

des choses entendues à mes collègues

avec d'autres clientes

en roucoulant la voix virilement, c'est à dire

des expressions toutes faites qui leur semblaient propres

tellement il fallait mélanger le ton aux sons derrière le fil

mais ce n'est pas le moment, je vous le dirai

à la fin

ou un peu avant

mon ami les disait à tout moment

il était pas athlétique, mais tonique

il pastichait avec des vraies larmes

il n'aimait pas d'être tombé si bas, mais la joie en même temps

était par dessus tout son aura médiocre et agonique

c'est ça, vous allez exploser

depuis je lui ai emprunté l'expression pour des poèmes

Mais dis-donc, elle a raccroché

j'aurai eu pour un bon moment de littérature

à déjouer l'épée

et trouver le charme du pendu,

c'est mon métier.

Je le fais en tant que poète

le tarot n'est nullement sacré

comme la drogue, ou un outil chirurgique

caramba, le sacré empêche le bonheur,

du moins, je crois, sauf le sacré bonheur lui-même.

Pour une fois qu'en ayant dit, vous êtes blonde,

j'ai bien deviné...

...

Théâtre d'odalisques


l'imbécile couronné



Poème dramatique espagnol

Manuel Montero

début d'écriture à Barcelone en 2002 et final Grenade 2003

déclamation spontanée en français par l'auteur

avec l'aide et mise en fine langue par

Marie-Agnès Michel


Théâtre d'odalisques à talons hauts.





L'ange rend visite chaque nuit à l'infirmière (Amina). L'acteur est le jeune époux de Despoina, et Amina lui prête de l'argent et proteste qu'il le dépense en disques.


Amina:

Madame s'est indignée
parce que j'ai pris la moitié du sucre.
C'était nécessaire pour mon envoûtement.
Ainsi finit un asservissement,
lectures chimiques, informations sauvages.

Ils pensent que puisqu'un jour
ils ont passé la main
ils possèdent plus que toi ou moi le droit
à leurs moments confortables,
à leurs honnêtes passe-temps.


Despoina:

Ce commencement, Amina, in media res
c'est très bien...
Mais notre cher public
peut croire que tu essaies
d'écrire une autre cérémonie des Bonnes de Genet.


Amina:

Je raconterai alors les infos.
Puisque nous avons
délibéré à propos de la façon de présenter
le fait-divers d'un attentat suicide peu réussi,
de la part d'une infirmière philistine, désespérément,
un jour où elle n'a pas été à son ONG.


Despoina:

Des poses plastiques, voici ce qui intéresse,
des intérieurs de harem,
le thème de la femme kamikaze,
même s'il semble que non,
offre beaucoup de possibilités.
Ce qui passionne l'auteur
c'est la théologie presque autant
que la politique.
La phrase en train de se faire,
tout comme en train de se faire baiser la séductrice.
Il nous a laissé des indications
qu'il s'agit d'un théâtre
d'odalisques
à talons hauts, qui l'intéresse
ce que d'un tableau vivant
a le théâtre. Ce qui lie
l'adolescent immortel et les tableaux
de Balthus
avec le dispositif extérieur d'Antonin Artaud, Peter Weiss...
leurs soulagements à la dernière minute et leurs agencements,
la complication que suppose pour nous
de placer un chat ici,
parce qu'elle est trop enfant,
celle qu'on voit.

Donc le chat ne pouvait pas manquer
à cet intérieur persan ou turc.
Ce que du tableau vivant
a la femme arabe.
Puisque tout son érotisme
ce sont des poses plastiques.


Amina:

Oh, chat,
contrepoint compliqué
tu indiques la vie privée,
je te caresse, sois samaritain, sacrifie ton miaulement abrahamite
dans le rituel divers, privé,
plus grec que gitan.
Retourne à tes affaires
que le café t'énerve
celui qu'avec du lait en rut
je t’immisce.

Il n'est pas pour toi le chanvre, ni le miel,
ceci te rendra chat
d'un autre côté, d'un autre ciel.


Despoina:

J'ai vu dans les films
que vues de derrière
offrent dans leur marche
les infirmières en Egypte,
où les choses sont authentiques,
de l'attrait, sur des talons, aigus.
Sur les courts couloirs à l'écoute
est celui qui est loin au parloir du téléphone.


Amina:

Oui, et toi aussi
jouons, pantalons pattes d'éléphant
reprisés,
cheveux noirs ou blonds,
teintés toujours avec maladresse
d'une rude coiffeuse
et des yeux comme notre chat excité.


