lundi 12 septembre 2011

Sur Dante XXVIII



J'écoute "Confidence" et je discute de la Spanish Revolution avec une écrivaine marxiste juste quelques phrases elle est au dessus de mes atteintes raisonnables concise oui tu restes stoned tu t'agrippes à la chaise fort 1848 sweat dreems may freand

J'avais balancé cette sottise sur un site publique de musique pop. Il y a un mois (l'écriteau me le rappelle)… La tournure que la suite de déceptions allait prendre ne semblait pas m'occuper l'esprit, et pourtant c'était nécessaire de procéder de la sorte, pour sortir quelque chose de la pierre brute qu'est internet. En écrivant cela j'ai changé la bonne humeur d'un jeune homme en colère à cause de mes remarques sur l'emploi du temps, j'ai arrêté Daft Punk et mis à leur place Das Lied von der Erde de Gustav Mahler dans le disque de Kathleen Ferrier.

Mais quand je considère le refrain du premier poème :

Dunkel ist das Leben, ist der Tod (je fais la citation à l'oreille)

… obscure est la vie, et la mort.

Cela me fait douter de mes raisons pour toute entreprise éducative, compte tenue de que j'avance à tâtons sur un terrain intellectuel dans lequel se mêlent l'infantilisme de la musique que j'arrive à écouter, la pusillanimité de mon approche de la révolution ("gracias a Dios") et des fulgurations qui sortent de ma bibliothèque en forme de rapprochements extravagants.

Ces vieux chinois (période Tang ou autre…) qui chantent les mêmes images que le poète Anacréon, que j'ai lu traduit par le poète du baroque espagnol Quevedo, et qui peut-être pourraient aujourd'hui être des chômeurs qui profitent de la trêve d'une douche pour chantonner. Qui pourraient sonner comme parfois nous fait comprendre Mahler, avec son arrière-goût sobrement parodique, langoureux et moral. Et l'on affine et l'on croit percevoir que la distinction est tellement subtile qu'elle s'évapore et se perd. Vapeur.

C'est tellement stupide l'accomplissement profond de tout poème (voyez sinon l'aphasie psyquiatrique de Paul Celan) qu'il n'est pas étonnant pour moi d'évoquer un vieux récit de mon père, quand j'avais des dents de lait et qu'il était étudiant, sur un professeur universitaire à la Grenade du franquisme, solitaire, une âme élevée qui sacrifiait des colombes à une statuette de Vénus et qui fût enfermé, dans une chute totale et d'une brutalité énigmatique…

Le bonheur serait tragique, mais profitons-en…

Il est curieux que j'ai perdu mes dents de lait quand le dictateur Franco est mort.

Comment peut-on justifier le fondement secret du social, quand en fait l'on sort totalement de toute logique ne soit que superficiellement sociale, quand ça ne tient qu'à la peur quotidienne qui grandit telle un Alzheimer collectif ?

Je m'accroche à d'autres choses qu'à

(Chapitre XXIX)

...

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