lundi 28 mars 2011

Note d'intention de Pierre Merejkowsky (transblog)


Portrait de Pierre Merejkowsky
Manuel Montero
huile sur toile, 2008


NOTE D'INTENTION GENERALE ET DEFINITIVE

contribution : Pierre Merejkowsky


Au Commencement, dans cet essai expérimental fictionnel, le puits de lumière illumine le bonnet bleu marine du prophète / performeur
Cette illumination mystique révèle à l'ensemble de l'humanité (du moins nous l'espérons) la part du Divin qui se confronte à la globalisation d'un monde en pleine mutation économique, technologique et, osons le syllogisme peut être prophétique, socialique.

Le prophète auto proclamé, son bonnet, et son long manteau chargé d'errances multiples est en effet humain, homme.

Il obéit à la règle du cycle immuable de la vie.
Le matin, il se lève
Le soir, il se couche
Et contrairement à ses collègues prophètes, la femme n'est pas l'ennemie charnelle.

Ce prophète agité et agissant ne s'enferme pas dans son quotidien qui définit l'état de son monde, et donc à ses yeux, l 'Etat du Monde
Par la seule force de son Verbe, il transcende la répétition des formules de son quotidien.
Le piano est sa voix deviennent Pensée et Acte.
Les portes fermées s'ouvrent, la rue de la consommation devient agora post - citoyenne, le producteur devient le grand organisateur de la manifestation happening, l'égérie devient source de vie.
Le militant découvre l'objectif de la réunion.
Le schéma répétitif du Nouveau Monde se trouve ainsi constitué.
Schéma qui à son tour est transcendé par son Verbe.
Le Prophète et, à travers lui l'humanité toute entière, procède à l'enfouissement dans la poubelle de tous ces actes non productifs en forme de Nouveau Monde, actes qui seront appelés pour les siècles des siècles à entrer dans le processus nécessaire et lucratif du retraitement et de la valorisation du déchet contribuant ainsi à engendrer à leur tour le cycle d'une nouvelle pensée, d'un Nouveau Monde.


Le cycle immuable de la vie et le couvercle de la poubelle se sont refermés.

La Poubelle est devenue Prophétie
Acte. Pensée
Personnage
Résurrection
Origine et Vie.


Le Monde est sauvé.

Je ne suis pas un nihiliste.

dimanche 27 mars 2011

miettes dans le congélateur


miettes dans le congélateur

...


Et j'aimerais dire quelque chose de compréhensible. J'aime me perdre, l'hérésie, l'aurore féminine, je peux parler. Je peux parler, c'est presque un miracle pitoyable et misérable, venir parler dans le noir. Atque cunctos in umbras micare.

Les Etats qui suivent la volonté de leurs citoyens n'ont pas besoin d'espions.

Mais l'on pourrait parler en démocratie d'anges ?

Qu'en serait-il de sa position si on savait qu'il n'a pas d'autorité sur ses invités anarchistes ?

Qu'en serait-il de ma position si je n'avais pas de position ? Juste des postures...

Yogini, tu es semblable au nuage qui descend apaiser la soif dans la pierre. Tu es bleue, bleu chair, sur une chaire de noyaux de cerises crachés de beauté. Tu es l'oxyde du couteau qui sépare en jour et en nuit. Tes yeux sont des poignards de Lucrèce, si tu louches, mais des serpents... ?

Est-ce que ça va passer ? Ce suicide virtuel qui est pire que la mort.

Je suis livré à la réalité, c'est ça qui fait de moi quelqu'un de lamentable.

J'appelle le gourou dans le feu de mon chandelier, chantant des berceuses tristes à la flamme.

Coupable d'avoir des pensées politiques, tu n'es plus philosophe, mais agitateur. Maffesoli, cela s'ouvre sur un scénario du Moine de Lewis. Puis une série de philosophes ecclésiaux qui se fondent aux outils d'un salon de l'Inquisition, et ils appellent ça culture, tandis que les gestes et les outils relèvent de la torture.

La publicité ne propose plus rien, elle annonce ce qu'on va subir.

Pas le choix, il faut jouir du Mal, si l'on ne veut être hors-jeu dans ce monde.

J'étais dans le péché, et c'était ma destinée éternelle.

Le démon qui cherche à embrasser sur la joue ne peut trahir que Jésus. Soit tranquille dans le péché, ta naissance précède l'Humanité.

La danse de la Mort a des fous rires, des amours, les fantômes des ancêtres sont dans ces squelettes qui nous tiennent la main et nous mènent au Réveillon, aux confetti de la Tour du Tarot de Marseille, à un mystère profond qui nous manquait.

La flamme que la yogini nous apporte avec urgence est notre courte vie.

Au zoo, à six ans, les lions, à douze et encore vingt ans, les primates, les macaques, à vingt ans passés, la femelle éléphant et son jeune mâle qui montre ses pensées.

J'ai accompli tellement de fois l'Oeuvre de Dieu que je suis fatigué, me disait mon démon.

Lorsqu'on a compris le merveilleux, l'on est prêt à disparaître.

...

ART IS SHOW ART IS ONLY EXTASY ART IS ONLY EMOTION: TATOO

ART IS SHOW ART IS ONLY EXTASY ART IS ONLY EMOTION: TATOO: "Discret mais tellement beau..."

samedi 26 mars 2011

Apocalypse à l'huile

Enfant et jeune fille (auto-visitation picturale)



peintures à l'huile grand format par Manuel Montero. Années 2006 et 2011.

Double Suzanne

vendredi 25 mars 2011

Trans-blog francophone : Marie-Agnès Michel

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Puisque ça ira


Ça ira, ça va aller, vous allez voir.
Ça ira.
C'est à cause du temps, les gens sont maussades, ils voient tout en noir quand le paysage se couvre de blanc ! Rien que ça, tiens, c'est pas un défaut de perspective? un problème de vision, une manipulation de l'esprit.
Mais qui?
Qui oriente mon esprit?
Personne si j'en crois le Libé des philosophes de jeudi. Le complot de quelques puissants contre la masse des faibles est une dangereuse illusion et wikitruc une bulle de savon soufflée par un irresponsable (possiblement violeur).