Despoina:

Cannelle qui engourdit la capacité
de le maintenir, clou de girofle idem,
le calme doit s'absenter de l'esprit qui,
frotté, condescend en tout art.
Ainsi tu es chat, et la violence
t'ignore encore, la seule qui t'ait trouvé
est la paradoxale insomnie riche en rêves,
et t'épouvante juste une ombre
quand son absence de bruit est comme toi féline
et qui est mon mari.
Lui avec ample pupille
va jouir du savoir.


Amina:

Ton mari va venir?
Laisse-moi m'enduire
d'une essence parfumée et finir
les détails du visage.


Despoina:

Nul autre que mon amour
est ce qui dans l'art
constitue mon apport au martyr.


Amina:

Faisons mine qu'il vient
les poches vides. Des pointes
de ses doigts il les tire dehors,
les lèvres muettes, les yeux parlants,
surgit le nouveau marié
qui était là à nous observer.
Oh, je le vois entrer en tremblant,
comme un papillon il frissonne prêt à voler.
Tu ressembles à un Européen, malgré le désir et non le néant;
Vous devez m'instruire; bientôt place-toi
dans ton rôle, que je ne connais pas.



Despoina:

Le café se doit d'être partagé,
c'est comme un battant de cloche,
laiteux ou solitaire, caprin pour cela,
pas juste le chat, mais le martyr
s'intoxique, aussi, du sexe faible.


Amina:

Jusqu'aux heures de l'aurore
tu sembles souhaiter.


Despoina:

C'est comme quand des secrets lointains
de la Kalachnikov
et la machette de la prophétie doués,
s'ouvrent les luminaires de la milice. La violence rend le vice.
Et en plus l'infirmière
demande des choses,
elle étudie, elle reste,
dans une posture ouverte, sans écouter
le murmure du repos, et se pâme
sur les étoiles.
Celui que voici est un ange.


Le Mari:

J'ai lu beaucoup, des romans
qui racontent la fin du monde, au lycée.
J'ai étudié le rôle de l'ange.


Amina:

Les nuits passent et laissent
sur moi un comble d'obscurité qui m'incite
à le consommer. Les chambres
s'amplifient et se ramifient,
des plantes d'intérieur et des petites tables avec le thé
qui vient d'être servi. Les esprits du feu
battent le pavé, m'appellent
pour des soupers inespérés.
S'allume le journal télé
des bons philistins et des samaritains humains,
il faudrait tout dire,
dans des luttes solitaires
au dedans des toilettes
nourricières.


Le Mari:

Toute couche solitaire
est un œuf conjugal.


Amina:

Plus seule que Job
est l'infirmière sans même un chat
sur sa robe.


Le Mari:

Dire, quoi, je ne sais pas. Elles sont
fastidieuses les descriptions, aussi bien
l'examen et l'école, célestes,
nous les font toutes subir.
Comme un nœud
d'exténuation
les histoires du ciel
sont à éviter, et adviennent de pires choses.
Parcours géographiques, profus
en idéologie remplissent la vitrine
des personnes ennuyeuses;
le recensement de la Mort qu'est
l'Histoire ne se défait pas si facilement
ni avec du sucre de son goût putride.
Et quand même tels des cochons
les futurs policiers et gardiens de prison
s'illustrent avec de pareilles poubelles,
il n'y a pas de procréation au monde d'animaux plus immondes.
Ils prennent plaisir aux simulateurs et aux outillages
de tortures psychologiques, ils achètent
des couleurs exclusives pour ses soldats de plomb,
et les rangent enveloppés dans du papier hygiénique;
comme primeurs de vices à venir.
Je connais les explications
de la perversion de l'être humain,
je parle de sciences et je retrouve une enfant.
Ici sans frontières je viens
explorer le réel,
seul ton corps à la fin
pourrait être ma nouvelle.


Amina:

Donne-moi sans penser une info d'amour
que tu me dises un tantinet de vrai
des questions scolaires qui claires
jamais ne l'ont été
et qui me pèsent, et dans leur
futilité devant le monde
m'emplissent de pleurs. Étant donné
que jamais je n'appris une chose qui vaille
et que fatigue les froufrous sinistres des professeurs.

