dimanche 25 septembre 2011

Sur Dante XXXIII (des vampires, suite)




Je venais d'ouvrir, ou de rouvrir, des questionnements qui touchent plus à la clinique, que à… la vie normale, entre guillemets. Ce qui est clinique est aussi qu'une fois qu'on évoque, ça enchaîne hors contrôle la plupart des fois. D'où que je ne sois pas arrivé à reprendre en due forme la rédaction. D'où que mes poèmes du soir aient été plus que moyens. D'où que j'aie mal dormi, et me réveillé tôt par l'artifice du cauchemar labouré, du cauchemar achevé en prière et exorcisme d'urgence dans la demi-veille, dans le saut vers la conscience. La tête cinématographique qui fait un bond en avant pour dépasser l'instant, le réel, et qui nous place dans le temps d'art…

Je me disais que je pourrai revoir ces poèmes troubles du soir, reparler du masochisme féminin, s'il en est, essayer "de prendre du poil de la bête". Peut-être mener dans le silence du matin à terme une autre traduction…. Je pense à Swinburne qui donne à penser…


Who hath known the ways of time

Or trodden behind his feet ?

There is no such man among men.


For chance overcomes him, or crime

Changes; for all things sweet


In time wax bitter again.



Qui mettra le son de ses pieds sur les pas du temps ?

(faux départ)

Qui a-t-il connu les manières du siècle coulant
ou entremis ses pieds dans le son de ces silences ?
Pas un homme-ci n'existe entre les hommes.
L'occasion dépasse l'homme, ou le flagrant
du crime, changeant; puisque des douces chances
goutte, avec amertume, la cire disparaissante du temps.

Et tout de suite, la poitrine opprimée, je quitte le poème, sans parachever ni la lecture ni la traduction. Je cherchais un autre morceau que j'avais lu hier soir sur le trottoir, en fumant devant un restaurant près de Montparnasse. C'était le mot "venomous" qui m'avait voluptueusement et médusé et fourni l'anxiété d'une beauté du mal-compris. Que "venomous" aie dans la fleur des lèvres de Dolores la "veine" et le "venin", rappelant une "pulpe" facile, c'est du vertueux. Sa bouche que Swinburne évoque est elle même l'instrument de toute évocation, d'où ressortiraient les serpents nouées de l'infini et du noeud poétique sur un visage, la vipère alchimique du chantant rendue dans un dessin.

Ce que serait sage ce matin est de juste pointer ce poème là, en ordonnance thérapeutique pour le malaise masochiste qui venait d'être soulevé par le travail "sur le vampire"…

"Dolores (Notre Dame des Sept Douleurs)"

Et reporter, reporter toujours…

Ou reprendre cette phrase poétique dans l'hommage de Swinburne à Victor Hugo, qui décèle tellement de contradictions et de contre-sens à l'écoute attentive :

Freedom a man may have, he shall not peace

Liberté ? que l'homme la possède, et non pas la paix.

ou

L'homme doit être libre, mais il n'aura pas un instant de Paix.

L'état auquel veut, et ne veut pas, échapper Dracula, dont je disais à Dominique que, puni par l'absence de vie, mais laissé sans toucher par la vraie mort, par le réel, il était d'une fantasmatique innocence, il était et fantasme et innocence, cruauté ultime du réel qu'on veut éviter.

(lien pour le XXXIV (du duende)... où il est question du cante jondo d'Inés Bacan)


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