D'accord avec eux moi je sais que ça ira, à bas les manipulateurs qui disent « Halte! après on ne sait pas ce que ça donnera mais ce ne sera pas beau à voir ». Vive la philosophie.
Il fait froid l'hiver, chaud l'été. Amis de la sagesse prenez-en de la graine: il pleut en automne et au printemps. Les riches sont riches et les pauvres pauvres. La guerre sous toutes ses formes occupe le globe. Où est le problème ? le monde va comme il va. Philosophons.
Ce serait le contraire qui serait inquiétant, non?
Rien que d'y penser, à un monde différent, le pékin moyen en a des frissons d'angoisse. N'importe quoi pourvu que rien ne change. Que la neige continue de tomber l'hiver et les pauvres à crever de froid, au nom de quoi on chamboulerait tout? Parce que c'est vrai qu'« On n'a rien sans rien » et que « Les choses doivent être ce qu'elles sont ». Point.

Rien que de penser à un monde différent le pékin moyen se sent devenir tueur.
D'abord pourquoi ça devrait changer puisque ça ira?
Le chômage gagne comme un feu de paille qui deviendra feu de forêt, qui deviendra feu de cité et détruira Rome comme Londres, il gagne comme un enfoiré qui se la joue innocent des dégâts qu'il s'apprête à causer. Qu'il a déjà causé, mais sur la propriété des voisins, il n'a pas encore gagné la nôtre, enfin un peu quoi, une contagion de suicides ici ou là, une poignée de pères/mères fous qui trucident leur famille, des grèves, des manifestations, rien d'insurmontable ou d'anormal, on gère, on envoie les canadairs et on gère.

Le pékin moyen est un philosophe, il tue aussi bien que n'importe quel tueur. Sa cible favorite en temps de crise ce sont ceux qui lui disent : « C'est la cata ». Là il voit rouge. Moins que lorsque ses yeux seront irrités par le feu qui aura gagné partout mais comme il ne le sait pas encore s'il voit rouge c'est contre les prophètes de malheur.
Cet ami de la sagesse n'aime pas gaspiller sa salive inutilement. Il ne parle jamais pour ne rien dire et quand le bateau coule ne voit pas l'utilité de le crier dans les coursives. Il préfère alors, plutôt que des cris écorchant les oreilles, entendre les notes lénifiantes d'un orchestre en costume d'orchestre. Pas de tenue débraillée, quand le bateau coule, et certes pas pour les employés: le pékin moyen tient avant tout à sauver les apparences personnelles. Les femmes et les enfants on verra après.
Mais ça ira.


Le feu gagne, le bateau coule, ce ne sont que des mots.
Supers contents de jouer aux journalistes, les philosophes.
J'ai été voir leur nom à chaque fin d'article et lu attentivement toutes leurs activités ci-notées. Leurs titres, leurs postes, leurs ouvrages, leurs plus si affinités renvoyant à d'autres travaux d'autres philosophes morts ou vivants.
La philosophie est une passerelle entre les morts et les vivants, dixit Bibi, et le Libé des philosophes un pont entre deux Temps, celui de l'immédiat et celui de la réflexion posée, dixit un philosophe (à peu près).

La mort... la vie... et le journalisme
à quand le jour où les journalistes auront le droit de se lâcher dans un numéro. Vas-y coco, crache ta soupe Perso aujourd'hui.
On lit toute l'année ce qu'ils Doivent nous dire, ce serait quand même drôle d'avoir accès une fois par an à ce qu'ils ont Dans Leur Crâne.
Qu'ils prennent exemple sur les philosophes.

L'avantage de savoir que ça ira c'est que ça donne de la distance par rapport aux événements. Du coup, au lieu de gaspiller sa salive inutilement à émettre des sons discordants on peut produire du discours. Et c'est réellement passionnant le contenu d'un crâne de philosophe, pour commencer on y rencontre foultitude de gens intéressants, on se trouve entre gens de bonne compagnie et on le sait.

Même si à quoi je m'attendais? j'ai les boules.
Je m'attendais à un feu pare-feu attaquant de front lui, et non s'aplatissant devant l'autre sournois, celui qui n'est qu'une névrose généralisée. Puisque ça ira.
Un feu de l'esprit contre les esprits mauvais et merde à la réflexion posée.
Plus le temps, par ce temps, de continuer à faire joujou avec les beaux jouets du passé; où sont les hérauts du présent ? Philosophes de la baston des mots prêts à envisager sans frissons d'angoisse que les choses puissent changer pour le meilleur et non toujours plus pire.

On croit avoir atteint le fond? Attends, ça ira, ce sera tellement pire que ça ne pourra qu'aller mieux pour ceux qui seront encore là pour le dire.
Où sont les philosophes ? sur quel front universitaire classent-ils leurs papiers?
Franchement, s'il y en avait un/e, un/e seul/e capable de faire battre le sang de ses troupes d'intellos on le saurait, non? ils feraient du bruit, non? s'ils empoignaient les mots au lieu de les réciter (voire susurrer). De véritables disciples de la raison, ô amis de la sagesse, seraient actuellement en train d'éructer, s'ils existaient. Brandiraient leurs mots en poings sans pointillés à la face hideuse des esprits mauvais de ce temps.

Hideuse. Nous sommes les enfants d'un vingtième siècle hideux qui a engendré l'innommable, mais aucune importance, remontons avant, avançons après, nions Notre Présent. L'Hier dans l'Aujourd'hui. Les chiffres insensés auxquels nous nous sommes habitués comme à notre pain (ou riz ou pâtes) quotidiens. Ou hebdomadaires.
Continuons à nier qu'il y a comme un défaut dans la machine et philosophons; ça ira.
Un défaut si énorme, trou noir béant, que c'est même à se demander si le défaut lui-même n'est pas la machine. Qui broie et broie et continuera à broyer.
De la chair, des humains, des chiffres...


chiffres qui donneraient comme une envie de philosopher.
Drôle de boulot, soit dit en passant. Bien payé? Je n'ose pas demander à quoi ça sert? parce qu'à quoi ça sert je m'en doute, même si ce n'est pas dans le numéro de jeudi que j'en trouverai la preuve.

Un feu pare-feu pour brûler les déraisons d'un siècle qui n'a pas fini avec celui-ci. Un feu purificateur auquel les médecins de l'âme que devraient être, aussi, les philosophes – la bataille fait rage, toutes les volontés sont sollicitées et les réservistes rappelés au front – pourraient passer le scalpel de leurs mots.
Mais ouille, des mots-scalpels? et pourquoi pas des coupe-coupe tant qu'on y est ?
Oui, pourquoi pas tailler un chemin à la machette dans les broussailles de l'incompréhensible.
Pourquoi pas attaquer l'hydre à la lance s'il faut. À la kalach, au char d'assaut. Si on lui balançait des rafales de mots à têtes chercheuses, des bombes pas à retardement, à l'hydre, plutôt que de lui tresser des guirlandes, qui sait si elle ne mettrait pas genou à terre?
Au lieu de broyer et broyer et broiera encore.