Professeurs qui tirent des balles en caoutchouc
et qui voyagent dans des voitures blindées (ils ont
tellement de choses à enseigner). Professeurs
qui décident de l'avenir,
il y en a qui prédisent comment la fille
décente doit se conduire,
il y a ceux qui ponctuent sans rien dire,
et ceux qui nous aident avec zèle à tirer la leçon
sur la tête de l'innocent.


Le Mari:

Il existe la main maladroite qui nous a faits,
et je le dis,
moi qui sans entraves ai fait des libations sur son visage heureux, maintenant.
L'ange subit les hauts et les bas, et se maudit
soi-même et Dieu dans ses messages.

Mon esprit d'ange cherche la concentration,
les tempes posées contre les genoux,
le corps noétique décontracté,
et bientôt je serai prêt
à la nouveauté des cieux.
Mais je veux te voir,
pour te raconter comment est le ciel,
en observant ton corps dans l'abandon du matelas.
Élève de toi-même
tu deviendras, je suis descendu à la ville
pour t'aimer et ne plus exister.

La nuit dans la lutte
des contraires, comme une musique
impudente et désaccordée, se poursuit.
Je n'ai plus le temps
d'encore te regarder, finit vite
à toi seule la conversation, adresse-toi
pour l'instant à l'horloge, moi je n'existe plus.


Despoina:

Et ainsi fut la première visitation, ou leçon,
infusion de la science de l'ange, comme un péché,
comme une rencontre non avouée.


Le Mari:

Suave est le néant
qui tout entier te revient, et comblé de détails.
Angoissé par le café
tu m'attends dans ta culotte noire,
dans ta soie qui laisse transparaître
des tétons peu ou beaucoup fréquentés,
inscrutables.
Le mal aura connu
et il ne sera plus mauvais, au troisième
moment, comme la liberté
le bien a existé dans la disposition de trouver son reflet
au moment initial.


Amina:

Je suis insatisfaite et dans un autre pays
avec mes amis aller à la discothèque.


Despoina:

Mais elle était jeune et son corps évocateur
elle se pliait proprement comme du linge propre.


Le Mari:

Tes métaphores, tout à l'heure apprises
dans la maison de l’Égyptienne,
sont comme des journaux rendus au kiosquier,
écoutons plutôt, Despoina,
ce que l'infirmière
connaît de la nouvelle ère.


Amina:

Je sais que tout est succédané,
peu de chose,
et je me sens sans ailes,
mais parfois le café dans ma tête
produit l'effet d'un aéroplane
et intoxiquée je suis enfin curative et je suis astre.
Dans ces moments je connais la Californie telle que
d'autres lieux saints et l'étoile même du matin m'informe
de l'harmonie de ma radio qui étincelle comme la lampe
de l'illuminé. La douce plante
me parle, et je suis avec l'Humanité.


Le Mari:


devenir grand, croître,
comprendre la tristesse
des autres. Ceux-là
sont ma mère et mes frères.


Amina:

Prends mon pied,
c'est comme un baiser récidiviste
aux mêmes névroses qui déjà existent,
une dose de rappel.


Le Mari:

Les larmes et les écumes
de l'extase s'échappent de toi,
et de mon corps imperceptible,
juste pour être plus libres,
comme des vaches perplexes
nous sommes hors la loi raisonnables,
jaspe et déraison musicale,
et seulement de cette manière l'Homme
qui existe chez la femme aurait pu
interpeller son Dieu et être tout ange.
La grande utopie est dessous, encore,
de tout prise immédiate de pouvoir. Aujourd'hui
je viens en rut et j'ai de ton con
une idée fixe, fulgurante. Laisse-moi
à genoux lui rendre hommage.


Amina:

Qu'elle ne me touche plus
ta langue de lumière, que soit faite
l'ombre.


Despoina:

Et de cette façon ils se disent adieu encore une nuit.


Amina:

Maintenant je raconterai comment mon père
me battait quand j'étais petite, et je deviendrai célèbre.


Le Mari:

Le projet d'être artiste
t'advient parmi plein de projets.


