jeudi 25 août 2011

Sur Dante XXIII


bicéphales au bleu de lectoure

(Sur Dante, cliquez ici pour reculer dans le texte)


Reprenons la question des sources solvables en littérature, puisqu'on y fait de cela. J'entends à présent le son d'un film en allemand sur les neuf ans que Proust alité à été accompagné de Céleste, donna angelicata dans le film allemand et même dans celui de Raoul Ruiz. Avec justesse, je ne doute pas de ce trait essentiel, mais mielleuse et didactique projection dans le docudrame allemand. L'actrice est charmante et aurait peut-être pu être cadrée, montée, autrement par le "metteur en scène"... Je regarde à travers le rideau parfois, j'apporte les trois volumes de La Pléiade... et je me rends compte que ce sera aussi par le commentaire des illustrations (filmiques dans ce dernier auteur) que je parviendrai à me faire un plan de lecture de la Recherche, si j'eusse le conatus ou la prétention de "l'avoir lu".

Mais si je vous parle de cela, mis à part le fait que j'entends encore en train d'écrire cette austère et sentimentale langue qu'est l'allemand, parsemé ici des mots français "Monsieur" et "Monsieur", c'est parce que je venais de faire allusion au manichéisme et que le seul roman moderne issu de cette expérience en sont les Confessions de Saint Augustin, mais du coup mon estomac me prends avec les deux grosses quenelles, "façon Closerie des Lilas", que j'ai dîné. L'humour d'avant-garde de Raoul Ruiz va nous manquer. Il a rendu une belle découpe en deux de "La vocation suspendue" et un patch-work, si je peux dire bêtement, de la "Recherche", qui restent l'équivalent d'une oeuvre de peintre...

La langue allemande, elle est loin d'atteinte, mais un peu moins que l'arabe... oserai-je traduire quelque chose ce soir ? Quelque chose dont la "pertinence" fasse "kling" ? En même temps, si je veux être crédible, il faut une traduction suffisamment tirée par les cheveux, qu'elle n'ai pu avoir reçu de tournure que la mienne. Et qu'elle soit utile pour "comprendre Dante" est plus qu'une exigence, c'est la sommation qui pèse sur les sources de l'inspiration...

La digestion tellement souvent évoquée par Salvador Dali. Et oui, entre l'Hôtel Meurice et la Closerie des Lilas, il y a ce raccourci du "homard au chocolat" que selon Ignacio Gomez de Liano, préparait Gala pour les invités de Dali en suivant une recette catalane. L'arrière goût des quenelles, spécialité lyonnaise, quand elles reçoivent la touche du bouillon de homard, et puis la presque certitude ça et là de l'utilisation du "pimenton" en poudre typique de l'Espagne...

Le "pimenton" revient à être l'ingrédient onirique le plus puissant de la gastronomie, capable de m'avoir fait concevoir au cours d'un rêve une "recette de cuisine" consistante et nouvelle pour moi : le gazpacho de caviar. Cela n'aurait rien d'étonnant, mais allez raconter mon idée aux andalous...

Ceci dit, je m'apprête à trouver la dissidence gothique dont il était question à propos de la peinture de Buffalmacco, tout ce qui reste souterrain dans l'idéal d'une tradition artistique et littéraire propre à la ville de Florence, en chantonnant le vieux allemand dialectal du "Nibelungenlied" :

I. ÂVENTIURE

1 Uns ist in alten maeren wunders vil geseit
von haelden loebaeren, von grôzer arebeit,
von fröuden, hôchgezîten, von weinem und von klagen,
von küener recken strîten, muget ir nu wunder segen haëren.
(pardon : muget ir nu wunder hoeren sagen)

1 A nous les anciennes moeurs merveilles nous diront
des héros dans leur vieillesse aimable, des grossiers travaux,
des froufrous de la joie, des temps fraternels, des vinyles qui pleurent et des cailloux
dans la voix à la belle agonie, dans le tragique spectacle qui dure de jours,
des conneries à cheval les plus correctes, des merveilles qu'il se peut
qu'on te dise d'elles à l'instant, plongé dans le rêve qui te tue et te laisse vivant.

2. Â...

32 Dô gie ze einem münster vil manec rîcher kneht
und manec edel ritter die wîsen heten reht
daz si den tumben dienten, als in was ê getân.
si heten kurzwîle und ouch vil maneger vreuden wân.

32 ...donnèrent sur un seul monastère, où le moine du cénobe à l'indigent
nourrit de savoir et saveur; puisqu'il a la vision, ce moine, du récit
que racontent les morts depuis la tombe. Tel quel, au milieu, il l'a saisi.
Tu auras au coeur le vouloir et aussi de lunatiques viennoiseries.

...Jusqu'ici : "ils firent" et "tu piges".

"les hommes (les damnés + les saints)" et "Tarzan et Jane... ouf, je veux dire : Dante et (Virgile-Stace / Marcella-Béatrice), soit Moi et toi". Comme quoi la connexion n'est pas évidente. Il faut du travail. Il faut de l'amitié (trahie), à commencer par celle, extérieure, de Dante et Cavalcanti. Mais du moins j'ai frôlé Proust, non ?

...je pourrais aussi dire arbalète ou arbalétation, pour "travail".

(du tripalium en razzias cerebrales l'on donne au prochain-ci sur Swinburne)


...

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