Mais je m'égare, ça rira, ça rira demain. Quand on sera tous pendus à la lanterne, rira bien qui rira le dernier ? Pas sûr, certains pourraient trouver ardu d'assister à l'agonie des autres. Au combientième ils craqueront et demanderont à passer le suivant, au combientième ils iront tout seuls se pendre sans attendre leur tour dans la file?
Ouh là, je suis en train de me laisser déborder par le fatalisme ambiant moi, vite, force jaune, force bleue, force philosophie.


(auteure : Marie-Agnès Michel)

Le loup à la terrasse

Hercule dans l'actualité


Obama est un acquis pour l'Humanité du début de millénaire. Le mot d'ordre entre ce qu'on pourrait appeler le volkgeist mondial semble être : Liberté. Peu importe qui va suivre Obama, il inaugure une nature nouvelle chez les Terriens. Les tyrans, au long du premier siècle, devront progressivement se replier sur la Lune ou sur Mars. Et ils ont toutes les chances d'un nouvel échec. Mais combien de dommages n'allons-nous affronter dans cette mutation ? Est-ce que vraiment nous pouvons ignorer les fanatiques religieux, la bureaucratie dans tous ses émois, tellement de fantasmes qui nous ramènent à la destruction ?

La meilleure chose qu'on a le devoir de radicaliser est la recherche de la liberté d'expression, et le refus de son usage statistique, commercial, et bassement idéologique. Avec le recul des années, par rapport à la lecture du livre d'Umberto Eco qui l'a lancé dans le domaine de la sémiotique, faisant doublon en Italie pour Barthes, je me reconnais franchement en pleine connaissance de cause dans la position qu'il dénommait "apocalyptique". Ce qui revient à dire que le seul underground qu'on va trouver dans les musées de façon consécratrice est celui qui est domestiqué et fabriqué par la bourgeoisie. Autant dire qu'il n'y a pas plus de victoire partielle chez les artistes par rapport à l'institution, ou chez les écrivains par rapport au monde de l'édition fermé aux nouvelles idées de liberté, perdu dans des succédanés cette fois-ci même pas bourgeois, mais petit-bourgeois. La seule victoire est la destruction symbolique ou le renoncement.

Faut-il préciser que c'est de la bourgeoisie que se font entourer les nains-tyrans ? Qu'ils ne trouvent meilleur arrangement qu'avec elle ? Et que la petite bourgeoisie est la masse la plus facile à modeler à leur convenance ? Qu'est-ce que cela suppose pour l'Humanité ? Beaucoup de têtes à couper. La machine est lancée. Et quand je dis des têtes à couper je parle le langage des rêves, sur le plan du symbolique, comme l'affrontement patient d'une hydre. L'Humanité sera toujours parcourue de folie, le Mal est intrinsèque à la nature même de cet Humain, il ne faut pas manquer de penser que notre héros, notre Hercule, avec tous ses efforts, n'avance que vers la folie. Mais c'est notre destinée et il nous faut de la grandeur pour, chemin faisant, travailler, détruire les monstres de la folie existante... lecteurs, nous saurons toujours qu'Hercule, avec Sénèque, est aussi un personnage tragique, voué à la disgrâce, mais dont le souvenir devra être fortifiant, rassurant, émouvant. Le blason de la Junta de Andalucia, mon pays d'origine, est Hercule portant la peau d'un léopard, le condottiero, le señorito ou cacique andalou, et côtoyé par deux lions sollicites, la force duale de la Terre, puisqu'on les voit aussi à Madrid arçonnés au char de La Cibeles. Il nous montrent comment Ovide, le premier de tous les classiques, avait déjà les clés de la plus longue clairvoyance. Excusez la digression, mais en tant qu'andalou je ne peux manquer d'attirer votre attention sur le rôle que nous pouvons jouer avec notre mythologique flamenco, notre universel volkgeist dont il était question au début de mon texte, en relation a Obama, la Revolution Arabe et tout ce qui peut suivre.

Manuel Montero, 23 mars 2011.

Trans-blog francophone : Marie-Agnès Michel (3)

mon président


En 2012
si ce pays existe encore, n'a pas disparu submergé sous des flots de prédications fin du mondistes
sous un déluge de Marchés en déroute
sombré dans le marasme dépressionnaire
si ses structures même rouillées tiennent encore bon
qu'à son ossature restent suffisamment de rivets

en 2012 ou même avant
considérant comme c'est parti
ou plus exactement comme c'est kéblo
moi je voterai Jacques ATTALI

mouais

je sais, ça fait un choc, seulement j'ai cherché, croix de bois, croix de fer, parmi tous les groupes & groupuscules les plus à gauche déjantés, excès OK, programmes de oufs bienvenus, j'ai cherché
qu'ai-je trouvé?
nada
des bouffeurs de nez qui se bouffent que le leur qu'entre eux
cherchez pas à leur faire gober le vôtre, lécher, sucer, vos narines avides de politik
s'intéressent qu'aux leurs

il fut un temps où on s'amusait bien à faire la révolution rouge
on s'amusait sérieux, hein, entre les tombes des copains qu'on peut même pas fleurir vu qu'on a pas été informés s'ils sont cannés ou en train de tester de nouveaux moyens de les faire parler
et les vies clandestines
on s'amusait qu'entre soi parce qu'on n'avait pas le choix néanmoins on y pensait, alors, au reste du Monde, on le retapissait pour tous, alors

notez que je parle d'un temps que je n'ai pas pu connaître, et que la gauche pour moi n'était certes pas sa Majesté Mit'rand
les rois etc, les épris de soi qui tracent la nuit les plans de leur propre pyramide qui fera la nique aux Egyptiens, perso je les calcule même pas
gauche droite là c'est tout pareil idem MOI MOI MOI

je parle d'un temps que je n'ai pas pu connaître pour imaginer un temps que je ne connaîtrai peut-être pas !
c'est pour cela que je voterai Attali si on y arrive, en 2012
ou même avant, s'il faut ce qu'il faut et que ça reste kéblo