Amina:

Des bottines à talons,
qui répondent aux clichés,
noires, en cuir,
efficaces,
à fermeture dentelée
et d'une brillance mate, brillant
le cuir même.
Principalement, les bas,
murmurent le lycra d'être sur mes cuisses,
sur mes jambes le lycra hurle et les bas
sont noirs, ce sont des bas
de la Lune, de l'espace entre Mars
et l'infini vide des noires
galaxies, des implacables mathématiques
et les filles de Einstein,
provocatrices dans leur conception.
Châtain, blonde et élégante toison, là
ma tenue resta défaite,
non complète par surprise, méditée,
puisque l'on perçoit, dépeigné, le peu du pubis.
Ils disent que Moïse à mes pieds
jeta une pierre, et qu'elle
était la Synagogue, et la pierre
s'effondra, parce qu'elle était mixte.
Ils disent que le Christ à mes pieds
jeta une pierre, et elle
était l’Église qui était mixte et s'effondra.
Leurs oeuvres étaient mixtes parce que
le temps passe n'a pas connu l'Analgésie.
La pierre se représente dans mon corps
important
nourri de café et d'aspirines.

Qu'étais-je en train de faire
sinon être importante, à la plage
ou à travers des poèmes et dessins?
En chantant dans des fêtes de la Paix
j'étais comme isolée dans une bulle
réservée, inflexion de l'espace.
Quand le médecin dut m'écouter
il s'avéra que j'étais théologienne.
Je lui dirai que Jésus de Nazareth
avait les mêmes symptômes.
Que dans ma peinture le virus
d'Ingres est là puisqu'il y a aussi des femmes.
Cynique telle une odalisque,
étrange volonté et entrepôt de vérité, la femme,
solitude majestueuse.
Comme Delacroix ressent pareil les tigres
teigneux ou les lions autour du pot de fruit,
tenue qui ne macule la rue,
pâleur et noirceur en langoureux
embrassement, tissu en tension qui promet des jouissances.
Que je peux tirer les lignes sur une toiles,
que, comme un liniment appliqué au martyr, tétanisé
et assoiffé de femmes,
ainsi et dans l'oeil la mort de tant de fleurs
est prière qui ouvre le passage au vrai
de par sa lumière.
Que tout comme Giacometti je pense
et repense la figure pour
un autre ciel non mesurable, que
tout comme Morandi je prête mon oeil
à l'appel de ce qui est mort dans sa misère.
Que je délire, telle une occidentale,
que je travaille avec le corps,
que je représente le femme arabe,
que je transporte des matériaux, que j'occupe des espaces
comme universitaire.
Zao Wou Ki ou bien Soulages
laissent sur le tableau des taches
difficiles à comprendre
pour rester pensif.
C'est l'héritage de Giacometti,
l’École de Paris.
Dans les salles d'études je consulte
les meilleurs livres, et, ouvert,
le dictionnaire le plus cher a des annotations à moi.
Parfois de savoir lire je n'ai même pas besoin
pour être cultivée.


Le Mari:

Bûches des arbres intellectuels,
majesté de la matière, font
tes difficultés.


Amina:

Le médecin dira que je souffre
d'un trouble, et les couleurs
se feront une place autour de mes traits,
et je serai plus décidée, et seuls
à l'argent et à la célébrité je veux penser,
voyager dans des avions nudistes, manger de la fibre,
l'eau gazeuse, me préparer éternellement
pour y être,
fréquenter les groupes de personnes qui toutes nues
prennent des bains dans les grandes surfaces à pissotières
et bidets ouvragés en argent.
Je ferai des dessins privés de société,
portraits vivants comme s'ils étaient en plastique,
je demanderai aux grands leur grandeur,
ils me la donneront comme on donne un soupir, et je l'aurai
multiplicatoirement élevée en puissance.
Tout sera l'anxiété de la cigarette,
dans un univers caché, sans une autre
tristesse que la connaissance des suicides. Il s'agit
d'un travail en série qui demande
un salaire. Mais une série de cette sorte
est somptueusement stérile comme une semence
altérée. Ainsi je vais dessiner
et je vais écrire.
Existeront par ma faute les musées,
et personne ne saura ce qu'est l'Art.
Existeront les cauchemars
avec des électroménagers, impossible les angoras
comme des défauts de l'oeil la trouble réalité auront perdu,
tout très années quatre vingt pour toujours.
Existeront les musées et moi je les habiterai,
contrairement à leur morale aseptique.

Encore j'ai des plans auxquels la banque
doit faire confiance. Vampiresse de l'électricité
je serai comme une dépense démesurée et à rien
ne serviront mes raisons mes lunaisons
sinon le trouble de voir
soleil et lune en unité. De voir
l'éveil du jour, ignorer
l'immédiat. Mes frères
pourront être homosexuels, pourront se droguer:
je serai sacrée.


ACTE II

L'infirmière a un fils géant qui l'endoctrine en armes et intifada, l'acteur est le fiancé d'Amina; le fils viole la mère et lui demande qu'elle fasse éclater lemonde. Despoina est la docteur qui conseille de faire éclater la bombe dans un terrain vague, mais le fiancé d'Amina frappe et vexe son mari, et Despoina change son discours.


Despoina:

Les histoires sémites au théâtre
vainquent la répugnance à se mélanger
aux mythes des mystères
comme l'était pour eux Tammuz, mon mari
que nous appellerons par son autre prénom,
laissé de côté le magistère angélique
des sémites, et revenus nous-mêmes à la fête théâtrale
de ces odalisques droguées,
que le nome de l'homme que nous
faisons dieu par notre culte,
et qui de Vénus fut le premier fiancé,
malheureux, le pauvre, Adonis.

Dans un autre sketch que par économie
de moyens nous rendons simultané ici à côté
en plus de Mars, le fiancé
d'Amina, homicide,
est le fils de la Sagesse,
couche prématurée, et comme depuis avorté,
artificier du mauvais, dépourvu de sens
fils du savoir sans pouvoir l'être.
Fils du sang menstruel, archonte rouge,
le bébé de notre infirmière
dans ce qu'a de démesuré
la future chair à canon.


Homoncules:

De par les exigences du marché du travail,
et dans l'intérêt du profit,
le ministère de la génétique
a réduit la période de gestation
de la classe ouvrière.
Cette mesure diminue
actuellement notre stature,
comme des lapins nous accouchent les matrices tiers-mondistes,
sous le contrôle des spécialistes, et nous sommes
des homoncules, à basse consommation libidinale
nivelés les niveaux d'anxiété
par l'alchimie des anxiolytiques,
que nous achetons dans les pharmacies
humanitaires du fond monétaire,
à présent qu'on a réalisé
la société parfaite.


Le Fiancé:

Je me présente aussi.
Je suis géant de naissance,
les pourcentages génétiques
assignés par l'intelligence du terrorisme,
permettent un ratio de géants raisonnable.
En termes pratiques je suis un dieu,
nul autre ne connaissent les téléspectateurs,
je suis jaloux et terrible, je décapite
faisant à tables les délices
des mamans morbides, et des cousines
boulimiques, comme des hymnes s'élèvent en moi
les lettres des lecteurs. Je prends en charge
de punir le bicorne
Adonis, végétarien et drogué, indécis
avec les femmes, sans principes.


Amina:

Mon fils est comme un jouet
je le fais tourner en rond
je le touche là où il sonne
il me prend d'assaut par son baiser
automatique.
Son long pénis
se gonfle à l'hélium
et j'applique du lubrifiant sur le gland
pour qu'à l'intérieur de moi
il pénètre de force.
C'est un fils très mâle, comme un bouc
et macho, il aime bien le bricolage.
Je lui donne des leçons, puisque pour lui
je suis la Sagesse.


Le Fiancé:

Ouvre tes jambes, car au milieu
est la foufounette que je souhaite
transpercer.
A la classe moyenne lui déplaît
le sang, mais les exécutions
lui semblent bien, elle respecte les raisons
du terrorisme, elle est prête
à se sacrifier pour quelque chose de pas compliqué
comme peut l'être sa propre stupeur.
Ton con s'est dilaté,
et rebondit mouillé mon pénis avec la semence
d'un autre. Un martyr ne mérite pas une si mauvaise qualité, maman.
Maman je vais extirper de ta vie
tous les amants de ton passé.

Tu pourrais t'essuyer du moins.


Amina:

Je pense qu'il faut être pieux
pour pouvoir peindre des colombes
de l'amour de Dieu et de l'âme.
J'ai un projet pour un tableau,
pour un mural, ce sera une activité pacifiste,
avec les ados. Je veux être sainte,
être sainte me travaille, je suis seule
et c'est un bon moment.


Le Fiancé:

Quand j'aurai giclé dedans
toi toute ma semence, et que j'aurai
maudit mes ennemis ubiquistes,
quand j'aurai forcé ton cul,
et que pour étrenner
il ne leur reste aucun trou,
je mettrai une bombe dans ton linge pudique,
j'accablerai d'explosifs ton corps,
et cela va te rendre célèbre
et le regard de tous vers moi sera tourné.


Amina:

Observe comment je te reçois,
gémissante comme une chatte,
et prends pitié de mon corps de mère.