notez que je parle d'un homme que je ne connais pas, et qu'à tout prendre moi j'aurais choisi qu'on clone Lennon et qu'on l'intronise roi du monde
ou Elvis
ou Michael Jackson

paraît qu'un Bouddha s'est réincarné cet été m'a-t-on assuré, sauf que d'ici qu'il ait assez grandi pour désigner ses ministres du hochet ! Non, les clones on les fait pousser adultes déjà prêts à l'emploi, guitare à la main et tous ensemble la chansonnette (oups, je précise É-lec-tri-que la guitare, et pas

susurrée, la voix)

qu'on pousse ensemble un cri de guerre rock qu'on roll, slam, et technoïse l'avenir en attendant de sortir de Babylone
en attendant que la mer s'ouvre devant nous pour qu'on traverse au sec, un clone d'Elvis ou de Lennon je n'imagine pas mieux (longue vie à Johnny!)
du point de vue démocratique
qui consiste à tenir compte du goût de la majorité
parce qu'en matière de musique les miens sont moins... sont plus... mais bon, le punk est mort vive le punk, et la techno à donf je comprends que ça pourrait faire criser un gouvernement

sauf qu'il faut pas croire : il y en a un pacson qui n'aiment pas la musique et que ça énerve les Rossignols de nos Amours, ils ne seraient pas d'accord
même leur Beethoven seraient pas d'accord
chaque chose à sa place et le Président au gouvernement

on pourrait s'en passer, non? d'un Prés'
sûr qu'il y aurait moyen de voter qu'entre citoyens si on avait le temps de le mettre au point en attendant que le Bouddha ait suffisamment grandi pour baver les bonnes lois
puis je parle de choses dont je connais très peu
sûr qu'ILS s'y sont déjà attelés, les bons, les grands, les respectables de notre passé, à essayer de nous faire décider ensemble de nos droits sans avoir besoin d'une minerve qui nous maintienne la tête levée vers le roi ou le Prés'
sans succès, je dirais

ce pourquoi et conséquemment, en 2012 ou avant je voterai Attali
cet homme que je ne connais que par mails, et dont je précise illico que les miens sont du genre à ne pas donner envie de me connaître.
Du genre à critiquer tout ce qu'il écrit, par exemple.
Parce qu'il écrit beaucoup et que ça m'énerve, moi qui rame des heures pour deux lignes qui finiront erased le plus souvent.
Parce qu'il écrit sur tout, et que nous en France on aime bien quand les couteaux vont dans le tiroir à couteaux et les cuillères à café dans le tiroir à côté, au fond, derrière celles à soupe.
Parce qu'il écrit des trucs, vraiment, à se demander s'il se relit...
bref, pas sympas, mes mails
et laconiques, les siens
attendu qu'il répond à tous (je lui ai demandé) je comprends bien qu'un mot c'est déjà beau, mais niveau ego ça calme

toutefois et nonobstant
s'il FAUT un Prés'
autant qu'il ait des idées pour demain et pas un siège vissé au sol de ses privilèges
verrouillé sur un passé qui permet tout à ceux d'en haut
et même plus de cirque Maximus pour ceux d'en bas où se relaxer en regardant des chrétiens se faire bouffer en live
à la TV c'est quand même pas pareil

toutefois et nonobstant
s'il faut un président autant qu'il ait voyagé

vraiment voyagé
pas le cul vissé au siège vissé de ses privilèges
qu'il ait vécu ailleurs
et autant qu'il parle Anglais et même celui des banques, tant qu'à y être, au sommet

ah yes, il y en a un autre qui aurait le profil de la ligne précédente mais je le trouve moins marrant (n'a pas écrit de science-fiction, lui, sans parler des ouvrages érotico-mystico) et limité, question idées autres que celles de sa promo
pas rigolo, déjà coincé
déjà trop Prés' à mon goût

s'il en faut un autant qu'il soit rompu au jeu des médias depuis si longtemps que ça ne lui fasse plus chaud ni froid sa tronche à la Une, et qu'il s'y soit rompu de telle façon qu'il ne menace pas de guillotiner le moindre journaliste qui s'aviserait de le critiquer
(d'ailleurs cet homme que je ne connais pas supporte fort bien les critiques, si tant est que je puisse en juger par ses « merci » réponse usuelle aux miennes, mais ça ressemble à de l'humour, non?)

et ouais, Mon Président devrait me faire rire autrement qu'en rictus
devrait me faire rêver à demain quitte à m'énerver sur les moyens
quitte à ce qu'on en discute en « commissions » (il aime assez les commissions, vous avez remarqué? sympa, l'étymologie du mot)
devrait savoir écrire parce que je suis française ET écrivain
(mais pas ses Mémoires, ça je le case avec les Pyramides)

devrait avoir arpenté les sales allées du pouvoir sans que ça se voit trop sur sa gueule
qu'il ait une gueule d'homme en bonne santé, non ces yeux torves qu'on voit partout en ce moment, jeunes comme vieux, pas cet air de faux cul faux frère faux jeton qu'on voit partout en ce moment. C'est important, la santé. Un homme qui a l'air sain est soit le pire des enculés soit un qui a la conscience tranquille.
Que Mon Président ait la conscience tranquille, bon sommeil et bonne digestion, j'y tiens.

Voilà, c'est dit, en 2012 ou avant je voterai Attali parce qu'il a l'air en Bonne Santé.
Oh Yeah.


(auteure : Marie-Agnès Michel)

Portrait M.-A. Michel au crayon couleur

Trans-blog francophone : Marie-Agnès Michel (2)

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allez, encore une fois pour le plaisir : Amis grévistes
qui ne le serez sans doute plus lorsque vous aurez lu, si tant est qu'entre les piquets et les conciliabules échauffants, et à supposer que vous me lisiez, vous en ayez le temps ou l'envie – enfin, grévistes vous semblez partis pour le durer un peu mais, amis...

emportée par votre fougue je n'ai entendu de vos protestations/revendications/colère que la musique

de vos pas foulant le pavé (ok, c'était pour l'image : le bitume)
à l'unisson de vos gorges d'où montait le chant de la rébellion contre les injustices
contre L'Injuste qui vous est fait, cependant, quid de celui que vous faites subir?

l'injuste des gamins comme mes neveux, de braves petits gars croyez-m'en, durs à la tâche et tendres de partout, des minots qui me boufferaient la soupe sur la tête s'ils ne préféraient se pencher pour me biser la joue
durs au travail d'apprendre, mes neveux, seraient rudement fiers les ceux/celles qui ont lutté pour l'école pour tous, à l'époque où savoir lire et écrire ce n'était pas rien - en même temps paraît qu'on n'apprend même plus ça, aux bahuts spécials Dahus

l'aîné est en fac de biologie (à l'époque où on mourait sabré pour l'école pour tous, la fac on n'en rêvait même pas), le cadet passera son bac cette année
si vous le voulez bien

si les bus&métros fonctionnent afin qu'ils puissent aller apprendre
si les profs y sont et non dans la rue ou/et à la permanence
si vous le voulez bien
ceux qui ont cahin-caha fini d'apprendre, qui travaillent bon an mal an
iront au boulot
et non ramer à prendre froid et essayer d'expliquer au patron ou/et au pôle emploi pourquoi, non, ils n'y étaient pas et vont perdre leurs droits
droit de quoi
si vous leur coupez tout?
et leur forfait mobile un mois comme celui-ci bouffé en deux jours parce que vous en faites quoi, de leurs gosses? dites-leur, hein, si vous avez une idée, eux ils sont dépassés.

Amis grévistes comprenez-moi, la grève je suis pour, c'est comme l'avortement, ça ne se discute même pas
toutefois, au nom du droit à l'avortement ai-je celui d'exiger que toute une chacune illico avorte presto sur mon champ de bataille ?
un beau tas de fœtus qui ferait sûr avancer le schmilblick
une grève forcée du ventre au nom des enfants à venir (si les chirurgiens opérant en série n'ont pas trop massacré les ovaires de ma guerre).



Entre nous, manqueriez-vous pas un peu d'imagination?
ET d'ambition?

Vous protestez contre des mesures iniques en attendant de ce même inique gouvernement, quoi, au juste? que Sarkoland se transforme, magie-magie, en un jardin d'égalité&fraternité?
ouaf, ouaf, oh, les gars, vous regarderiez pas un peu trop la tv?
ou pas assez, d'ailleurs
ou bref, pas les bonnes chaînes.
Ok, sont toutes inféodées, on zappe la tv. Mais les journaux, vous les lisez?
France pays de la Liberté d'expression.
France douce France.

Moi je suis née en Afrique et mes ancêtres Gaulois étaient beaucoup plus blonds que moi, mais je parle leur langue, douce langue maternelle, qui servit à écrire ces lois pour lesquelles maintenant autant qu'hier?
mais moins que demain
il FAUT SE BATTRE afin qu'elles soient respectées, d'abord, appliquées surtout.

At-ten-tion, se battre contre QUI?

Votre voisin de palier et ses problèmes de dents?
Votre cousine germaine qui a mal aux genoux?
Votre fils adoré même s'il vous snobe ces derniers temps?

Ou contre l'Ennemi? le porteur d'injustice à l'étendard d'argent sale sur fond de sable pétrolifère.
Contre un gouvernement qui ferait rire si ce n'était à chialer, et qui fait rire en fait, et ça colle mal au ventre. File la chiasse.
Contre les temps à venir, amis, il faudra être plus fort que le petit con d'en bas qui tape sur les plus petits et chiale quand les grands se pointent – à cette réserve près qu'il n'y a pas de Grands dans ce gouvernement. Que je sache.

Imagination. Ambition.

Bloquez l'Elysée mais laissez votre voisin aller taffer et mes neveux apprendre.
Coupez l'électricité seulement chez ceux qui iront dormir au Ritz etc, ou déménageront temporairement dans une résidence secondaire. Ne vous inquiétez pas, ça les fera chier aussi malgré qu'eux disposent de Plans B, C etc.

Les jeunes qui brûlent des voitures ne brûleront ni une Jaguar ni une Mercedes encore moins une Ferrari: Respect.
Ils feront cramer celle de leur voisin de palier, le vieux con qui se plaint toujours de ses dents, ou de leur cousine germaine, à laquelle ils n'adressent plus la parole depuis des années alors ça lui fera les pieds, à celle-là.

Bloquez les aéroports tout en laissant passer les Païs, ceux qui vont voir la famille, là-bas au
second pays.
Idem les gares. Interdites aux businessmen (à moins qu'ils aient des papiers prouvant leur utilité).
Les écoles? vous tenez Vraiment à protester contre le système scolaire actuel?
Bah, il ne vous vient pas quelques noms en tête d'assez privées pour assez riches pour se débrouiller autrement ? De la maternelle (au pire ils resteront avec leur nounou) à HEC (à moins qu'ils aient des papiers prouvant leur mérite) on devrait pouvoir faire.

Les banques. Merde. Dans les banques il y a bien des gens qui travaillent ? l'argent tourne, pourquoi pas, mais ces gens, ils n'ont pas une idée, eux, de la saleté qui leur colle aux doigts ? sont les mieux placés pour savoir comment la nettoyer, me semble, ces gens qui habitent peut-être en face de chez moi.
Mieux payés mais pas tant plus qu'un écrivain marginal. Au prix de la liberté, s'entend.
Et pas en grève, eux.

Allez les délivrer !
Tirez-les de derrière leurs guichets, que vous décorerez de la guirlande traînée depuis le matin.
Déguisez-les, déguisons-nous, dansons la carmagnole et plantons des arbres de la liberté.
(Par contre, niveau calendrier, c'était super beau, pluviose, novembriose etc, mais perso je trouverais un peu compliqué de changer vu que déjà je compte toujours en francs).

Imagination. Ambition. Palpitations d'égalité&fraternité gorges à l'unisson, la musique de vos pas,
ensemble ou seuls, ceux qui boitent, ceux qui roulent, clopinent, sautillent, avancent gaillardement, roulent du cul, se tortillent...

(auteure : Marie-Agnès Michel)

Trans-blog francophone : Marie-Agnès Michel

dont voici le premier texte :


2012

c'est quand, ça?