Le Fiancé:

Bientôt tu prendras connaissance qu'il n'y a pas
d'autre beauté que dans la bombe,
et tu vas mieux me connaître.


Despoina:

L'infirmière ne sait pas où aller,
je lui conseille qu'intelligente
elle abandonne sans qu'on s'en aperçoive
entre les pastèques la lutte armée.
Qu'avec l'aide d'un électricien
pacifique et courageux
le feu s'abandonne à lui-même, dans son orgie
de fumée qui s'accélère.
Mais elle déjà farcie,
comme de baisers, dans la mitraille,
se dirige vers la cité.


Le Mari:

En écoutant de la musique, caféine
tempérant mon angoisse à la rude table,
j'ai passé un moment de discussion, avant, avec un autre écrivain
et à présent j'écoute de la musique et je me souviens
de lui avoir dit que je cherche une voix
pour Mars, et les grognements nasaux
j'obtiens juste que mes mots ne peuvent
les mettre en ordre. Voici qu'on m'attend
à la porte et pendant que je ferme à clé
on me pousse et tout ressemble à une complainte
de marginal, mon visage d'agressé
demain viendra me le rappeler, seulement
une sorte d'euphorie
à la porte m'amène de l'infirmier.


Despoina:

La violence en soi procure l'accoutumance
tout comme l'aiguille souhaite qu'on désire
éternellement sa perspicacité.


Le Mari:
Modekate, un calmant injectable c'est tout
lobotomie renouvelée et vient se taire
la pie exclamatoire, et se taisent
toutes les voix de femmes dans les moteurs
et tout est organe de la fumée
des tanks, et les hourras
sans savoir à qui vocaliser.


Despoina:

Va donc, Amina, et qu'il explose
le monde. La mort nous donne
des leçons à présent très nécessaires
pour dormir au lit une nuit encore
du chemin incompréhensible
avancer davantage un petit bout.

Soutiens un peu au-dessus de ton nombril
l'interrupteur de la mort,
que le monde explose,
je ne discute pas les raisons
le monde est mûr pour l'explosion.
Ça fait partie du sourire
ça fait partie de la plante, fleurie,
du cocktail du psychiatrique, la houle
obscure.


Troisième acte : Discours posthume de l'infirmière. Double pénétration de Amina et apparition de la Madame, qui demande à l'ange et à Déméter qu'ils fassent un fils, après avoir pris congé de Amina.


Despoina:

À la fin le message n'est pas clair.
Comme vous verrez,
l'on pratiquera le sexe de manière
gratuite.
Sur la tombe de Amina
se masturbent des géants et des figures de carnaval.
Même l'on verra comment on la pénètre,
en momie langagière,
par devant et par derrière.
À présent, à travers les décombres
nous essayons d'arriver là où se trouve
l'espace qu'occupait auparavant Amina.
La dynamite était de puissance moyenne,
et l'endroit peu peuplé,
finalement ainsi que seulement
de blessures légères souffrirent certains.
Peu réussi comme attentat,
mais nous devons parler droits
de l'homme nous féliciter de ce qu'elle seule
est morte.


Amina:

J'aimais bien
les hauts talons
mais juste dans les occasions
de grand gala.


Despoina:

Épars, l'universel
cadavre semble la voix de la multitude,
il semble des guêpes et un amer
miel nous coupe la parole et
nous devons la ravaler une fois
sortis du poumon.
Je reprends les osselets qui furent
mon amie et je l'imagine
entière.
Et un chœur d'esprits géniaux
et un orchestre à hauts-parleurs
et avec ce swing que le désespoir
et les larmes ont.


Amina:

Toute nue trempée de lumière
tonifiée par mille soupirs
regarde-moi qui m'allume en paradis
je suis la parole qui émeut
le corps en rêve l'hypostase efficace,
parce que je me suis dépliée par la violence
et dans la poudre je me suis pourvue de sens
et j'ai le pressentiment que toute logique est insensée.
Penser la mort ou la violence sans l'aide
du corps.
Grandissent les idées comme des sensations
de panique et la beauté sale
apprend de l'être à tisser son rien.
Tout comme devant un spectacle
l'âme, de cabaret,
se laisse aller au feu spirituel
hallucine et vérifie
le compte de sa complétude.


Despoina:

Maintenant qu'elle est juste renommée
pourra l'infirmière des martyrs
par les anges être savourée.