Moi, en 2012...

shit, je commence tout schuss, début accrocheur, pensées filantes
et puis
pétard mouillé
moi en 2012
Allo papa, bobo d'avance & peur beaucoup
(papa a jadis trouvé la rédemption dans l'alcool, c'est toujours réconfortant de l'appeler, lui il minimise d'office les trucs qui se passent dans le monde vu que la France tient dans sa bouteille - accroche-toi Spino, là t'as de la pure équation ! )

Foireux, le coup de fil à papa, même lui qui se tape une frousse pour sa conso perso
le 50/50, déjà fait
Joker?
ah non, ya pas?
Koi Komment pas de joker mon Kommandant?

calmos, reprenons
Moi, en 2012...

putain, j'y arrive pas, c'est quand, ça ?
au bout de combien de grèves plus de faim?
Fin? au bout de combien de cris la fin

la faim de tout, des petites chaussettes chaudes pour la cadette
les à bouclettes roses en rayon chez Tati
pas chères, vraiment, mais l'aîné a besoin de cahiers

faim d'un film ce soir, si la tv est encore à nous
tu préfères ton émission de bouse? OK, mais tu me laisses les infos-sport après

faim de draps bonne tenue au lavage
d'un peignoir pour après la douche
ou pour traîner, le dimanche
faim de dimanches

d'entrer sans honte dans n'importe quel magasin, même chez Chanel si je veux, juste pour regarder, pourquoi pas, dis, pourquoi pas ? j'ai pas le droit ? c'est pas Français, Chanel ? faut franchir une frontière pour entrer ? faut un passeport de riche ?


tu veux savoir le pire ?
sont tous pareils
si, si, TOUS
gratte par ci, gratte par là, être au gouvernement c'est la super gratte où tu gagnes à tous les coups
pendant que tu raques pauv'con ton loto eux ils touchent le jackpot
PMU ? c'est sur leurs chevaux que tu mises, pas un cent perdu

la sueur de tes rêves lave plus blanc leurs petites saloperies

faim de sa main & la mienne
libres paume à paume

faim de non-peurs
oh ces peurs de chez PEUR
qui tissent leur toile mauvaise entre les peaux nues
et aucune goutte de rosée

faim de jardins ouverts la nuit à tous même aux femmes et aux keufs

d'être chez nous chez nous

de payer le juste prix pas que sur écran
d'être payé le juste prix pas qu'en mots dévalués chaque année

faim de mots du genre à leur apprendre
à ceux qui grattent ci là la sueur de nos rêves
à leur apprendre le Français.


écrit sur fond de rumeur populaire : Salut! j'ai bien aimé les cornes de brume... à la prochaine?


(auteure : Marie-Agnès Michel)


*

mardi 15 mars 2011

petit soir


Tu dors, la lampe allumée, tendue vers mon côté, empiétant avec un souffle sensuel mon oreiller. Ce fut à la sieste que je t'ai tendue ma place, profitant moi-même d'une place qui a le privilège de tes formes, de ta peau, de notre sperme. J'écris sur l'écran ensorcelé des vérités qui me sont soustraites. J'écoute à moi seul des synthèses de vitesse, d'autres paroles en strophes, des pizzicati électriques, les lettres à elles seules sont pour l'écran cacophonies. Je fume du tabac roulé, par tes mains, en petites et minces cigarettes. Une fumée de cafard occupe la chambre. Nous sommes deux gitans, deux homosexuels, deux nègres, deux prostitués. La fiction, à l'encre de vipère, nous a rendu coupables, nous sommes des amoureux. Je pense aux prisonniers grecs qui ont défié le pouvoir. Comment la rose peut-elle être dans la rose ? Au cimetière, sur des bustes de bronze et de pluie, la rose a ses morts, sa liberté, sa propre décadence.

La force de l'étoile noire, prie le grec sans autre dieu que la terre. Nous avons acheté ensemble le Dionysos de Walter Otto. La personnalité appartient aux forts, même délicate, à tendre les branches tendres du rosier, pour tresser les pleurs de perse du feu qui parcourt les toiles d'araignée. Vive la littérature !!! Le souvenir de l'art fait mal, et il n'y a que toi et moi, et la présence de fumée, qui vivrons dans la mémoire. Et aussi cette autre réflexion d'un être cher, sur la façon et les raisons des trompettes, et de leur sourdine de mousse blanche.

La Mode-Para tí

texte (pathologique ?)


J'ai pu paraître ferme et convaincu au téléphone. Je sais pas. Les gens qui veulent nous donner des leçons ne sont que des morts. Je suis crevé jusqu'à l'agonie. Très laid, le psychiatre que j'ai rencontré. C'est la laideur qui me fiche l'angoisse, je peux à peine respirer. Si j'avais de l'humour je te dirais que tu me fasses un bouche à bouche. Mais je ne ris même pas de mon idée. Je me sens une filasse d'un mécanisme qu'on peut abandonner sur la route, dès qu'on essuie la poisse. On ne peut garder la douceur de l'amie pour toujours dans une boîte. Quitte à collectionner les amies épinglées comme des papillons sur les vitrines du narcissisme. Et la mort vient nous réveiller de la narcose du narcisse avec la surprise d'un cauchemar. Mon grand-père était tailleur, de pierre et de costumes, successivement, ce qui est troublant. En quoi peut rassembler le marteau aux ciseaux. C'est ça un ancêtre pour moi. Quelque chose d'inépuisable. Et toi, tigresse... tu es l'esprit, la seule lumière sous la brume d'un lieu qui regorge de torture et de misère. La façon dont tu tiens le souffle, dont tu souffres, dont tu ris de ce rire qu'on vient de soutirer des mamelles de la louve capitoline, des raisins écrasés par la main ou le pied, qui pleurent de bonheur un jus conspirateur et léger, du lait, du vin, de l'eau. Il se peut qu'être vivant ressemble à la soif, il n'y a qu'au mort que rien ne peut manquer. Un jour je serai mort, et d'être vivant sera chez moi une sécrète présomption. Je serai comme les autres, mais pour quoi faire, je sollicite, j'autorise, je vous serre la main en passant, comme un pape dans son cercueil se relève pour bénir et péter, couvert des miasmes de ses nonnes...

dimanche 13 mars 2011

miettes d'une espèce de madeleine



Proust avait raison d’écrire, les petit-bourgeois français ont tort de le lire. Point.

Non pas point : ils suivent leur nature petit-bourgeoise en lisant le susdit Proust.

Bref, déjà que ça commence à me fatiguer d’entendre dire chez le meilleur de la société que chacun est en train de relire le Capital, alors que mes soi-disant potes "se mettent à lire" Proust, les gars, je vous vomis dessus, foutre de Dieu, où est-ce que je suis tombé ??? Je vais vous le faire avaler, volume après volume, sans sauce.

Qu’on lise Proust avec discrétion, messieurs les suraigus. La seule bonne chose de Proust, à ce que je connais, c’est Ornella Muti. POINT

En société, sachez-le, on ne dit pas "je lis Proust", mais on le cite en tête à tête.

Un mégot comme les autres, dis-je. Et puis un autre moi fume son... Et puis l’aristocratie de l’esprit est une affaire de marginaux, tu trouves pas ?

Ah, Donna Giovanna, la sorella de Don Giovanni !

No dear, I’ve choosen very soon not to read Proust, but to go further than middle French. I’m for fake readers of Proust, or for neo-proustian people, indeed.


un mégot

pour les aristos

du cerveau

mais pas n’importe lequel

un bagué :

cendres et or

(Marie-Agnès Michel)


S’ils parlent à la radio, ou dans le programme du Centre Pompidou, de quelque chose dont j’arrive à me dire "ça m’intéresse", je me préoccupe tout de suite de vérifier si quelque chose ne va pas chez moi.

(...)

.

samedi 12 mars 2011

Durenka de Luna

magia negra


...

...

La magia negra es practicada por la iglesia española y más ahora con un payaso por Papa. Pero los propios socialistas españoles son cerdos satánicos. De ellos ha aprendido Sarkozy el cinismo y la cara dura. Quizás tenga la viveza de mi escritura y pintura algo que está en el aire del tiempo. El secreto acompaña al crimen tanto como al amor puro. Secreto es que de los escritores españoles, salvo Umbral, ninguno fue al entierro de Cela, un Nobel español y un hombre despierto. Secreto es el sadismo ejercido por la derecha francesa y su admistracion de lobeznos sobre las prostitutas y sobre los gitanos. Secreto es que la propia neonazi francesa Marine Le Pen se ha espabilado con algo que le han dado.

En cambio, qué inocencia más irritante la de Obama, nudo simbólico de la Revolución Arabe que podría salvar el pellejo a media humanidad, o a toda. Hard y humano, nunca glauco, así quiero ser yo también.

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SECCION FEMENINA


...

SECCION FEMENINA

Queridos españoles que venis a parar a este texto :

No sé por qué siento que a mi generación le estoy dando un toque que no sé si va a pillar, y que a los que son nuevos les tengo que aconsejar que se empapen libros como Crítica de la Razón Cínica, de Slotterdijk, los manifiestos de la Internacional Situacionista, desde los años 50, pasando por el 68, hasta los 70 donde se diluye en el polvo de la vida, sobre todo los últimos, cuando empieza la lucha armada en Italia, Alemania e incluso Francia (la de los nacionalistas vascos de ETA y catalanes de Terra Lliure, los subnormales de Córcega, etc. es una penosa demostración de lo contrario de una lucha armada o acción directa, y no es sino: creación de mafia y fascismo disfrazado de marxismo iletrado). Esto me parece el Abc político de cualquier artista moderno e independiente, que sea poeta o pintor. Ir a los toros y estar por los anarquistas griegos, aprender del cáñamo, como Valle-Inclán. La acción directa como ética, liberada de la estadística y del marketing ideológico. Yo necesito verlo así para atreverme a pintar una mujer desnuda.

Porque a lo que voy es a la condición de metafeminismo de los corolarios teóricos de mi trabajo de pintor a medio camino entre la modernidad y el clasicismo virulento y provocador (la una y el otro redundan cuando se pinta retrato del natural, sin fotografía, o desnudo, caligramas, collages, tinta china alusiva a la China religiosa). Nulos en Arte, por cierto, qué gente más grande son para mí los americanos y los chinos, hasta los rusos con su indignidad tienen algo que confabula una leyenda. Eso último por lo menos lo ven los españoles, aunque sea en el burdel si te pones, hasta un periodista como Félix de Azúa tiene suficiente de filósofo para presentir ese tipo de cosas, pero los franceses ni se enteran. El arte va apareciendo alrededor de Italia, siempre, acercándose a Italia desde Francia, España, Rumanía (gitanos y pensadores), Inglaterra, Alemania, Egipto piramidal, Israel... Pero cuando piensas que los chinos, si quisieran, podrían crear una enorme democracia y de paso remangarse y meterles mano a los criminales talibanes... A ello quería llegar con mi metafeminismo. Piensen ustedes que Italia, si uno quiere de lo bueno, se concentra en un sólo punto, la Venecia de Visconti, y dentro Ticiano y Carlos Saura, mi Sancta Sanctorum.

Para los nuevos, el título Sección Femenina hace alusión a la siniestra institución franquista de la Falange Española, durante la dictadura.

Vamos, que para hablar de estilo poético, estoy experimentando con la toxicidad del texto.

Bueno, ¿ven ustedes lo que pasa con la sección femenina?

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jeudi 10 mars 2011

ivresse en Europe


*

l’ivresse ne serait qu’un art

commençant par le charbon austère

et dont la vieillesse est la somme


*

Naked inside


La virago est tellement vague

quand on lit des manifestes d’adolescence

replié sur le canapé, au lit jadis

les idées se dénomment femmes

mais des femmes invraisemblables à l’approche

la virago en est une. La parole de l’homme

est la source du bien et du mal, selon Plutarque.


...

mercredi 9 mars 2011

hommage improvisé aux anarchistes grecs

Camille et l'esprit, huile sur lin, 2008
Collection Hakima Lebbar



qu’on passe notre temps à faire sauter le diable à la poêle
qu’il saute, qu’il saute
les humains n’ont pas besoin de lui
pour
inventer l’enfer

(Marie-Agnès Michel)


je m’accroche à ces quatre vers

tellement le mal est la source de toutes

les théories, les rhétoriques, les répliques

que je chante à voix basse

en train de frire l’oeuf noir

messianique de la chauve-souris

mais

s’y a

nique

as-tu vu passer le saint esprit ?

de jeunes d’à peine vingt ans emprisonnés à vie

par inconscience et désespoir

la Grèce de justice et vase

(inconscience et jeunesse dans l’ambiance)

écrit des lettres de lutte, des ourses

(philosophie,

la morte sourit)

dans le journal nocturne

les faibles étoiles soient nos reliques

elles sont en prison, pendues

la neige de leur éclat font

le mal son voile suspend

nous les perdons de vue, Bucéphale râle sur elles

dans le ciel du grabat de la profonde pension

les étoiles

se nourrissent des selles cosmiques de l’anus du juge

Satan croustillant, Hercule à la poêle dégèle l’urne

les quelques cendres qui sont dues

message pigeon déluge

***

mardi 8 mars 2011

aperitivos number one

...
¿Por qué en el Día Internacional de la Mujer en Francia nadie se interroga a propósito de la situación de las prostitutas? Porque desde que gobierna la UMP oficialmente está prohibida y todos los que se involucran son delincuentes que van a la cárcel. Eso quiere decir que están indefensas frente a la demanda del mercado negro que supone la prohibición. Se difunde, entre las élites (intelectuales en la fase test, a continuación tan sólo bien pensantes) por ejemplo, el concepto de "sumisa" como si fuera una práctica liberadora repleta de reflexiones transgénero, y como si fuese una novedad terapéutica que viene a hacer pasar de moda el decadente masoquismo masculino, tan literario, de forma que la violencia en el burdel es normalizada de cara al cliente.