Amina:

En hypostase de toute image
me percent les regards et les
corps font dans mes épines déperdition
de leur existence en sourdine
tout comme l'huître lâche son otage
de lumière et connaissance.


L'Ange:

Seule la tête
que la peau cache
co-éternelle et éternellement restante
des souvenirs et des fautes rythmiques.


Le Fiancé:

Seule la tête est noire,
disparate, macabre par excellence.


Amina et Despoina :

Le corps est lumière,
l'onde est corporelle et non pas l'ombre.


L'Ange:

Que l'obscène pâleur
des anglais flegmatiques.


Le Fiancé:

Tout beaux comme les manies
des femmes ils sont dans l'orange.


L'Ange:

Que le portefeuille
et les pierres tombales sans fond
des espagnols.


Le Fiancé:

Dans l'orange du mur j'écris
mon cœur défiant.


L'Ange:

Que les leçons de grec
en shorts et les paniers de basket en alarme,
la rhétorique de l'atome,
les moult connaissances.


Le Fiancé:

Vomissement dans le temple orangé
est le caviar de l'univers
et herbacée la gnose est sefira bon marché.


Amina et Despoina:

Goûtons de ce cocktail
de café et de cachets contre le mal de mer.


Le Fiancé:

Le côté gauche du cerveau
a certaines vertus, qu'il est cartésien
je ne dirai pas exactement
c'est hors sujet, nous pourrions
dire qu'il est plus iconique, nous pourrions
dire que là règne l'automatisme et la mathématique,
c'est celui qui fait bouger cela, la main droite. Il est
en tout cas plus paranoïaque, il s'excite
avec le café et les lignes
Raphaélites et exactes.
Notre société s'intéresse à l'enfant
gauche du cerveau, avec
sa main droite encore
innocente qui jette des pierres.
Notre société s'intéresse
à l'exploration en privé des vertus de l'autre côté.

Il est possible, cher cadavre
qu'on modifie la Loi pour admettre le portrait
en tant que source thérapeutique propre à la classe moyenne.
Suivre une nouvelle méthode, savoir la liberté dans le désert.
Des cellules premières à l'embryon
destinées, existent dans la morula,
et puis plus conscientes dans la blastula et la gastrula,
celles qui vont former la peau et les neurones.
Ce sont les mêmes que celles de l'épiderme
les cellules cérébrales, pour cela
l'on pourrait dire que comme une peau
l'âme peut s'étendre et tendre
tel un parchemin sur lequel écrire,
et sur lui est dessiné un plan, de toutes
les pensées et toutes les adresses.
Je veux à présent intégrer dans la Loi
la science cognitive, et connaître mieux la magie.
Versets cérébraux, demeures des génies.


Amina:

Mais, jeune prophète, sache
que dense et humide, et dans l'actualité
il explose et se disperse et qu'il est ruines
où viendront jouer les enfants à cache cache et les filles,
et infects les chats
feront là leur mystère et leur insomnie.


Le Fiancé:

Je dois aller à l'administration
pour te l'enfoncer dans le cul, mon diplôme
d'ange que je retirerai au guichet.


Le Mari:

Mes ailes ont pris un ton brun,
brun de fatigue et soif d'amour.
La matière de ces carrelages
reçoive ma colonne, qu'il me soit permis de demeurer
et jouir mon phallus érigé entretemps
accueilli par le vagin de la mémoire.


La Madame:

Après les laisser jusqu'à la fin
qu'ils terminent leurs cochonneries
je descends depuis ma chambre à coucher,
qui est à l'étage supérieur,
embijoutée de nouveaux matériaux,
disperser le troupeau, proclamer
que tout est oublié,
que je pardonne l'artiste, toujours
avec quelque pénitence,
comme par exemple exposer l'artificieuse
coiffe d'ange qui consiste en des miroirs,
en trouble circularité de son haleine.
La pomme pourrie, malgré qu'elle n'existe pas matériellement,
il faut la séparer du poste et recouvrir,
avec la censure du deuil, embuer,
son miroir consistant en violence.


Épilogue récité s'il y a des applaudissements :

Les Ronconi de passage auront fait
une des siennes, le plafond à l'exception des flammèches de chaux
ne serait pas tombé, quant à la troupe
d'étudiants qui aussi dans le dicton théâtral
auront fait des études,
eux en des cartes postales qui ne disent rien
auront été avec leur nom le théâtre vivant.