Esta vida nos desquicia, a todos. A ti la tuya y a mí la mía.

¿Por qué en el Día Internacional de la Mujer en Francia nadie se interroga a propósito de la situación de las prostitutas? En segundo lugar porque es uno de los resortes de los que el poder siempre se ha servido para propagar el miedo, cuando no el terror, al someter a los marginales a la violencia impune del dinero. Los pequeños chulos que se mete en la cárcel son chivos expiatorios, el terrorismo de la clase dominante se ejerce contra las mujeres y los maricas, cuando no sobre seres aún más vulnerables, sin que a nadie se le de un pimiento, todos cierran los ojos, pero la semilla del miedo está puesta.

En España he tenido la sensación de que las propias feministas no quieren a las putas, si no es de rodillas y pidiendo perdón, y las ven como una concurrencia desleal a su causa que hay que erradicar.

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SMALL FACES - Tin Soldier (Colour)

miettes évolutives sur la prostitution (brouillon de la synopsis du projet) (If I Were a Carpenter -- Small Faces)

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D'enlever le volet pour chaque obturation ne semble pas nécessaire, puisque le geste de le remettre relève du domaine de la recharge.

Qu'en serait-il de l'Alchimie sans le caprice spagyrique ? Servez-vous de la cuisine à feu, du tableau, du médicament, pour être philosophes.

Les lois du réel m'ont imposé un retour de quelques minutes à la maison, pour éviter le froid. Le temps d'une miette, mais de sucre, je vous en prie. Quelques secondes tarabiscotées.

...



dimanche 6 mars 2011

IGGY POP and the STOOGES "search and destroy"

contre-dictions (fiction poétique)


*

ça se décolle, d'un coin déjà entre tes bras

est-ce que tu me vois ?

ça se décolle, de l'humidité partout

j'essaie de penser à toi, je me sens abruti

ça veut dire quoi, de penser à toi ?

pour quel acte de jouissance je prétends... ?

que ce soit suffisant ton dos pour toute image

au dos d'une autre

timbré(e)

*

mauvaise humeur d'un taxi driver

frayeur d'un gigolo

je suis attrapé dans une rose

mon cerveau est un supermarché

je reproduis des miniatures

sorties de l'apocalypse comme un preacher man

les lourdes boucles de l'ange psychiatrique

ses trompettes toujours la faute à moi

il y a pas d'ancêtre, tu piges ?

le patriarcat est fini, poursuivi

j'adore les femmes, tu sais ?

j'ai mal à l'oeil

tout le globe s'enflamme lentement

tel mon radiateur qui va me ruiner

te souviendras-tu de ma passion du café ?

*

passons aux chiffres

les l'armes de la science sont à l'intérieur du sujet

combien de battements de coeur ?

regarde toi pourrir la pine, ça souligne

ça souligne ton nom dans mon esprit meurtri

toi qui as pour nom la vie

je suis tellement faible que mon art est l'art de trahir

mon âme me quitte pour aller s'amuser

c'est drôle de se sentir comme-ça

le livre du ça, tiens, ça te cadre ?

ce type qui donne des conseils aux jeunes

voilà le crâne de l'artiste

*

Creedence Clearwater Revival - Fortunate Son - Music Video

jeudi 3 mars 2011

miettes évolutives sur la prostitution (préface)


...

Elles veulent, les voix, que je travaille l'enfantin : écriture de l'impossible.

Mahler a l'honneur d'être une créature mythologique. Wagner est juste un artiste.

Enfin j'ai compris qu'obscure est la vie, obscure la mort, je peux donc boire et m'enivrer.

Le collage peut redevenir révolutionnaire, si le fait même d'exister est de plus en plus du collage.

La Toile est un grand animal qui mange des textes, est-elle si grande ? est-elle intelligente ? existe-t-elle quelque part ? qui a mangé les textes que je ne sais plus écrire une deuxième fois ?

La mythologie est le contraire de l'idéologie. Elles se vampirisent l'une l'autre, mais leur éthique n'est pas la même.

La bouteille de lait que j'ai trouvé ce soir dans le placard, a eu pour moi le parfum d'une rose amoureuse, du vol d'un baiser, une nostalgie dans laquelle l'on peut mettre du sucre. Pour quoi je passe dans ce monde ?

Les lecteurs de Foucault sont ceux qui détiennent les petits privilèges, c'est une imposture de vouloir faire d'eux des lecteurs de Klossowski. On les aime comme ça, pourquoi les faire évoluer comme des Pokémon ?

...

a mis amigos españoles (greguerías=matemas)


Manuel Montero
...

La vanidad, ¿dónde está? En un universo que se multiplica o se extingue, que parece que se va a parar y que los Antiguos pensaban sin principio ni final, ¿de qué vanidad estamos hablando? Todo es social.

Estoy en el futuro, soy un autor de ciencia ficción filosófica, se dice el disidente cuando se pone a escribir, y no sabe cómo ponerle fin a la locura. Tú sabes lo que digo, tú que apenas has nacido. La vanidad, ¿dónde queda cuando se vive en el futuro?

Te doy muy poco, pero es potente.

He envenenado mis ojos con la pintura, qué mejor suicidio que la pura visión.

Sí, me dice el médico con una simpatía casi musical, es conjuntivitis. Yo ya lo sabía, yo sabía que existía un hecho físico consistente en la infección de los ojos, la extraña noche en que el cinabrio o la pura suciedad del arte me hicieron sentir dolor físico.

Lo llamaban profesor Cinabrio, lo crucificaban en los crucigramas de la Torre Eiffel, lo pensaban pero no lo decían, no lo amaban.

Se puso de moda morir, entre los viejos.

...